Ces nouvelles normes reviendraient à retirer des routes 177 millions de voitures et fermer 194 centrales au charbon. L'industrie automobile américaine est à la croisée des chemins. Barack Obama a annoncé, mardi 19 mai, des normes plus strictes, et pour la première fois communes à tous les Etats-Unis, en matière d'émission de gaz carbonique par les automobiles et de consommation de carburant. Au même moment, General Motors et Chrysler se battent pour leur survie, et une étude sur les effets du réchauffement climatique tire une nouvelle fois le signal d'alarme. Ces nouvelles normes doivent permettre d'économiser 1,8 milliard de barils de pétrole et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 900 millions de tonnes, ce qui revient à retirer des routes 177 millions de voitures ou à fermer 194 centrales au charbon. Les nouvelles normes, qui commenceront à s'appliquer progressivement à partir de 2012, imposeront pour la première fois une limite nationale aux émissions de gaz à effet de serre par les voitures. Quant à la consommation des véhicules, elle sera soumise à des normes contraignantes correspondant à celles que l'Etat de Californie, à l'avant-garde de ce combat aux Etats-Unis, a essayé d'imposer pendant des années. Les normes concernent les voitures particulières et, littéralement, les "camions légers", autrement dit les pick-up et les monospaces. D'ici à 2016, la consommation moyenne de ce parc automobile devra passer à 6,63 litres aux 100 km. C'est quatre années plus tôt qu'actuellement imposé par la loi américaine. La nouvelle réglementation a été saluée aussi bien par les défenseurs de l'environnement, qui l'attendaient depuis longtemps, que les dirigeants de l'automobile. Ces nouvelles directives les aident à y voir plus clair sur les nouveaux modèles à mettre sur le marché pour s'adapter à la nouvelle demande. Les constructeurs automobiles ont pourtant combattu pendant des années des normes plus strictes de consommation, devant les tribunaux et au Congrès. Avec l'effet de serre, la température moyenne à la surface de la Terre pourrait avoir augmenté de 5,2 degrés Celsius en 2100, alors qu'une étude datant de 2003 tablait sur une hausse de 2,4 degrés, indiquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology. Cette nouvelle étude, publiée dans le Journal of Climate de l'American Meteorological Society, se fonde sur des modèles économiques plus performants et sur de nouvelles données économiques qui n'avaient pas été prises en compte dans le précédent scénario. Les effets du réchauffement climatique au cours de ce siècle pourraient être deux fois plus importants que ceux estimés il y a seulement six ans, révèlent des scientifiques américains mardi.