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Bencheikh : «A 20 ans, j'étais déjà patron en sélection !»
Publié dans Le Buteur le 14 - 08 - 2011

«Halilhodzic faire quelque chose ? J'en doute fort !»
Après avoir évoqué, dans la première partie de la longue interview qu'il nous a accordée, la situation du football algérien, Ali Bencheikh s'attarde, dans cette deuxième partie, sur la sélection nationale ainsi que sur son club de toujours, le MC Alger. Fidèle à son franc-parler, il porte un regard très critique sur la déliquescence que vit le football dans notre pays.
Supposons qu'à 20 ans, un joueur émerge du lot…
(Il coupe) A 20 ans, j'étais déjà patron en sélection !
Disons 17, 18 ans…
Vous pouvez aller jusqu'à 16 ans.
Va pour 16 ans ! Pourquoi attendre qu'ils deviennent âgés pour les envoyer en Europe ?
Je suis tout à fait d'accord avec vous. Regardez ce que fait le Barça : il recrute des joueurs de 18, 19 ans, mais qui sont déjà des as à leurs postes. Les joueurs du Paradou, oui, on peut les transférer dès 14 ans dans un grand club comme le Barça et on est sûr que, dans quelques années, la sélection bénéficiera des services d'un joueur de niveau mondial. Mais actuellement, rien n'est moins sûr.
Ne pensez-vous pas que ce sont les présidents de club qui bloquent justement les jeunes talents, car seulement motivés par la plus grande commission possible dans les transferts ?
Ça nous renvoie à ce que je disais tout à l'heure : il faut une réforme du football national. Il faut des lois. Ce n'est que comme ça qu'on va combattre la «tchipa». Là, c'est l'anarchie. Chacun oublie quels sont ses droits et ses devoirs. C'est le souk !
Au sein de la sélection nationale actuelle, il y a sans doute des joueurs qui vous plaisent et d'autres non. Pouvez-vous nous citer quelques-uns qui, selon vous, méritent leur sélection ?
Je ne veux pas entrer dans les détails. Par contre, je peux par exemple citer un joueur qui a des qualités, mais qui est très mal utilisé.
Lequel ?
Ziani. Le rôle de distributeur qui lui est attribué en sélection n'est pas le sien. Il n'a pas le profil pour assumer un tel rôle. Ce n'est pas le genre de joueur qui peut jouer dans l'axe. C'est du n'importe quoi. C'est un joueur vif qui déborde et qui a des centres précis. Sa place est sur le côté. Il faut avoir une technique bien au-dessus de la moyenne et une excellente vision du jeu pour prétendre occuper le poste de meneur de jeu. Mais Ziani est fait pour jouer sur le côté.
Que pensez-vous du milieu de terrain de la sélection ?
Quelconque ! Franchement, on n'a pas de grands joueurs à ce niveau. J'ai apprécié Meghni qui a des qualités, mais le pauvre a eu du mal à être régulier à cause des blessures. Y a aussi le gaucher, je ne sais plus comment il s'appelle (Abdoun, Ndlr). C'est un travailleur. Il apportait un plus à chaque fois. C'est ça un milieu de terrain ! C'est comme le cœur d'une pastèque : c'est le morceau le plus savoureux. Regardez le Barça : son point fort c'est son milieu de terrain. On voit presque tout le monde marquer, mais c'est Xavi et Iniesta qui font l'essentiel du jeu. Même Dani Alves, censé être un défenseur droit, monte beaucoup et marque. C'était ça la base de notre football. Merzekane attaquait beaucoup, Kouici de même. Ce qui me fait mal, c'est que notre football ait été défiguré. Il n'a plus d'identité. Avant, on jouait à la brésilienne. Nos adversaires étaient impressionnés. Puis, d'un seul coup, on nous présente un autre style. C'est comme dans la fiction : tu es dans un monde, tu franchis une porte et… hop tu ressors dans un autre monde. C'est valable pour notre football. Ce n'est plus le même. Jouer à dix derrière avec un seul attaquant à mille lieues de là, ce n'est pas ça le football. A notre époque, Merzekane attaquait, Kouici attaquait, Belloumi attaquait, Madjer attaquait… Moi-même, j'attaquais. L'adversaire ne savait plus à quoi s'en tenir. Cette culture du jeu court, rapide et intelligent, on l'a complètement rayée. Ce n'est pas possible ! Aujourd'hui, pour sortir des 18 m, il nous faut 6 heures ! Ce n'est plus du football. L'Espagne a administré une leçon de foot au monde entier avec une recette toute simple : le travail ! Techniquement, les joueurs travaillent les bases élémentaires du football dès leur jeune âge. Comment voulez-vous qu'un entraîneur qui n'a jamais joué au foot montre l'exemple aux jeunes ? Et on l'entend dire, après un match gagné, que les joueurs ont respecté ses consignes ! Si on était dans un pays qui se respecte, je lui aurais donné rendez-vous sur un plateau de télévision pour qu'il nous explique comment les joueurs ont respecté ses consignes.
Lacen et Yebda, qui jouent au même poste qui était le vôtre en sélection, vous en pensez quoi ?
Ce ne sont pas de grands milieux de terrain à vrai dire. Ce sont de bons joueurs, sans plus.
Comment les anciens joueurs peuvent-ils s'organiser ?
Actuellement, ce n'est pas le moment. La FAF a essayé d'aider certains par le biais de cette Amicale des anciens internationaux, mais ce n'est pas comme ça que les choses doivent se faire. Si les instances peuvent faire quelque chose pour le football, il faudrait associer les anciens joueurs, ne serait-ce qu'en les écoutant. Après, à eux d'essayer de fédérer toutes les idées autour d'un seul projet. Jamais un acteur ou un membre influent dans le football ne vous parlera du négatif. Les anciens joueurs vous diront où ça ne va pas. Ils ont la faculté de désigner le mal, de proposer des solutions et advienne que pourra.
Vous semblez aigri…
Comment ne le serai-je pas ? L'amour du pays, honorer les couleurs, c'est du caquet ! Ce n'est plus dans les mentalités comme avant. Je n'y crois plus. Nous, nous avons été élevés dans les valeurs du nationalisme, de la Révolution, des Chouhada (martyrs) et c'est resté ancré en nous. Aujourd'hui, tout est question d'argent. Financièrement, il est plus intéressant d'être aujourd'hui footballeur qu'à notre époque, je suis d'accord. Tu joues une minute, adieu la misère ! Par contre, sur le plan footballistique, c'est tout autre. Quand tu joues au plus haut niveau, le football te colle à la peau. C'est comme une drogue. C'est comme les acteurs de cinéma français et les hommes de théâtre anglais. Ces derniers s'investissent tellement dans leurs rôles respectifs que la notion de la fiction se fond dans la passion du métier. Tout le contraire du cinéma français où on se goinfre autour d'une table et on dit tout et rien, et voilà ! Ce n'est pas pareil. Chez nous, le football est une passion. Si j'aime le Barça, c'est parce qu'il pratique du beau football. Quand je le vois jouer, même si je fais l'impasse sur le dîner, je ne reste pas sur ma faim !
Parlons du MCA. On est en 2011 et le club n'a toujours pas son stade. Avec du recul, comment analysez-vous la situation ?
Ce n'est pas normal que le Mouloudia n'ait pas son propre terrain. C'est inadmissible. C'est le plus grand club du pays, historiquement parlant. Il faut qu'il y ait une équipe dirigeante qui se penche justement sur la question. Il faut qu'elle œuvre avec les responsables politiques pour la construction d'un stade digne de ce nom. C'est honteux qu'un club aussi prestigieux reçoive à Rouiba ! Je ne dis pas cela pour minimiser la réputation de cette ville ni celle de son stade, mais ce dernier n'est pas fait pour accueillir le peuple mouloudéen. Lorsqu'on voit le nombre de supporters qui se déplacent à chaque fois au stade, c'est vraiment irresponsable de programmer les matches dans un stade aussi exigu avec tous les incidents qui s'y sont produits. Le Mouloudia a besoin d'un grand stade en dehors d'Alger et j'espère qu'un jour, ce projet se concrétisera.
Avec cette défaite face au WAC (4-0), pensez-vous que les gens vont continuer à s'intéresser au Mouloudia ?
Certainement. Là où je vais, les gens m'accostent dans la rue pour me parler du Mouloudia. On me demande tout le temps ce qui s'y passe. Ma réponse est à chaque fois la même : «Qu'est-ce qui se passe dans les autres clubs ?» ! Il n'y a qu'à voir le parcours des clubs dits de l'élite la saison passée : au moins neuf d'entre eux ont lutté pour le maintien. Ça veut tout dire. Où est la différence entre les neuf clubs qui jouaient la relégation et le Mouloudia ? Et encore, c'est des clubs de renom : la JSK, l'USMA, le MCO, l'USMAn…Tous ces clubs jouaient leur tête en Ligue 1 et les gens me demandent ce qui se passe au Mouloudia ! Peut-être que c'est parce que le Mouloudia est grand et populaire. Il a quand même fait honneur à l'Algérie face au Real Madrid à Madrid. Les problèmes du Mouloudia ne lui sont pas propres, à la différence qu'au MCA, le linge sale est étalé sur la place publique. Voilà tout ! A notre époque aussi, il y avait des problèmes à gogo, mais on les réglait entre nous. A aucun moment on n'en entendait parler dans la rue ou dans les journaux comme c'est le cas en ce moment.
Qu'est-ce qui a changé ?
Bah ! Tout simplement, à notre époque, tout le monde aimait le club. Aujourd'hui, on les voit arriver de divers horizons. Il se f… de la réputation du club. Du coup, on les entend dégueuler tout et n'importe quoi dans les journaux ou au stade. C'est malheureux.
Ne pensez-vous pas que le problème du Mouloudia ces dernières années se situe dans le fait qu'il y a trop de décideurs ? Chaque année, on nous sort un nouveau président…
C'est parce qu'il n'y a pas d'assemblée générale propre. Les statuts n'ont jamais été respectés. A partir du moment où on chamboule la composante de l'Assemblée générale en en excluant des membres, on ne peut pas s'attendre à grand-chose. Cette situation qui prévaut actuellement n'est que le fruit de l'anarchie qui règne à chaque fois. On a ouvert la porte aux arrivistes et autres opportunistes. Du coup, la parole du président n'a plus aucun poids. C'est comme ça qu'on ouvre la voie aux dérives et aux dépassements qui sont devenus malheureusement monnaie courante. Si c'est l'assemblée qui élit son président dans le respect de la loi, le reste se ferait dans la transparence et le président élu composerait son directoire avec les gens qu'il estime compétents. Or, nous vivons dans une époque où on obtient les postes de responsabilité en cassant, en insultant et en bombant le torse. Du coup, on a fait fuir les dirigeants authentiques. Depuis une quinzaine d'années, le club a amorcé une chute libre. Et tout le monde sait où se situe le mal ou connaît la personne qui fait du mal au club depuis des années.
Vous l'aviez vérifié à vos dépens lors d'une assemblée générale qui avait vu la réélection du Dr Messaoudi à la tête du club. On vous avait sérieusement bousculé…
C'est du passé. Les esprits s'étaient quelque peu échauffés, on s'était laissé emporter, mais ça s'est vite réglé. Le type avec qui je me suis embrouillé est venu me présenter ses excuses. C'est oublié.
Vous êtes quand même un symbole du Mouloudia. Cela vous fait quoi qu'un supporter vous malmène de la sorte ?
Comme je l'ai dit, il est venu s'excuser plusieurs fois. Je ne suis pas rancunier, j'ai donc tourné la page. Cela dit, plus rien ne me surprend. J'avais confiance en les institutions de l'Etat, à commencer par le MJS. Là, c'est fini !
Vous ne faites plus confiance à personne ?
Oui, à personne, et je le clame haut et fort. J'aurai confiance le jour où je verrai les clubs soumis à un contrôle strict. Idem pour la FAF : j'aurais confiance le jour où je verrai les joueurs sortir par dizaines des centres de formation à travers le pays.
Que reprochez-vous à la FAF ?
Je ne me mêle pas des finances de la fédération. Je n'en ai pas le droit. Seulement, on est dans notre droit de revendiquer la construction d'un centre de formation pour les équipes nationales. C'est ce qui m'intéresse. L'argent qui tombe dans les caisses, ce n'est pas mon affaire.
Pensez-vous que Halilhodzic peut arranger les choses ?
Le problème n'est pas du tout l'entraîneur. On vient de ramener un entraîneur soi-disant de renom (Vahid Halilhodzic, Ndlr). Va-t-il faire quelque chose ? J'en doute fort ! Ce n'est pas Benchikha qui devait payer les pots cassés ! Nous avons été ridiculisés à Marrakech et ceci est le fruit d'une politique et non pas uniquement d'un schéma tactique.
Qu'en est-il de vos rapports avec Ghrib ?
J'ai de très bonnes relations avec lui. Il y a un respect mutuel entre nous. Après, chacun est à sa place. Moi, cela fait 6 ou 7 ans que je me suis retiré complètement. Je ne vais plus au stade, je ne regarde plus les matches. C'est fini ! On a beaucoup parlé et ça a fini par me fatiguer. Nous, les anciens, avions voulu, à un moment donné, faire bouger les choses. Nous ne pouvions pas cautionner ce qui s'y faisait, mais on nous avait traité de semeurs de zizanie et je ne sais quoi. C'est pour ça que je n'ai plus confiance en personne.
Quand vous voyez des joueurs toucher des sommes faramineuses, vous dites-vous que c'est normal parce que nous sommes à l'ère du capitalisme ou bien que c'est indécent quand on sait qu'il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim et, surtout, quand on regarde le niveau réel du football algérien ?
On ne peut pas faire le parallèle avec les couches sociales, du moment que cela ne concerne pas que le football algérien. Dans tous les pays du monde, les footballeurs touchent beaucoup plus que les universitaires. S'ils touchent 2, 3 ou 4 milliards, b'sahethoum ! La carrière d'un footballeur est courte et il est donc normal pour tout joueur de chercher à s'assurer une retraite. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il existe d'anciens joueurs qui n'arrivent même pas à joindre les deux bouts. Cependant, si l'on voit le rendement des joueurs actuels, les salaires aujourd'hui sont matière à débat. D'accord, chaque métier mérite un salaire, mais il faut qu'il y ait un rendement au retour. Chez nous, on ne dit rien. Tout le monde sait pourquoi. Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails…


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