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Autour de "Puisque mon cœur est mort "
Rencontre avec Maïssa Bey au Centre culturel français (CCF)
Publié dans Le Maghreb le 18 - 01 - 2011

Maïssa Bey, l'écrivaine algérienne d'expression française qui connaît bien la petite salle de conférence du Centre culturel français d'Alger (CCF) y est invitée aujourd'hui pour une rencontre littéraire autour de son roman," Puisque mon cœur est mort". Ce rendez-vous qui se déroulera en partenariat avec son éditeur algérien Barzakh débute à 17h et se boucle à 19. Livre de la déchirure, " Puisque mon cœur est mort" était publié en mai dernier en coédition entre les éditions françaises de l'Aube et les éditions Barzakh. L'ouvrage revient sans grand détails sur les événements tragiques qu'à connus l'Algérie et bien après puisque l'auteur fidèle à son style se questionne sur les attitudes à prendre vis-à-vis des bourreaux, vis-à-vis de soi, vis-à-vis de tout ce qui entoure un être gravement désespéré " puisqu' ayant tout perdu, il n'a plus rien à perdre " écrit -elle. Pessimisme exacerbé pour une femme " Aida " personnage central du roman qui perd son fils tué par un terroriste et qui continue de dialoguer non pas avec son cadavre mais avec son âme. La réalité semble ainsi falsifiée, un mort étant un mort, le dialogue devient impossible. Aida , la cinquantaine a à peu près l'âge de Maïssa Bey, orpheline de son père également tué mais par l'armée française et qui continue par hanter la plupart de ses écrits. Nous retrouvons les mêmes dialogues dans "Entendez- vous dans les Montagnes " ou encore Surtout ne te retourne pas" où l'auteur privilégie les monologues au détriment des dialogues d'où d'ailleurs le lecteur peut tirer le sens de l'œuvre. Maïssa Bey dans pratiquement tous ses ouvrages, prend le ton du monologue sans qu'on ne se souvienne des rares personnages qu'elle met en place de façon furtive, comme c'est le cas par exemple dans ce personnage que rencontre une jeune dans un train. Dans la phrase du titre " Puisque mon cœur est mort " il y a une volonté de se chercher un autre destin, désormais privé de cette mémoire sensible que procurent les battements cardiaques. Aida pourra-t-elle vivre sans cœur ? Sa déchéance est -elle si profonde au point de lui ôter une partie au sens propre comme au sens figuré, une partie d'elle-même ?
Un écrivain qui tient aux valeurs sociales
Maïssa Bey a sur son chemin littéraire jeté ici et là des clefs qui permettent de comprendre l'idéologie de cette femme qui est venue un peu sur le tard au monde de l'écrit, et qu'on considère comme une écrivaine de la nouvelle génération. Par nouvelle génération, faut comprendre les auteurs qui ont écrit après l'indépendance et qui n'ont pas eu comme leurs prédécesseurs, Mouloud Mammeri ou Mohamed Dib, les mêmes préoccupations littéraires. Maïssa Bey n'est ni iconoclaste ni anticonformiste. C'est important de noter ce fait parce qu'elle le revendique comme Kateb Yacine revendique son anticonformisme. Dans son " L'Une et l'Autre", un livre récemment réédité chez Barzakh, l'écrivain résume un peu son positionnement culturel et social. Et c'est ainsi qu'elle amorce son récit : "Je suis femme, algérienne, arabe, de tradition musulmane… et écrivain. " C'est par ces attributs qu'elle se définit, qu'elle façonne son portrait moral se lançant à la recherche de son identité - la sienne bien sûr- mais aussi celle de la femme que nous sommes. Comment l'Algérie française (termes par essence contradictoires) a-t-elle pu, après son indépendance, devenir "algérienne" ? Que signifie cette algérianité ? À quelle arabité renvoie-t-elle ? À quelle religiosité fait-elle référence ? La diversité linguistique et culturelle de l'Algérie ne se heurte-t-elle pas à la construction d'un Etat- nation ? Comment l'héritage français est-il, dans cette post-colonie, intégré ? Que ce soit à travers son écriture, l'association de femmes ou encore la bibliothèque mise en place sous sa houlette à Sidi Bel- Abbès, " Maïssa Bey, cette Algérienne rayonnante, traque sans merci la situation de la femme dans ce pays qui tarde à prendre son envol, ressassant sans cesse les "méfaits de la colonisation". C'est donc à une introspection que se livre l'écrivaine qui déjà, dans "Entendez-vous dans les montagnes", était longuement revenue sur une période de son enfance, la guerre, l'engagement de son père pendant la Révolution ainsi que les déchirures qui s'en étaient suivies. On est tenté de conclure que Maïssa Bey marche un peu sur les pas de ces écrivains africains, ces prédécesseurs qui une fois affranchis du joug colonial, ont longuement versifié sur ce qui était " l'Identité ".


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