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Les défis du co-développement et de la libre circulation des personnes
Ouverture, aujourd'hui, du sommet de l'Union pour la Méditerranée
Publié dans Le Maghreb le 13 - 07 - 2008


Autoroute du Maghreb, dépollution de la Méditerranée, plan solaire, protection civile contre les catastrophes : tels sont les projets phares que les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Paris à partir d'aujourd'hui devraient examiner en priorité à l'occasion du lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Des projets concrets que les nouvelles instances communes devront choisir en fonction de l'intérêt mutuel des parties."Jamais la Méditerranée n'a été autant au centre des préoccupations de l'Europe", disait Nicolas Sarkozy à Tunis le 30 avril 2008. Le nouveau partenariat euro-méditerranéen, placé dans la continuité du Processus de Barcelone lancé en 1995, parviendra-t-il pour autant à surmonter les obstacles que celui-ci n'a pu franchir ? Il serait temps car la fracture entre les deux rives méditerranéennes fragilise l'Union européenne (UE), confrontée à un défi qui pourrait conditionner son avenir.Concernant, la position de l'Algérie au sein de l'UPM, il y a lieu de rappeler que lors de la première visite de Sarkozy en Algérie, le 7 juillet 2007, le président Français avait promis au président de la République, M Abdelaziz Boutéflika que "l'Algérie soit le moteur avec la France dans ce projet de l'UPM", faisant réagir à l'époque le roi du Maroc, Mohamed VI, selon un ambassadeur français.Pression démographique et écarts de développement alimentent les flux des pays du Maghreb vers le Nord, eux-mêmes pays de destination ou de transit d'autres migrants aux conditions de vie encore plus difficiles. Avec 470 millions d'habitants, les pays méditerranéens (PM) hors UE ont une population presque équivalente à celle de l'UE, où les Etats méditerranéens comptent pour 40 %. Et à l'horizon 2050, ils seront 615 millions. Le point est crucial : pour simplement maintenir en l'état leur nombre de chômeurs, la croissance démographique obligera à créer plus de 22 millions d'emplois d'ici 2020 dans les PM hors UE. La progression du taux d'activité des femmes, 31,9 % en Tunisie contre 63,4 % dans l'UE, est aussi à prendre en compte. Selon le PNUD, le niveau de vie varie de 1 à 8 entre les PM (et à 14 pour la Mauritanie). La pauvreté reste importante, notamment au Maroc où 14,3 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et 19 % n'a pas accès à l'eau potable."Les deux rives de la Méditerranée n'ont pas entamé de processus de convergence", explique Denis Bauchard de l'IFRI, qui estime que les écarts entre les deux régions se seraient même accrus entre 1990 et 2006 (PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat), assurant que "seul un taux de croissance annuel de 7 à 8 % pourrait réduire cet écart". La croissance des PM hors UE est pourtant dynamique (5,3 % en moyenne en 2007) mais demeure insuffisante pour réduire les déséquilibres structurels. Leur part dans les exportations mondiale est faible (3,2 % en 2006). C'est, commercialement, une des régions les moins intégrées du monde, en raison notamment du maintien des barrières douanières. L'UE est de loin son premier partenaire commercial, à l'exception du Liban, d'Israël et de la Jordanie, et la destination de plus de la moitié de ses exportations."Dans le même temps, l'Europe ensemble, ne réalise que 2% de ses investissements en Méditerranée", remarquait Nicolas Sarkozy. "Je ne veux pas remettre en cause les investissements à l'Est. Mais il ne faut pas oublier le Sud". D'autant que "d'autres pays, comme la Chine et les Etats-Unis, ont déjà pris la mesure des opportunités économiques de la zone", rappelle Alain Le Roy, ambassadeur en charge du projet de l'UPM, citant le Japon et les Etats-Unis qui multiplient les partenariats avec leurs voisins via l'Asean et Alena. Avec un tiers des flux mondiaux de marchandises transitant entre Suez et Gibraltar, la Méditerranée est le "centre névralgique de la nouvelle logistique globale, un champ de bataille industriel où s'affrontent champions du Nord et du Sud, estime le réseau Anima. Plateforme dynamique de production et de services aux portes de l'Europe, elle peut bénéficier d'un accès privilégié aux financement venus du Golfe". En 2007, les investissements directs étrangers (IDE) des Emirats, d'Arabie saoudite et du Koweït ont totalisé 20 milliards d'euros, tandis que ceux de l'Europe avoisinaient 24 milliards, les Etats-Unis 6 milliards et les Britanniques 5,6 milliards. Tous les pays émergents dynamiques dont la Chine et l'Inde sont présents dans cette région au potentiel grandissant, et appréciée comme base de production pour le futur grand marché Euromed. "Le processus de Barcelone a joué un rôle positif dans l'accroissement de l'IDE, en rendant la rive sud plus affective", affirme Anima, mais ce "regain d'intérêt ne suffit pas".Les pays du Sud attendaient beaucoup du Processus de Barcelone mais ses objectifs n'ont pas tous été atteints. L'agriculture, notamment était "exclue du processus de libéralisation des échanges alors que l'industrie naissante devait affronter la concurrence des produits européens", souligne Denis Bauchard. Entre 1995 et 2006, les financements du programme Meda ont totalisé 8,8 milliards d'euros et ceux de la Banque européenne d'investissement (BEI), à travers sa facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat "Femip" 7,2 milliards. "L'Europe, par ses fonds multilatéraux comme par les aides bilatérales, est de loin le premier pourvoyeur d'aide en Méditerranée", poursuit-il. Et si les conditions d'entrée sur le territoire européen des ressortissants du Sud se sont durcies, la coopération en matière de sécurité et de contrôle des filières clandestines, "qui affectent les pays du Sud, s'est renforcée dans un climat de confiance". La question qui se pose aujourd'hui, est de savoir si l'UPM arriverait à point nommé pour relancer le partenariat euro-méditerranéen ? La révision du fonctionnement du Processus de Barcelone sur une base paritaire, ainsi que le lancement de projets de coopération concrets à dimension régionale sont supposés naître des solidarités entre les Etats participants. Dans ce contexte, l'historien Benjamin Stora estime que l'objectif des initiateurs de l'UPM est d'assurer un pôle de stabilité en tentant de régler l'ensemble des conflits qui traversent la région. Au centre, bien sûr, le conflit israélo-palestinien, mais aussi les tensions entre la Syrie et le Liban ou entre l'Algérie et le Maroc dont les frontières sont fermées depuis 1994. Mais l'ambition est-elle d'ouvrir un cadre politique pour le règlement de tous ces conflits ? Ou doit-on attendre de régler chacun de ces dossiers pour avancer ? l'UPM se veut un espace politique et économique nouveau pour toute la Méditerranée. Et c'est la première hypothèse, un cadre pour la gestion de tous les problèmes, qui doit retenir l'attention. Mais la France et l'Europe ont-elles les moyens d'une action si ambitieuse, celle de régler tous les problèmes en même temps et de se substituer aux acteurs eux-mêmes ?La libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée fait dire à M. Benjamin Stora que c'est là un autre défi posé par ce projet : comment disposer d'un espace politique ouvert, et des frontières presque fermées d'une rive à l'autre de la Méditerranée ? Les pays du Maghreb, en particulier l'Algérie, insistent de plus en plus sur la dimension humaine de ce problème. Pour lui, si cette question n'est pas traitée, le risque est alors grand de ne concevoir l'UPM que comme un ensemble de gestion strictement économique des marchandises, au détriment d'une circulation humaine plus grande. Il fait remarquer que dans ce cas, "la gestion serait celle, seulement, de grands projets, comme la dépollution des eaux marines ou les facilités d'investissements économiques, sans vision stratégique d'ensemble. On en reste à une démarche pragmatique, bien loin du concept d'émergence d'une "nouvelle civilisation méditerranéenne". Ce qui est dommage, car l'aventure vaut d'être tentée…", conclut-il.

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