L'Algérie est le second plus grand marché du continent africain après l'Afrique du Sud. Depuis le début du troisième millénaire, une moyenne de plus de 200 000 véhicules, tous types confondus, sont vendus chaque année. Si l'Afrique du Sud contribue dans la production mondiale de véhicules à raison de près de 1 %, l'Algérie, en revanche, est considérée comme un marché de ventes. Au cours des neuf premiers mois de 2010, le marché algérien de l'automobile a absorbé plus de 241.000 véhicules. Ce chiffre est bien loin des records enregistrés sous l'impulsion du crédit à la consommation, véritable détonateur de la consommation de masse en termes d'achat de véhicules neufs, conjuguée avec la suspension, à partir de 2005, des importations des véhicules de moins de 3 ans ainsi que l'arrivée, des banques étrangères et l'installation des concessionnaires automobiles. Depuis, les pouvoirs publics ont tenté de réduire la facture des importations, ce qui est, en soi, une incitation des firmes étrangères à s'engager dans l'investissement. L'objectif de réduire les importations de véhicules neufs à près de 30 %, à travers l'instauration de taxes pour tout achat de voiture neuve, variant selon le cylindre ; la suppression du crédit à la consommation ; l'interdiction d'acheminer les véhicules via le port d'Alger (la région centre étant le plus grand parc automobile) n'a pas fait chuter les ventes même en temps de récession mondiale. Certes, ces mesures ont influé sur les ventes, mais elles n'ont pas délogé l'Algérie de sa position de premier marché de ventes au niveau maghrébin. Cela s'est traduit par une moyenne d'une voiture nouvellement achetée pour 150 personnes. L'Algérie importe annuellement pour une valeur moyenne de près de 3 milliards de dollars de véhicules. A côté de ce chiffre, un montant de 200 millions de dollars est consacré en moyenne à l'importation des pièces de rechanges et accessoires pour voitures. Il faut noter que le marché automobile algérien est considéré surtout comme un marché de distribution que se partagent une quarantaine de concessionnaires. Au dernier classement, le constructeur français Renault est en pole position, même lorsque il affiche une baisse de ses ventes. Durant les neufs derniers mois de l'année 2010, Renault occupe la première place du podium, suivie par Hyundai, Peugeot, Toyota et Chevrolet. La voiture de moyenne gamme est la plus demandée, suivi par le bas de gamme des véhicules asiatiques. Le segment des voitures de luxe, représenté par les firmes allemandes notamment, connaît, en outre, un engouement remarquable à l'image de Volkswagen qui a progressé de 183,4 % par rapport à septembre 2009, suivi par Kia (+ 76,7 %) et Toyota (+ 55,6 %). Par contre, sur les neuf premiers mois de l'année, Renault enregistre le meilleur score (+ 20,8 %). Pour l'année 2010 une reprise des ventes de véhicules et des importations est attendue. Les professionnels de ce secteur en Algérie, prévoient, dans ce sens, une hausse des ventes de véhicules neufs. Business Monitor International, table quant à lui, sur un volume de 309.291 véhicules d'ici la fin de l'année, un record pour le pays et une hausse de 33% en glissement annuel. Les paramètres sur lesquels repose cette prévision est une forte croissance du PIB réel (de 3%) et une augmentation modérée des dépenses des ménages. Au niveau du marché maghrébin, l'Algérie reste de loin le marché le plus important de la région, mais qui reste toutefois un marché de distribution, contrairement au voisin marocain qui parvient à monter des voitures de marque Renault qui seraient destinées au marché régional (Egypte). La Tunisie est, quant à elle, constituée d'un tissu de sous-traitance bien étoffé pour les marques les plus en vogue dans la région. Sur ce marché encore, l'enseigne Renault demeure indétrônable de sa position de leader du classement des marques les plus vendues et les plus populaires.