«Je suis sous contrat jusqu'en juin 2011 que je tiens à honorer» Après de courtes vacances passées à Dubaï, le solide attaquant de l'AEK Athènes, Rafik Djebbour, s'apprête dans une quinzaine de jours à disputer les play-off du championnat grec. Un second «mini-championnat» très disputé qui verra également la participation de l'Olympiakos, de l'Aris Salonique et du Paok Salonique. Très concentré sur cette compétition qui déterminera le second club grec appelé à disputer la prochaine Ligue des champions, en compagnie du Panathinaïkos, l'international algérien en fait sa priorité de fin de saison, avant de se concentrer exclusivement sur l'Equipe nationale... * Rafik, où en êtes-vous actuellement avec votre formation de l'AEK Athènes ? Nous nous apprêtons à disputer les play-off qui débuteront dans une quinzaine de jours. La compétition s'annonce très serrée, dans la mesure où il n'y aura qu'une seule place à prendre pour les quatre formations qui y participeront. * Ce mini-championnat vous tient très à coeur... Et comment ! C'est une place pour le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions qui est en jeu. C'est forcément motivant, mais nous allons devoir batailler dur pour y parvenir. * Vous allez être amenés vraisemblablement à affronter vos voisins de l'Olympiakos dans un chaud derby, mais également les redoutables formations de l'Aris Salonique et du Paok Salonique. De qui vous méfiez-vous le plus ? Sincèrement, les quatre équipes auront leur mot à dire. Chacune possède un style de jeu qui pourrait lui permettre de s'imposer. Prenons l'exemple de l'Aris Salonique, où évoluent Camel Meriem, Medhi Nafti ou encore l'ancien Marseillais, Koke. Cette formation pratique un jeu hispanique, fait de petites passes et d'une grande aisance technique. Elle n'est pas du tout facile à manier. Quant au Paok, c'est également un redoutable bloc à la fois collectif mais également très expérimenté. Enfin, même si l'Olympiakos me semble moins puissant physiquement que les saisons précédentes, il faudra toutefois s'en méfier. * L'ambiance dans les gradins sera forcément très, très chaude ? Bien sûr. C'est simple, les quatre équipes en course pour les play-off possèdent les publics les plus chauds du pays. L'Olympiakos pourra compter sur 30 à 35 000 supporters gonflés à bloc. Le Paok s'appuiera de son côté sur 40 000 fans très très chauds et l'Aris sera encouragé par ses 20 à 25 000 supporters. * Et vous ? Je pense que plus de 50 000 personnes nous pousseront de toutes leurs forces pour atteindre notre objectif. Le club a fait de la Ligue des champions sa priorité. Ce qui est légitime, dans la mesure où chaque année l'Aek Athènes dispute le titre. Mais cette année, malheureusement, nous n'avons pas débuté le championnat de la meilleure des manières. D'autant plus que l'équipe dirigeante a été remplacée et que j'ai pu effectuer mon retour dernièrement. Désormais, nous évoluons plus sereinement, notre jeu et les résultats s'en ressentent forcément. * La lutte s'annonce donc acharnée. Sur quoi pensez-vous que ces play-off se joueront ? Indéniablement, il faudra faire le plein à domicile et tenter de ramener des points de l'extérieur, ce qui ne sera pas une mince affaire. Ensuite, il sera primordial d'être au point physiquement pour tenir le rythme d'un match tous les trois jours. * En espérant que cette compétition vous sourie, que se passera-t-il pour vous, à titre personnel. Comptez-vous rester à l'AEk Athènes ? J'ai un contrat qui court jusqu'en juin 2011. Je vais tout faire pour l'honorer, pour la simple et bonne raison que je me sens bien dans ce club et que j'espère disputer la Ligue des champions. Sinon, il est encore un peu trop tôt d'évoquer d'autres pistes. * Mais vous êtes forcément conscient qu'avec votre potentiel, vous attirez les sollicitations ? Je ne m'en préoccupe pas vraiment pour l'heure. Je me consacre exclusivement à ces play-off. A la suite desquels je tirerai un premier bilan. Puis viendra le Mondial, au terme duquel je prendrai le temps de faire un second bilan. Il ne faut pas brûler les étapes. * Quels seraient les championnats qui vous correspondraient le plus ? Parler d'avenir, ce n'est pas mon fort. Je suis plutôt quelqu'un qui vit au jour le jour, mais la Liga espagnole et la Premiership anglaise sont considérées comme deux des meilleurs championnats au monde. Encore faut-il que je puisse évoluer dans un club qui me donnera l'occasion de m'exprimer pleinement. Cela passe forcément par du temps de jeu et la possibilité de rejoindre un club ambitieux, ou tout au moins classé dans la première moitié du classement... Mais pour l'heure, je suis à l'AEK Athènes et je ferai le maximum pour permettre au club d'arracher une place en Ligue des champions. * Ces dernières semaines, avez-vous été connecté à l'actualité des Fennecs ? Oui, bien sûr, mais je la suis à distance. * Vous n'êtes donc pas sans savoir que les Verts devraient se voir renforcer par plusieurs éléments (Boudebouz, Kadir, Guedioura, etc.)... Qu'en pensez-vous ? Sincèrement, je ne suis pas le mieux placé pour vous répondre. Seul le sélectionneur est en mesure de choisir les joueurs susceptibles d'apporter un plus à l'EN. Maintenant ce qui est primordial, c'est de laisser la porte ouverte à tout joueur qui justement pourrait nous permettre de nous bonifier davantage. Mais ce n'est pas à moi de décider ou de choisir ou même de juger la valeur de tel ou tel autre joueur. * Comment sont vos relations avec M. Saâdane depuis la CAN ? Bien, nous avons pu discuter des raisons de mon absence en Angola et tout est très clair depuis. A l'époque, beaucoup de rumeurs ont été relayées par des médias sur une soi-disant tension entre nous deux. Mais c'est entièrement faux. * Expliquez-vous... Quelques semaines avant le début de la CAN, je n'étais pas au mieux de ma forme, c'est un fait. M. Saâdane m'a contacté en m'expliquant sa décision de ne pas faire appel à mes services, ce que j'ai naturellement compris et respecté. Mais voilà que je suis revenu à un niveau qui peut me permettre de prétendre à la sélection. Le Mondial, c'est bien entendu l'un de mes deux objectifs de cette fin de saison. * Justement, la Coupe du monde approche. Avons-nous sincèrement les moyens de passer au second tour ? En tout cas, j'y vais comme le reste de mes coéquipiers avec de grosses ambitions. Bien entendu, nous ne sommes ni le Brésil, ni l'Angleterre, ni l'Espagne pour prétendre jouer le titre, mais nous avons des atouts à faire valoir, et croyez-moi, nous le ferons. Bien que notre sélection soit quelque peu inexpérimentée à ce stade de la compétition, elle fera le maximum pour représenter dignement l'Algérie sur la scène internationale.
