La saison s'achève de fort belle manière pour les internationaux algériens avec une double victoire importante dans le dernier tour qualificatif pour la Coupe du monde. La saison s'achève de fort belle manière pour les internationaux algériens avec une double victoire importante dans le dernier tour qualificatif pour la Coupe du monde. Cela a beaucoup étonné les sceptiques, mais pour les observateurs avisés, il n'y a rien de surprenant à ces prestations vu que les joueurs ayant composé le groupe Algérie ont tous, à quelques exceptions près, réalisé une saison remarquable au sein de leurs clubs. Retour sur le parcours individuel de chacun d'eux durant la saison passée. Lounès Gaouaoui : Victime d'une politique irréfléchie En signant à l'USM Annaba, Lounès Gaouaoui nourrissait de grandes ambitions, à l'image de son président, Aïssa Menadi, qui pensait tout rafler avec des noms. Malheureusement pour les Annabis, les noms n'ont pas suffi et le gardien de but international a été de ceux à qui on a fait porter le chapeau des résultats mitigés. Il s'est ainsi retrouvé plusieurs fois sur le banc des remplaçants, même si ses remplaçants n'ont pas toujours fait mieux. Là où des joueurs auraient flanché mentalement, Gaouaoui a fait montre d'un caractère de fer, ne faisant pas cas des critiques en se contenant de travailler et d'attendre la fin de la saison. C'est la première fois de sa carrière qu'il n'a pas été décisif, mais il a l'excuse d'avoir travaillé au sein d'un club où il n'y a pas eu de projet sportif réfléchi et sérieux. Rafik Halliche : Du Nacional au niveau international Prêté pour une année supplémentaire par Benfica au Nacional de Madère, Rafik Halliche a consolidé match après match sa place de titulaire. Rarement mal noté par la presse portugaise, il a connu son heure de gloire lors du match Benfica-Nacional où il a été élu homme du match, après avoir annihilé tous les velléités offensive de l'attaque du Benfica, le club à qui il appartient. La saison a été couronnée par une quatrième place derrière l'intouchable trio Porto-Sporting-Benfica, ce qui lui permettra de disputer la saison prochaine la Coupe de l'UEFA. A noter la demi-finale de Coupe du Portugal, une performance jamais réalisée par le Nacional auparavant. S'il n'a pas beaucoup joué durant les dernières journées, c'était à cause de calculs de la direction du club qui voulait le dévaloriser afin que le Benfica accepte de le lui céder définitivement. Nadir Belhadj : La Premier League ne lui fait pas peur Après une saison 2007-2008 qui ne restera pas dans sa mémoire, avec une demi-saison sur le banc de l'Olympique Lyonnais et une autre demi-saison couronnée de relégation avec le RC Lens, Nadir Belhadj s'est bien relancé avec Portsmouth, montrant un visage très séduisant et une capacité inattendue à s'adapter au jeu très physique de la Premier League. S'il s'est montré impérial et convaincant sous la responsabilité de Harry Redknapp, puis de Tony Adams, il s'est moins illustré en fin de saison avec Paul Hart qui lui a préféré le très physique Heidarsson. Cela ne l'a pas empêché de donner satisfaction à chaque fois qu'on lui a fait confiance, se montrant particulièrement précis dans les centres, surtout en direction du géant Peter Crouch. Il a largement prouvé qu'il pouvait jouer à un haut niveau. Anthar Yahia : Il mérite mieux que Bochum Encore une fois, Anthar Yahia a été l'un des éléments clefs de Bochum. Titulaire indiscutable dans l'axe central de la défense du club allemand, il a été régulier tout au long de la première partie du championnat, même s'il n'a pas suffi, à lui seul, à éviter à son club une position de relégable au terme de la phase aller. La phase retour a permis à son club de se ressaisir, mais elle a été moins bonne pour lui puisqu'il a d'abord été victime d'une blessure au genou qui l'avait éloigné des terrains durant plus de six semaines, puis a fait les frais par deux fois des changements tactiques de son entraîneur vers la fin de la saison. Les sollicitations qu'il a eues de West Ham à la mi-saison démontrent bien que Yahia a bien l'étoffe d'un défenseur de niveau international et qu'il n'est pas certain qu'il se contentera, à l'avenir, du niveau d'un club comme Bochum. Madjid Bougherra : «Magic Bougui» vous salue bien ! S'il y a un joueur algérien qui a soigné son palmarès et ses statistiques lors de la précédente saison, c'est bien Madjid Bougherra. En rejoignant l'été dernier, à la surprise générale, les Glasgow Rangers, rares étaient ceux qui auraient parié sur des performances aussi marquantes dans un club où il n'est pas facile de gagner sa place. En une saison, le défenseur algérien a réalisé plusieurs exploits : faire oublier Cuellar, le chouchou du public la saison dernière, parti à Aston Villa, pour se montrer indispensable au sein de son équipe, à tel point que son absence lors de la finale de la Coupe de la Ligue face au rival, le Celtic, s'est faite cruellement ressentir, remporter le doublé championnat-Coupe d'Ecosse, être élu par les supporters meilleur joueur du club et désigné par la fédération et Sky Sport meilleur joueur de la finale de la Coupe d'Ecosse contre Falkirk. «Magic Bougui», son surnom chez les supporters, a fait très fort. C'est incontestablement l'homme de la saison. Yazid Mansouri : Un bas bien compensé par deux hauts Yazid Mansouri a connu une saison en yo-yo avec le FC Lorient : un haut lors de la première partie de la saison, caractérisée par des titularisations régulières, un bas inquiétant au début de la phase retour, avec une absence récurrente du onze de départ et parfois même de la feuille du match, puis un haut en fin de saison avec un retour en forme et dans les bonnes grâces de son entraîneur, Christian Gourcuff. Il faut dire que la méchante blessure qu'il avait contractée à la cuisse l'avait freiné dans son ascension. Patient et besogneux, il n'a jamais perdu la tête et a continué à travailler jusqu'à retrouver sa place. A l'image de son club, il a fait une saison très correcte qui pourrait lui faire aspirer à trouver un club plus ambitieux pour la saison prochaine. Khaled Lemmouchia : Que de progrès ! Anonyme il y a trois ans, Khaled Lemmouchia s'est fait, en trois saisons, un palmarès dont beaucoup de joueurs chevronnés de la Division 1 ne peuvent pas se targuer : deux titres de champion d'Algérie, deux titres de champion arabe. Il a confirmé, au cours de la saison passée, tout le bien qu'on pensait de lui en accomplissant de gros progrès et une saison pleine et solide avec l'ES Sétif où, pourtant, la concurrence était à son paroxysme pour les places de titulaires, tant l'effectif regorgeait de stars locales. Parlant peu et travaillant beaucoup, il a su améliorer ses qualités de jeu pour atteindre le niveau international. Formé à Lyon-la-Duchère, il a su capitaliser les notions tactiques qu'il a acquises en les doublant de progrès techniques au contact des internationaux. Karim Ziani : Titulaire même lorsque les stars sont là Donné partant de l'Olympique de Marseille au terme de la saison 2007-2008 où il avait pu jouer et fait plus parler de lui au sujet de sa dispute avec son entraîneur, Erik Gerets, Karim Ziani a finalement fait le pari de rester et montrer sa vraie valeur. Le temps lui a donné raison et il a réussi à clouer le bec à ses détracteurs et s'attirer les éloges de l'entraîneur, des supporters et des médias. Ce n'est pas un hasard s'il a été élu trois fois de suite meilleur joueur du mois par les supporters de l'OM. Souvent titulaire, même lorsque les stars supposées du club étaient valides, il a rappelé le superbe technicien et remiseur qu'il est, démontrant également une polyvalence rare sur le côté droit, à tel point qu'il faisait également office de récupérateur. Sa cote a connu une remontée en flèche, si bien que des «gros» ne cachent pas leur intérêt pour le petit lutin algérien. Karim Matmour : Une fin de saison très forte Arrivé au Borussia Mönchengladbach l'été dernier, alors qu'il jouait auparavant en Bundesliga 2, Karim Matmour s'est vite adapté aux exigences de la Bundesliga. En dépit d'une première moitié de saison délicate pour son équipe, conclue par une place de lanterne rouge, il n'a pas abdiqué et a fait montre, à l'instar de ses coéquipiers, d'une force de caractère admirable lors de la deuxième partie de la saison où son entraîneur l'a carrément fait jouer comme attaquant de pointe. Cela a payé puisqu'il a inscrit quelques buts et en a offert d'autres. Il a eu surtout le privilège d'avoir marqué sur le terrain du rival historique, le FC Cologne, ce qui l'a grandi encore davantage dans l'estime des supporters. Son club a été sauvé de la relégation et lui est sorti de l'anonymat en terminant la saison très fort : voilà comment on pourrait résumer une saison qui constitue peut-être le tournant de la carrière de ce joueur très prometteur. Rafik Djebbour : La Grèce lui réussit bien En passant de Panionios à l'AEK Athènes, Rafik Djebbour avait franchi un palier supérieur dans le championnat de Grèce, mais cela ne l'a pas empêché de briller aussi bien, sinon encore plus que la saison précédente. Préférant la position d'attaquant de pointe, il n'est pas moins efficace lorsqu'il a été placé comme deuxième attaquant, montrant une faculté incroyable de marquer et de faire marquer. En dépit de problèmes internes avec son entraîneur et quelques coéquipiers, il s'est montré tellement performant qu'il est devenu indispensable. Le seul point noir est le fait qu'il a été remplacé au cours de la finale de la Coupe de Grèce, alors qu'il aurait pu apporter quelque chose durant les dernières minutes, le temps additionnel ou même dans la séance des tirs au but. A présent, le nom de Djebbour est inscrit sur le calepin de plusieurs managers de club. Abdelkader Ghezzal : Un attaquant au pays des défenseurs Etre attaquant dans la Serie A italienne, ce n'est pas une partie de plaisir. Se frotter chaque semaine à des défenses réputées comme étant parmi les meilleures au monde ne doit pas être facile pour un attaquant. Abdelkader Ghezzal s'est quand même frayé une place dans la «jungle» de la Serie A, sortant de bons matches et des prestations très honorables avec Sienne. Son bon placement, son jeu son ballon et son abnégation dans les tâches défensives, lorsque le besoin s'en fait sentir, lui ont valu le satisfecit de la presse locale. On dit qu'il intéresserait même de grands noms de la première division italienne. L'avenir s'annonce encore plus radieux pour Ghezzal. Rafik Saïfi : Un «vieux» toujours aussi jeune Même s'il était difficile pour Rafik Saïfi de réaliser une saison aussi pleine que celle de la saison précédente, il a quand même prouvé une nouvelle fois de plus qu'il avait le sens du but dans les moments difficiles d'un match. Son bon début de saison a été malheureusement freiné par une blessure à l'épaule lors du match PSG-Lorient, suite à une intervention rugueuse de Claude Makelele, puis par une autre blessure à la cheville dans la foulée, ce qui lui avait fait perdre plus de deux mois de compétition. Il est quand même revenu assez fort durant la fin de la saison, se montrant décisif sur certains matches. A 34 ans, c'est l'un des «vieux» les plus jeunes du championnat de Ligue 1. Hameur Bouazza : L'accession au bout du doute Au terme d'une saison difficile à Fulham, Hameur Bouazza a été prêté à Charlton où il a eu un parcours paradoxal : autant lui était bon et efficace, autant son équipe peinait et dégringolait au classement. Ambitieux comme il est, surtout qu'il avait joué durant deux saisons en Premier League anglaise, il ne pouvait pas se permettre de «redoubler» en rechutant dans les profondeurs de la Championship, au risque de descendre même en Division One (troisième division anglaise). Il a pris alors la décision de quitter Charlton durant le mercato et de rejoindre Birmingham City, un club qui jouait l'accession. Cela lui a réussi puisqu'il a pu reprendre confiance et à revenir, avec son nouveau club, en Premiership. De belles perspectives s'ouvrent désormais pour lui. Yacine Bezzaz : Un parcours mitigé Victime de blessures récurrentes à Valenciennes, Yacine Bezzaz n'a jamais eu l'occasion d'étaler son immense talent. Une fois rétabli, l'équipe marchait si bien qu'il était difficile de la changer, si bien qu'il a pris la sage décision d'aller à Strasbourg pour rebondir. Le bilan est mitigé : il a retrouvé la joie de jouer, mais son club a raté l'accession. Au moins, le joueur s'est retrouvé. Kamel Ghilas : Une saison à oublier Au terme d'une très belle saison à Guimaraes, Kamel Ghilas avait l'embarras du choix quant à sa future destination. Il a choisi Celta Vigo, un club de deuxième division espagnole qui ambitionnait de revenir vite parmi l'élite. Cela a été un cauchemar pour l'attaquant algérien puisque Vigo, au lieu de jouer l'accession, s'est retrouvé à lutter pour son maintien. Une saison à oublier vite pour Ghilas, en dépit de quelques buts importants inscrits pour son équipe. Raho et Hadj Aïssa : Un parcours de champion A l'image de leur club, l'ES Sétif, Slimane Raho et Lazhar Hadj Aïssa ont eu un parcours de champion, même s'ils ont raté deux des quatre objectifs qu'ils s'étaient vus assigner. Raho a été régulier et efficace comme à son habitude, alors que Hadj Aïssa a été irrégulier, tantôt génial et décisif, tantôt absent et effacé. Chaouchi, Meftah, Abdeslam et Achiou : Un record avec la JSK Faouzi Chaouchi, Mohamed Rabie Meftah, Cherif Abdeslam et Hocine Achiou ont été à l'image de la JS Kabylie : méconnaissables au début de saison et intraitables au cours de la phase retour. Ils ont grandement participé à l'établissement d'un nouveau record pour le football algérien : 20 matches consécutifs en championnat sans défaite (série en cours). Lanterne rouge à un certain moment, la JSK a terminé à trois points du champion, l'ESS. Mohamed Benhamou et Mohamed Rédha Babouche : Un statut de cadres au MCA Malgré son caractère effacé, Mohamed Rédha Babouche est devenu indispensable au MC Alger, décrochant le statut de cadre de l'équipe. Sa saison a été à l'image de son club, mitigée, mais il a été l'un des rares à surnager au sein de l'effectif. Mohamed Benhamou, quant à lui, a réalisé sa meilleure saison au club, surtout lors des grands matches. Nassim Ousserir : Plus qu'une doublure Nassim Ousserir a prouvé, au CR Belouizdad, qu'il valait mieux qu'une doublure. En championnat, il a réalisé des prestations très honorables lors de matches importants, notamment dans les derbies algérois. Cette saison lui a fait prendre une nouvelle dimension. F. A-S.
