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Ayala et Le Buteur autour d'un café
Publié dans Le Buteur le 13 - 07 - 2011

«Grâce au match contre l'Argentine, les Algériens ont pris conscience de leurs forces»
«Je n'ai jamais vu un joueur écraser le ballon comme le faisait Zizou»
Roberto Fabian Ayala, qui nous a reçu au siège d'ESPN sports dans l'un des quartiers chics de Buenos Aires, n'a rien à voir avec l'impitoyable défenseur du FC Valence et de l'équipe d'Argentine. En plus d'une grande disponibilité et d'une gentillesse naturelle, Ayala est connu en Argentine pour être un homme de cœur qui préside plusieurs associations d'aide aux enfants et aux pauvres de son pays. Vous voulez un exemple de son amabilité ? Le voilà ! Pour filmer ou même prendre des photos dans les locaux d'ESPN, il fallait une autorisation spéciale. Premier obstacle et première solution proposée par Ayala lui-même : «Je vous invite à prendre un café à la cafétéria où vous ferez votre travail convenablement. Aujourd'hui, vous êtes mon invité, vous êtes quand même venu de si loin», nous a-t-il dit sans jamais perdre un beau sourire qu'on ne lui connaissait pas sur le terrain. C'est donc autour d'un café qu'on a entamé la discussion. Passionnant !
Beaucoup s'étonnent qu'on vous ait donné le surnom de «Rat». Pourquoi ce surnom qui ne vous ressemble pas pourrait-on dire ?
C'est une habitude de donner des surnoms en Argentine et on l'accepte sans aucun problème. En ce qui me concerne, on m'a donné ce surnom à mes débuts dans le football, non pas parce que j'ai une face de rat (il rit), mais parce que je porte le même nom qu'un autre Ayala, international argentin dans les 70. Et ne me demandez pas si lui ressemblait à un rat ou non.
Après une carrière bien remplie, que ce soit en club ou en sélection, comment un jeune retraité comme vous occupe-t-il son temps ?
C'est une nouvelle étape de la vie qui commence. Je crois qu'en 19 ans de carrière professionnelle, il était temps pour moi de tourner la page, même si je pouvais encore rester dans le haut niveau. Ma carrière n'a peut-être pas été spectaculaire, mais si on m'avait dit au début que j'allais faire tout ce que j'ai fait, j'aurais signé avec les deux mains. Plus que fier, je suis donc satisfait de ce que j'ai réalisé durant ces 19 ans de professionnalisme. J'étais donc prêt à affronter cette nouvelle étape de la vie. Désormais, je suis près de ma famille notamment les week-ends puisqu'il n'y a plus de matchs à jouer et j'en profite à fond avec mes enfants qui, à leur âge, ont plus que jamais besoin de leur papa. Au jour d'aujourd'hui, toute ma vie tourne autour de mes enfants.
Quand vous voyez Zanetti courir encore à 38 ans, vous ne vous dites pas que vous auriez pu aujourd'hui être sur le terrain au lieu d'être dans les studios d'ESPN ?
Je me vois bien sur le terrain en train de lutter comme toujours pour le maillot de l'Argentine, mais je n'avais pas vraiment le choix. Des problèmes récurrents au genou ne m'ont pas permis d'être régulier dans mes performances. J'ai donc pris la décision d'arrêter préférant préserver ma santé avant tout. Sans ce problème de genou, je serais sans doute aujourd'hui sur le terrain car lorsque j'ai arrêté, j'étais en pleine possession de mes moyens et je m'amusais toujours sur le terrain.
Vous avez été désigné meilleur défenseur du monde par l'UEFA, mais vous n'avez pas joué dans l'un des grands du championnat d'Espagne à savoir le Real ou le Barça. N'est-ce pas paradoxal ?
J'ai quand même joué à River Plate qui est un grand club en Argentine. J'ai aussi eu l'occasion de jouer au Milan AC, mais pour des objectifs stratégiques, j'ai quitté ce club pour avoir du temps de jeu parce qu'il y avait la Coupe du monde-2002 qui se profilait à l'horizon. Au Milan, je jouais, mais pas régulièrement, mais à Valence, j'étais devenu un joueur important dans l'équipe et cela compte beaucoup. Avec le temps, Valence est devenu un grand d'Espagne en remportant des titres nationaux, la Coupe d'UEFA et en atteignant par deux fois la finale de la Champions League. C'est vrai que nous avons perdu les deux finales, mais vous savez très bien combien il est difficile d'arriver jusque-là. J'ai évolué à Valence durant les meilleurs moments de ce club. J'avais la possibilité de jouer à Barcelone et à Chelsea, mais il n'y a pas eu d'accord. Je ne m'en plains pas pour autant, car j'ai atteint mon meilleur niveau de jeu avec Valence. Personne ne peut dire que j'aurais été meilleur au Barça ou à Chelsea. A Valence par contre, je suis satisfait de ce que j'ai pu faire.
Comment un défenseur de 1,77m seulement arrive-t-il à s'imposer face aux plus grands attaquants du monde ?
Sachez qu'avec mon 1,77m, ma qualité principale, c'était le jeu de tête. Je vais vous expliquer pourquoi : c'est justement grâce à mes 1,77m car j'étais plus rapide et plus vif que les autres. Ça ne sert à rien de mesure deux mètres pour arriver deux secondes en retard après l'attaquant. Le plus important pour un défenseur c'est d'abord l'anticipation, savoir sauter au bon moment. Je ne suis donc pas d'accord avec ceux qui pensent qu'un défenseur doit systématiquement être robuste pour réussir.
Etes-vous de ceux qui pensent que l'Argentine doit jouer comme le Barça, comme le souhaite le sélectionneur Batista ?
C'est un faux débat né d'une incompréhension. Batista n'a jamais dit que l'Argentine devait jouer comme le Barça, il a dit : «Tout le monde pense qu'on doit jouer comme le Barça.» Ce qui est complètement différent. Nous aimons tous le jeu du Barça, c'est impressionnant, spectaculaire et beau à voir, mais ni l'Argentine ni une autre sélection ne peuvent jouer comme le fait le Barça parce qu'au jour d'aujourd'hui, aucune sélection n'a le temps de réaliser tout ça. Ce que vous voyez au Camp Nou tous les week-ends, c'est un travail étalé sur plusieurs années et dans les toutes les catégories, c'est une philosophie inculquée aux joueurs dès leur arrivée au centre de formation. Le débat n'a donc pas lieu d'exister et l'Argentine doit jouer comme l'Argentine.
Il y a quatre ans, vous avez affronté la sélection algérienne au Camp Nou. Vous vous en rappelez encore ?
Comment pourrais-je ne pas m'en rappeller ? En début de match, on était sur nos gardes parce qu'on ne savait pas à qui on avait affaire. Mais plus les minutes passaient et plus on était surpris. Je retiens deux choses du jeu algérien : la vivacité et les frappes et les centres de certains joueurs notamment le gaucher (Ndlr, Belhadj) et un autre joueur petit de taille (Ndlr, Ziani). D'un match tranquille, on s'est retrouvés en train de sauver un résultat qui aurait pu être historique.
4 à 3 c'est historique, non ?
Mais une victoire de l'Algérie aurait été plus retentissante. Et l'Algérie avait les moyens de gagner ce jour-là. A la fin du match, tous les joueurs argentins étaient contents d'avoir affronté un adversaire qui a joué le jeu à fond. Je suis certain que les supporters des deux équipes se sont régalés parce qu'on ne marque pas sept buts dans un seul match tous les jours.
Avez-vous été surpris que l'Algérie que vous aviez affrontée se qualifie en Coupe du monde trois ans plus tard ?
Surpris ? Non, je ne crois pas. Je crois même que ce match contre l'Argentine a été le détonateur pour les Algériens qui ont commencé à croire en leurs possibilités pour se projeter dans l'avenir et travailler en prévision d'une qualification en Coupe du monde. Au Camp Nou, l'Algérie nous a tenu tête physiquement, tactiquement et surtout mentalement. La différence s'est faite grâce au talent de certains joueurs argentins. Les Algériens se sont sans doute dit que s'ils sont arrivés à tenir à tête à l'Argentine, c'est qu'ils ont les qualités pour jouer une grande compétition mondiale.
Mais au sein de la sélection algérienne, 90% des joueurs sont nés et formés en France…
D'une part, c'est positif de ramener des joueurs bien formés et qui se sont aguerris dans les championnats européens. Cela élève le niveau de votre sélection parce que je suppose que le championnat de France est plus compétitif que le championnat d'Algérie. Si je me trompe, vous me le dites.
Non, vous avez raison.
Voilà ! D'autre part, il faut voir le degré d'implication et d'engagement de ces joueurs nés et formés en France envers l'Algérie et la sélection algérienne. S'ils viennent avec la fierté de pouvoir défendre les couleurs de l'Algérie, c'est très bien, mais s'ils viennent juste pour avoir le statut d'international, ce n'est pas la peine. En club, on est de simples employés, en sélection, on est à la disposition de notre pays. En sélection, on n'a pas le droit de dire où on doit jouer un match, où on doit faire un stage, contre quel adversaire on doit jouer. On doit répondre présent à toutes les convocations, enfiler le maillot et aller là où on doit défendre ce maillot.
Tout à l'heure, vous nous disiez qu'il est impossible pour vous de vous rappeler les noms des joueurs algériens. Il y a pourtant un grand footballeur d'origine algérienne que vous avez souvent croisé…
(Il nous coupe et ouvre grands les yeux) Zinédine ! Attendez, j'essaye de trouver les mots. Vous savez, l'Algérie doit être fière de Zizou pour tout ce qu'il a fait pour le football parce que, qu'on le veuille ou pas, les racines de Zidane sont en Algérie. Personnellement, je me délecte en le regardant jouer.
Comment est-il sur un terrain de football ?
Même si j'ai toujours été son adversaire sur le terrain et que je souffrais en le marquant, je m'amusais quand même en le regardant jouer et faire ce qu'il sait faire avec un ballon. Voir Zidane réaliser un contrôle ou une passe impossible à faire pour les autres et qu'il fait avec autant de facilité est un pur plaisir. Ça fait quelque temps, je l'ai vu jouer un match gala et j'ai remarqué qu'il n'a rien perdu de son génie.
Maradona a dit une fois que le plus surprenant est que Zidane réalise tout ça malgré sa grande taille qui devrait être un obstacle pour les joueurs technique…
C'est vrai que les génies du football sont presque tous petits de taille. Le pire, c'est que Zidane avait aussi un grand pied. Je ne sais pas combien il chausse, mais sur le terrain, tu te rends compte que son pied est assez grand, mais cela ne l'empêchait pas de manier le ballon comme il veut et surtout de savoir l'écraser comme il veut. Je n'ai jamais vu un footballeur écraser et maîtriser le ballon comme le faisait Zidane.
Avant de terminer l'entretien, on va vous demander de dire un mot aux Algériens.
J'adresse mes amitiés chaleureuses à tout le peuple algérien et j'espère ne plus être surpris par l'Algérie à l'avenir. J'espère aussi qu'il y aura un nouveau Zidane qui défendra les couleurs de l'Algérie parce que chez vous, les talents ce n'est pas ce qui manque.
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Il nous a proposé de nous accompagner au centre-ville
L'entretien avec Roberto Ayala aura duré une quinzaine de minutes. A la fin, il s'excusait presque de ne pas pouvoir rester plus longtemps. « Je dois dîner avec des amis et il est déjà très tard, sinon on serait resté plus longtemps. Si vous n'avez pas de voiture, je peux vous déposer au centre-ville, c'est là-bas que j'ai rendez-vous », nous a-t-il proposé en ouvrant sa grosse 4X4 aux fenêtres teintées. Ç'aurait été formidable de faire un bout de chemin, histoire de continuer la discussion, malheureusement, le photographe de Marca qui nous accompagnait était lui aussi véhiculé. Il était indécent de lui préférer Ayala.
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ESPN, une vraie fortesse
A ESPN Sports, la grande chaîne sportive américaine qui a des sièges un peu partout en Amérique du Sud, on est très sévère lorsqu'il s'agit de sécurité. Pour y accéder, il faut d'abord un laissez-passer signé par votre hôte, dans notre cas Ayala. Ensuite, il faut laisser la voiture dehors et ses documents à la réception. Filmer et prendre des photos y est strictement interdit sans autorisation préalable.


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