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Lippi, un homme extra et… ordinaire
Publié dans Le Buteur le 18 - 04 - 2012

«Halilhodzic, je le connais très bien, c'est un très bon entraîneur»
Après de multiples tractations et un grand pouvoir de persuasion, nous avons réussi à arracher l'accord de Marcello Lippi pour nous accorder une interview destinée surtout aux publics algérien et maghrébin. Non pas parce que le champion du monde n'aime pas parler à la presse, mais depuis qu'il coule une retraite heureuse dans son Viareggio natal, il ne supporte plus la polémique. Un jeu dans lequel nos confrères italiens sont passés maîtres. Lippi préfère donc le silence aux questions pièges.
Attention, il est capable d'arrêter net une interview si une question l'irrite !
Nos confrères italiens qui nous ont menés jusqu'à Lippi nous ont mis en garde : «Faites attention aux questions que vous lui posez car il est capable d'arrêter net une interview, juste parce qu'une question l'a irrité». Un ami journaliste italien nous a raconté une anecdote à ce sujet : «En pleine affaire de dopage des joueurs de la Juve, dont il était l'entraîneur, j'ai réussi à décrocher une interview avec lui. Tout allait bien jusqu'à ce que je lui lance : ‘‘Monsieur Lippi, qu'avez-vous à dire des joueurs de la Juve qui se doperaient depuis plusieurs saisons déjà ?'' Vous savez ce qu'il a fait ? Il s'est levé, il a mis sa main sur ma tête comme si j'étais un petit enfant, il m'a souri et il est parti». On était donc avertis.
Sa seule condition, réaliser l'interview à 150 mètres de chez lui
Pourtant, au cours des tractations qui ont précédé l'interview des mois durant, Lippi ne nous a jamais demandé sur quoi allait tourner l'interview ni réclamé la liste des questions comme le font beaucoup de personnalités du football. Sa seule condition était que la rencontre ait lieu au Grand Hotel Principe di Piemonte, un pied dans l'eau face à la Méditerranée. Un quatre étoiles distant de quelque 150 mètres de chez Marcello Lippi. «A mon âge, je n'ai pas très envie de trop me déplacer, et puis cela vous permettra de parler un peu de Viareggio, vous allez voir que c'est un coin magnifique, si vous êtes de vrais Méditerranéens, vous allez apprécier», nous a-t-il expliqué pour justifier son choix de faire l'interview pas loin de chez lui.
Bojan se décommande à la dernière minute, mauvais présage !
Après avoir arrêté les dates de nos trois missions en Italie, nous avons programmé notre voyage comme suit : mardi, interview à Rome avec Bojan Krkic, le joueur de la Roma passé par la Masia de Barcelone, mercredi, le grand rendez-vous avec Marcello Lippi à Viareggio en Toscane et, jeudi, reportage et interview à Milanello avec notre Mesbah national. On devait rencontrer Bojan Krkic pas loin du magnifique stade Olimpico de Rome, mais à la dernière minute, notre contact nous dira que le joueur n'avait plus envie de parler en raison de sa situation compliquée à l'AS Rome. On a beau essayer de lui expliquer qu'il n'y aura même pas de questions sur la Roma, rien n'y fit. Ça se présentait mal et on commençait à imaginer un scénario catastrophe avant que notre téléphone ne commence à vibrer. A l'autre bout du fil El signore Marcello Lippi.
« Dès que vous quittez Rome, appelez-moi et on arrêtera l'heure du rendez-vous »
Une voix grave, celle d'un « vero italiano » nous salua chaleureusement pour nous demander d'abord où nous étions. «Pour être à temps au rendez-vous, appelez-moi demain dès que vous quittez Rome, on se verra en début d'après-midi à l'hotel Principe di Piemonte», nous a-t-il suggéré. Dès qu'il a raccroché, on a ressenti un mélange de soulagement et de fierté. La fierté de pouvoir interviewer pour vous, lecteurs du Buteur, l'un des meilleurs entraîneurs au monde. On a passé une bonne partie de la nuit à rédiger les questions à poser à M. Lippi et à enlever toutes celles qui risquaient d'irriter notre illustre hôte. Après tous les efforts consentis pour y arriver, il ne fallait surtout pas courir le risque de voir l'interview interrompue. Une trentaine de questions ont été presque triées sur le volet afin de ne pas froisser M. Lippi.
«Vous allez interviewer Lippi ? Le vrai Lippi ? Quelle chance !»
Le jour J, il fallait imprimer les questions à la réception de l'hôtel où nous avions passé notre première nuit italienne. « Questions pour Lippi », c'était le nom du fichier que la réceptionniste devait imprimer pour nous. A la vue du fichier, celle-ci n'a pas résisté à la tentation de nous lancer avec des yeux grands ouverts : «C'est pour Lippi ? Le vrai ?». Oui, lui avons-nous répondu avec le sourire. «Quelle chance !», s'est exclamée cette Romaine supportrice de la Squadra Azzura. En espérant que cette chance nous poursuive jusqu'à Viareggio, nous avons pris l'Alfa Romeo louée la veille à l'aéroport de Rome, pour parcourir les 286 kilomètres qui nous séparaient de notre lieu de rendez-vous. Il fallait encore supporter trois heures de stress avant la grande rencontre.
Viareggio : il n'y a pas meilleur endroit pour couler une retraite heureuse
Après une richissime carrière d'entraîneur qui l'a mené dans le nord de l'Italie principalement, Marcello Lippi a choisi son Viareggio natal pour couler une douce retraite. Dès notre arrivée dans cette paisible ville nichée dans l'imposant Piémont en face de l'eau scintillante du Mare nostrum, nous avons compris le choix de Lippi. Peu de gens dans la rue, la bicyclette comme principal moyen de transport, des Buongiorno qui fusent de partout et une impression bizarre d'avoir déjà vu ça dans les séries de M6 l'après-midi. L'endroit idéal, quoi ! Pour se reposer après des années sous les feux de la rampe. Le GPS nous mènera jusqu'au Grand Hotel Principe di Piemonte, lieu de notre rendez-vous. En face de l'hôtel, dans un jardin public presque vide en ce début d'après-midi, Marcello Lippi était installé sur un banc, une main tenant le téléphone portable et l'autre gesticulant à la manière d'un vrai Méditerranéen. Il était arrivé avant l'heure du rendez-vous.
La salle des conférences et les boissons gracieusement offertes pour Lippi
A Viareggio, Marcello Lippi est considéré comme une vraie légende grâce à laquelle le patelin est connu mondialement. C'est pourquoi lorsque nous sommes allés naïvement payer la salle des conférences réservée pour les besoins de l'interview, le maître d'hôtel a pris cela presque comme une injure. «C'est déjà un honneur que Monsieur Lippi ait choisi notre établissement pour vous accueillir, comment voulez-vous qu'on vous fasse payer la salle et les boissons ? Merci d'être passé chez nous et à la prochaine», nous a-t-on dit à la réception. En plus de la salle des conférences et des boissons, nous avons eu droit à tous les égards de la part du personnel de l'hôtel juste parce que nous étions avec Lippi. Un Lippi qui est accosté tous les dix mètres pour, tantôt, échanger des points de vue sur le football, signer un autographe ou juste serrer la main d'un vieux Toscan fan du champion du monde. Lippi semblait habitué, mais aussi fier de ce rituel que n'ont pas pu effacer les années ni la piètre prestation de la Squadra Azzura sous sa coupe en Afrique du Sud.
«Comment se porte l'Algérie du football ?» a été sa première question
Contrairement à toutes les grandes stars que nous avons réussi à interviewer ces derniers temps, Marcello Lippi ne nous a pas limités dans le temps. «Posez toutes les questions que vous voulez, je suis un vieux retraité, j'ai tout mon temps», nous a-t-il lancé en refusant néanmoins de nous laisser prendre des photos de lui au bord de la Méditerranée toute proche. Avant de nous donner le feu vert pour commencer l'interview, Lippi nous a lancé : «Comment se porte l'Algérie ?» Lorsqu'on a commencé à disserter sur la situation sécuritaire qui s'est sensiblement améliorée et la démocratie naissante chez nous, Lippi complètement désintéressé, nous a précisé : «Je voulais parler de l'Algérie du football».
«Halilhodzic, je le connais très bien, c'est un très bon entraîneur»
On a essayé de lui résumer la situation en lui parlant notamment de l'élimination des Verts de la CAN-2012 suivie de la nomination de Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection. Là, Lippi semblait plus attentif. «Après une qualification historique en Coupe du monde, il fallait s'attendre à une baisse de régime, le choix d'Halilhodzic est bon, c'est un entraîneur que je connais très bien, il pourra faire de belles choses avec l'Algérie si vous l'aidez dans sa tâche. Vous savez, la réussite d'une sélection n'est pas l'apanage du seul entraîneur, tout le monde doit tirer dans la même direction, y compris vous la presse, si vous voulez que l'Algérie soit une habituée des grandes manifestations footballistiques.»
«Halilhodzic a passé 15 jours avec moi à la Juventus»
Lippi a défendu Halilhodzic en connaissance de cause. Beaucoup ne le savent pas parce que Halilhodzic n'en a jamais parlé du moins depuis qu'il est le sélectionneur de l'équipe d'Algérie, mais au début de sa carrière d'entraîneur, le Bosnien est allé s'abreuver du savoir de Lippi lorsque ce dernier était l'entraîneur de la Juve. C'est Lippi en personne qui nous l'a appris. «Il est venu assister aux entraînements de la Juventus pour voir comment ça travaillait en Italie, il était très attentif pendant les quinze jours qu'il a passés avec nous», nous a raconté Lippi. «Il semble avoir appris beaucoup avec vous, M. Lippi», avons-nous lancé. Presque gêné, Lippi précisera : «Ce fut une expérience enrichissante pour lui sans doute, mais on ne peut pas tout apprendre en quinze jours».
«Depuis que j'ai acheté une maison à Ibiza, je me débrouille en espagnol»
Lorsque nous avons arrêté la date et le lieu de l'interview avec Lippi, notre contact italien ne nous avait jamais dit que le champion du monde italien parlait une langue autre que l'italien. Nous avons donc pris le soin de nous faire accompagner par un interprète espagnol - italien. Or, depuis qu'il nous a rejoints à la salle des conférences de l'hôtel Principe di Piemonte, Lippi s'exprimait dans un espagnol mélangé à de l'italien, mais un espagnol tout ce qu'il y a de correct. L'envie de lui demander comment il se débrouillait autant dans la langue de Cervantès était trop forte. Voici l'explication : «Il y a deux ans, j'ai acheté une maison à Ibiza. Depuis, je n'arrête pas de progresser en espagnol en raison de mes déplacements permanents dans l'île».
Les questions en espagnol, les réponses en italien
Sur conseil de Lippi, l'interprète a été libéré. «Vous me posez les questions en espagnol et je répondrai en italien car c'est la langue où je m'exprime le mieux, je ne veux pas dire des choses qui dépasseront mes pensées et si l'un de nous a un problème, monsieur l'interprète est là pour corriger», nous a suggéré Lippi avant que l'interview commence. Une interview qui a failli être stoppée à deux reprises à cause de deux questions qui ont irrité le dur à cuire toscan.


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