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Les mille visages du Caire
Publié dans Le Maghreb le 30 - 10 - 2008

Chaque été la crue apportait le limon noir permettant la culture sur ses rives. C'est de ce limon noir que vient le nom antique de l'Égypte, Kemet, qui veut dire " la terre noire ". Une terre qui inspire bien des passions.
Le Caire est une planète. Véritable fourmilière insomniaque, la ville grouille de vie, de jour comme de nuit. Le Caire ne se vit pas, il se ressent. C'est le chaos, la passion et l'art dans son état le plus pur.
C'est aussi la terre de tous les paradoxes. Cosmopolite par excellence, la victorieuse porte à bout de bras plusieurs communautés. Et quel plus bel hommage à la tolérance que ses mosquées et ses églises qui cohabitent en paix. La sérénité du Nil se lit sans mal sur les visages de ses hôtes, même les plus pauvres. Certes, la traversée des rues n'est pas chose aisée. La circulation au Caire est infernale. On doute même de l'existence d'un code de la route. Entre dépassements à gauche et à droite et des queues de poissons incomparables, on a vite la nostalgie des rues d'Alger. On n'oubliera pas au passage les coups de klaxons qui ont été érigés, comme chez nous d'ailleurs, en mode de communication privilégié. Mais que serait le Caire sans toute cette cacophonie.
Gizeh, haut lieu du tourisme
A l'ouest du Caire, trône la ville de Gizeh. Connue pour sa nécropole antique de Memphis et ses trois grandes pyramides dont la grande pyramide de Khéops, Gizeh est devenue un haut lieu de tourisme. Plusieurs hôtels haut de gamme y ont d'ailleurs élu domicile. L'itinéraire touristique est clair. Nul ne peut descendre dans l'un des hôtels du Caire sans prendre le chemin des pyramides. Un large boulevard de 5 km s'ouvre devant les bus des agences voyage pour les conduire à la nécropole. La Rue des Pyramides, la plus longue du Caire, donne aussi une occasion pour les touristes de découvrir certains aspects de la culture égyptienne. Ainsi, on peut voir le théâtre de Adel Imam arborant un portrait de l'humoriste égyptien narguant les passants avec un sourire sarcastique. Au bout du périple, on peut enfin admirer la Grande pyramide. Majestueuse, elle l'est. On peut croire qu'après avoir contemplé cette merveille, on puisse se trouver dans un état second, tout en béatitude. En fait, on ne peut que s'incliner devant le génie humain. Un génie qui a inspiré des mythes, même aujourd'hui.
Petit rappel historique. La grande pyramide de Khéops est un monument construit par les Egyptiens de l'Antiquité, formant une pyramide carrée de 137 m de hauteur. Tombeau du pharaon Khéops, elle fut édifiée il y a plus de 4500 ans, sous la IVe dynastie, au centre d'un vaste complexe funéraire. Elle est la seule des sept merveilles du monde de l'antiquité à avoir survécu jusqu'à nos jours. Durant des millénaires, elle fut la construction humaine de tous les records, la plus haute, la plus volumineuse et la plus massive. Le tombeau représente la concentration et l'aboutissement de toutes les techniques architecturales mises au point depuis la création de l'architecture monumentale en pierre de taille par Imhotep pour la pyramide de son souverain Djéser.
Imhotep, dont le nom signifie " celui qui vient en paix ", a aussi apporté à l'Egypte quelques innovations comme la généralisation de l'utilisation de la pierre comme matériau de construction des temples et tombeaux funéraires, alors qu'ils étaient faits auparavant de briques de terre cuite. Il est également le créateur de la pyramide à degrés. Imhotep voulut ériger une pyramide à degrés s'élevant, tel un escalier gigantesque, vers le ciel afin de symboliser l'ascension du défunt du "monde souterrain " vers les " Cieux ", se rapprochant ainsi du dieu Soleil " Amon Râ ".
Les trois Pyramides de Gizeh (Khéops, Khéphren, et Mykérinos) représentent le stade ultime de l'évolution des pyramides d'Égypte vers les pyramides à faces lisses. La pyramide de Khéphren est la deuxième plus grande pyramide d'Égypte. Dominant un complexe composé de deux temples reliés par une chaussée et d'une pyramide satellite, elle fut élevée pour le pharaon Khéphren, fils de Khéops. Légèrement plus petite que celle de Khéops, elle paraît pourtant plus haute car érigée sur une proéminence rocheuse avec un angle d'inclinaison supérieur à celui de la grande pyramide. La pyramide de Mykérinos, la plus petite des trois grandes pyramides du plateau de Gizeh, s'élève à l'extrémité Sud du plateau et ne représente qu'un dixième du volume de la plus grande, la pyramide de Khéops. Autour des trois pyramides, les tombes des esclaves ayant péri sur les chantiers, rappellent encore que bien souvent les mythes se construisent sur les cadavres.
Le gardien de la nécropole
Comme toute nécropole, Memphis a son gardien. Surnommé Abou al-Hôl " père de la terreur", le sphinx, tourné vers le levant se dresse devant les grandes pyramides.
D'une longueur de soixante-treize mètres, d'une hauteur de vingt mètres et d'une largeur de quatorze mètres, le sphinx est taillé dans un promontoire naturel dans le roc. Il se trouve au milieu d'une grande carrière qui fournissait une partie des blocs destinés à la construction de la pyramide. Le corps du sphinx est celui d'un lion couché et la tête celle d'un souverain portant le némès, le front orné d'un uraeus. Longtemps identifié au pharaon Khéphren, fils de Khéops, il pourrait en fait représenter Khéops lui-même. Le sphinx est aujourd'hui dépourvu de nez. Ce n'est pas Obélix qui l'a cassé en voulant l'escalader pour admirer la vue, rassurez-vous. Ce n'est pas non plus Napoléon qui l'a bombardé durant sa campagne en Egypte, ce serait plutôt les Allemands.
Une véritable industrie
N'oublions pas au passage, que le plateau de Gizeh n'est pas que simple attraction touristique. Le mythe des pyramides a contribué à l'émergence d'une véritable industrie, même informelle. Quel est le touriste qui n'a pas essuyé les assauts de marchands de souvenirs et de pacotilles, de photographes improvisés ou bien de palefreniers proposant un tour en chameau ou en cheval. Tout y est. Ne dit-on pas qu'il faut de tout pour faire un monde ?
Les cafés pullulent aux alentours des sites, sans parler des ateliers gouvernementaux censés fournir des papyrus certifiés d'origine. Les prix ? Ils sont adaptés aux touristes. On accepte tout, des livres égyptiennes, des dollars, des euros, et même les cartes visa. Mais ce n'est pas du made in Taïwan, nous dit-on.
L'Egypte joue sur tous ses atouts. N'oublions pas que c'est le principal fournisseur des grands parfumeurs. Tous les touristes sont d'ailleurs invités à visiter les ateliers de fabrication des huiles essentielles. Le marketing y trouve tout son sens. Les touristes sont confortablement installés, un verre de carcadet à la main et une fiche signalétique dans l'autre main tandis que l'un des vendeurs leur vante les vertus des différentes huiles. Bref, il y en a pour tous les goûts même les plus insolites. Il faut dire qu'en Egypte, les produits varient selon les goûts et les bourses. Les plus nantis peuvent toujours faire un petit tour du côté d'Héliopolis et faire un saut au City Stars Center, centre commercial ultramoderne mitoyen de l'hôtel Continental et qui peut se targuer d'abriter les représentants des plus grandes marques. Là aussi, le luxe se paye en monnaie sonnante et trébuchante.
Loin du faste et du luxe, les souks populaires mettent en avant un charme sans égal.
Le cortège des vivants
Le plus célèbre étant Khan Al-Khalili. Immortalisé par l'un des livres de Naguib Mahfouz, le souk dégage une ambiance colorée, pleine de rire et de bonne humeur. Les rues exiguës, sont envahies par une profusion de brocanteurs. Les marchands, s'égosillent, gesticulent dans l'espoir d'attirer un touriste dans leurs filets. Les mendiants aussi apportent leur touche à cette fresque burlesque. Une vraie cour du roi Pétaud.
Passage obligé à Khan Al-Khalili, le café Fichaoui. Les bancs en bois sculptés, tapissés, les chaises décorées s'étalent dans l'allée du souk, tout le monde y fait son marché, en restant assis. Cireurs de chaussures, marchands ambulants proposent artisanat, colliers, mouchoirs en papier, briquets …
C'est là que s'attablait souvent le prix Nobel de littérature, où il puisait son inspiration. " Le cortège des vivants " de Naguib Mahfouz dépeint d'ailleurs les vies de héros antagonistes, réunis par leur appartenance au mythique quartier cairote de Khan Al-Khalili. Noublions pas Le passage des miracles (Zuqâq El middak) ou encore " le fils de la Médina " (Awlâd hâratinâ) qui conte le quotidien, du quartier populaire du vieux Caire. Un roman-parabole identifié comme une scandaleuse transposition de l'histoire sainte dans la chronique familière des hommes.
De notre envoyée spéciale au Caire


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