Les cours du pétrole perdaient du terrain hier en cours d'échanges européens, pénalisés par un renforcement du billet vert, dans un marché prudent avant la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Aux environs de 13 heures 10, le baril WTI américain livrable en janvier cédait 1% à 87,3 dollars, quand le Brent de Mer du Nord de même échéance cédait 0,75% à 90,5 dollars. Le cours du brut souffre d'abord de l'interruption de la reprise de l'euro face au billet vert, alors que les craintes d'extension des problèmes des dettes souveraines européennes reviennent sur le devant de la scène. L'euro perd à cette heure 0,44% à 1,3321 dollar, après avoir marqué un plus haut de séance à 1,3499. L'agence de notation-crédit Moody's a en effet averti d'une possible dégradation de la note de la dette souveraine de l'Espagne, pour l'instant établie à 'Aa1', en raison notamment de la vulnérabilité des capacités de financement de Madrid avant plusieurs échéances de remboursement en 2011. Mécaniquement, la reprise du dollar, devise unique de négoce du brut, tend à en faire baisser le cours. Les opérateurs ont également pu se montrer dubitatifs après que la Fed n'ait pas décidé d'augmenter le montant de ses rachats obligataires du "quantitative easing", malgré un chiffre décevant des créations d'emploi au titre de novembre. Par nature et à terme, ce type d'opération monétaire "non conventionnelle" porte des germes d'inflation qui induit une hausse des prix des matières premières. Selon les analystes interrogés par l'agence financière Dow Jones Newswires, les chiffres du DoE devraient faire état pour la semaine achevée le 10 décembre, d'une baisse de 2,7 millions de barils des stocks de brut et les stocks d'essence devraient avoir progressé de 1,9 million de barils. Les réserves de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) devraient pour leur part avoir reculé de 200'000 barils, une vague de froid persistante stimulant la demande. La prudence des investisseurs était cependant exacerbée par le relevé hebdomadaire sur les stocks publiés mardi par l'API (American Petroleum Institute), l'association des industriels américains du pétrole. En effet, l'API a fait état d'une forte progression, de 2 millions de barils, suggérant que la consommation ne rebondit pas aussi nettement que les conditions météorologiques peuvent le laisser espérer, alors que les températures aux Etats-Unis devraient être supérieures aux normales saisonnières pendant la période de Noël, notaient des analystes. Autre source de pression sur les cours, "les conditions météorologiques devraient globalement se réchauffer en Europe", notait Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Les cours restaient cependant largement au-dessus de la fourchette de 70-80 dollars jugée confortable par les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep).