La compagnie nationale des hydrocarbures trône encore une fois à la tête du classement annuel des 500 premières entreprises africaines, réalisé par le magazine Jeune Afrique. Au regard de l'importance stratégique de Sonatrach pour l'économie nationale, l'expert en mangement stratégique Abderrahmane Mebtoul estime que la gestion de l'entreprise doit être repensée. Dans une contribution publiée par HEC Montréal, M. Mebtoul préconise en premier lieu d'analyser l'ensemble des règles juridiques influençant le secteur énergétique, les circuits banques primaire- banque centrale - Sonatrach pour les conditions de paiement afin d'accélérer la rapidité des opérations, évaluer les structures d'appui professionnelles existantes, les structures d'appui techniques et de formation, l'identification de la stratégie des entreprises concurrentes et des institutions internationales et leurs facteurs clés de succès pour une comparaison nécessaire de la stratégie internationale des grands groupes pétroliers et gaziers. Cela implique de la prise en compte la comparaison des comptabilités-organisation, filialisation, les récents fusionnements, la concurrence des énergies substituables, de l'environnement avec des activités non polluantes en incluant donc de nouveaux coûts nécessaires tenant compte de cette nouvelle contrainte internationale, la part de marché des pays Opep et des pays non Opep, la spécificité régionale du gaz dont la part du marché en Europe du gaz algérien, (10% en 2010) et ses concurrents directs avec la Russie et la Norvège. Selon lui le nouveau management stratégique doit avant tout diagnostiquer l'impact de l'environnement national et international sur Sonatrach afin de rendre plus performante l'entreprise et la hisser au niveau de la concurrence mondiale. Ainsi, la description des opérations devrait permettre d'identifier les gisements de productivité et les niches de gains de coûts et analyser la stratégie des principales institutions similaires dans le monde sur les plans : technologie- standards et normes- sous-traitance et enfin le conventionnement et ce afin de réduire les coûts et d'avoir une stratégie agressive afin de prendre des parts de marché tenant compte de la concurrence. Il préconise également de préparer un audit opérationnel du patrimoine de la Sonatrach , en le réactualisant à la valeur du marché. Parallèlement, un audit technologique et des moyens matériels qui permettront de rentabiliser ce qui existe car le poste services et l'immobilisation du parc roulant notamment au niveau de Naftal, sont inquiétants. Et surtout, de préparer l'avenir en cas où Sonatrach opterait l'option de développement tant en amont qu'en aval - noyau dur de l'entreprise en se spécialisant dans ses métiers de base-ce qui supposera d'importants moyens technologiques, financiers et humains tant pour l'exploration, la production et la commercialisation. L'expert affirme dans ce sens que pour les autres activités existantes, comme le raffinage, le transport, la transformation et la distribution seuls les audits pourront tracer les actions concrètes à mener en envisageant soit d'internaliser l'activité soit de l'externaliser avec une priorité au profit des cadres et travailleurs du secteur de certaines activités ou le partenariat afin d'éviter la dispersion source de gaspillage des ressources et d'inefficience de l'entreprise. Il estime par ailleurs que la mise en place de ces instruments nécessaires dans toute entreprise d'envergure internationale, devrait permettre une amélioration de la gestion des contrats et du développement du partenariat, des projections économiques et financières.