Sur quelles bases notre économie peut-elle démarrer, c'est-à-dire connaître enfin sa relance ? Trois axes de travail au moins peuvent être distingués, à savoir un assainissement profond du secteur financier, une amélioration plus qu'effective de la situation des entreprises, et enfin un effort soutenu de recherche et développement. Sur ces trois axes tout est à faire, pratiquement à redémarrer. Faudrait-il considérer que seule une privatisation, même partielle, contribue à cet assainissement, ou plutôt résume celui-ci ? Pour ceux qui voudraient que l'option soit une privatisation totale, et encore en faveur des banques étrangères, et surtout dans ce dernier cas, deux questions au moins peuvent se poser. La première concerne la possibilité que ces banques qui passent de main se fassent l'obligation de financer les investissements et pas seulement les crédits à la consommation. La deuxième concerne le maintien en activité de ces banques privatisées dans un contexte durable de restriction des ressources provenant de la vente des hydrocarbures car, bien entendu, les banques privatisées doivent transformer leurs dividendes en devises exportables.Sur le deuxième axe, soit une amélioration de la situation des entreprises, la question quant à l'évaluation de la capacité des entreprises à devenir performantes et compétitives. Il s'agit bien évidemment des entreprises nationales, que celles-ci relèvent du secteur public ou du secteur privé. Serait-il réellement possible de réussir à faire atteindre par ces entreprises l'objectif d'acquisition du top niveau ? Serait-il possible également, à l'instar du domaine du médicament, de prendre les mêmes mesures d'interdiction des importations des produits qui sont fabriqués sur le territoire national ? Sur le troisième axe, il y a problème. La recherche et le développement n'ont pas intégré encore les préoccupations de nos entreprises, ce qui implique qu'il ne pourrait pas y avoir d'innovation. Sans innovation, comment rendre nos produits compétitifs ?