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La zone euro en vue d'une solution pour empêcher la Grèce de sombrer : Négociations jusqu'au dernier moment
Publié dans Le Maghreb le 21 - 02 - 2012

Les négociations sur l'aide à la Grèce, qui devait être en principe débloquée, hier, par l'Eurogroupe à Bruxelles, se poursuivaient jusqu'au dernier moment sur des questions techniques, a indiqué le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos, qui reste optimiste. Jusqu'au dernier moment, les négociations se poursuivent, il y a des problèmes techniques, des paramètres de détails qui sont examinés, des choix et des priorités des partenaires institutionnels ou des pays-membres qui influencent le climat de la discussion, a déclaré M. Vénizélos aux médias à Bruxelles, cité dans un communiqué ministériel en grec reçu à Athènes. Arrivé à Bruxelles, avant-hier soir, avec le Premier ministre grec Lucas Papademos, M. Vénizélos s'est dit optimiste sur une solution au problème global. La Grèce a rempli toutes les conditions requises pour l'approbation du nouveau programme, qui comprend un prêt de 130 milliards d'euros plus l'effacement d'une partie de la dette grecque détenue par les créanciers privés, selon les décisions européennes d'octobre 2011, qui ont été confirmées lors des deux précédentes réunions de l'Eurogroupe, a assuré le ministre. Ainsi, il est évident que nous attendons aujourd'hui (lundi) de mettre fin à une longue période d'incertitude qui n'a aidé ni l'économie grecque ni la zone euro dans son ensemble, et je crois que tout sera résolu sur la base des décisions européennes et les principes de l'acquis européen, a-t-il ajouté. Selon une source du ministère grec des Finances, la participation des créanciers publics du pays dans le plan d'effacement d'une partie de la dette grecque (PSI), impliquant jusqu'à présent les seuls créanciers privés, a été discutée au cours d'une réunion dimanche à Bruxelles des experts européens du groupe de travail sur l'euro chargés de préparer la réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi après-midi (Eurogroupe). La participation des banques centrales nationales détentrices d'obligations grecques serait probable, car la seule participation des créanciers privés (banques, assurances, fonds d'investissement) ne parviendra pas à réduire la dette grecque à 120% du PIB d'ici 2020, comme prévu par le plan décidé fin octobre à Bruxelles, a expliqué cette source. En outre, une plus importante participation volontaire des créanciers privés est aussi en discussion compte tenu que des responsables de l'Institut de la Finance Internationale (IIF), chargés de négocier la question avec la zone euro, se trouvent à Bruxelles, a indiqué cette source. Enfin la question de la constitution d'un compte bloqué destiné à recevoir l'argent européen pour rembourser les intérêts de la dette grecque, a été abordée dimanche au sein de la réunion du groupe de travail sur l'euro et des solutions satisfaisantes ont été trouvées avec le soutien du FMI, selon la même source ministérielle.
Le plan européen peut sauver les banques, mais la reprise est loin
Le nouveau plan de sauvetage de la Grèce, s'il est débloqué, devrait lui permettre d'éviter le naufrage complet de son système bancaire et financier, mais la reprise de l'économie réelle reste en question, avertissent les économistes. Après avoir obtenu au parlement le vote en faveur du mémorandum économique élaboré avec UE et FMI au milieu d'un chaos de manifestations et de guérilla urbaine à Athènes, le gouvernement dispose de quelques semaines à peine pour mettre en place une série de réformes destinées à obtenir le déblocage des nouvelles aides européennes. Avant tout versement, et sur le seul volet bancaire, le mémorandum prévoit un audit complet sur les besoins en capital de chaque banque, un autre sur le seul cas de la banque agricole ATE, et le passage d'une loi permettant les recapitalisations via le Fonds hellénique de stabilité.
Sauver de la faillite, pas de la récession
"Si le mémorandum est appliqué, il peut certainement sauver la Grèce de la faillite", estime Miranda Xafa, directrice du cabinet de conseil EF Consulting group. Le gouvernement avait dressé un tableau d'apocalypse promettant chaos, misère et disparition instantanée du système bancaire du pays aux députés qui auraient été tentés d'opter pour un défaut de paiement pur et simple et une sortie de l'euro, plutôt que pour le programme adopté, qui comporte un volet d'effacement de dette et de recapitalisation bancaire. Mais "pour le moment personne ne peut sauver la Grèce de la récession" juge Mme Xafa. La plupart des économistes reconnaissent que l'austérité appliquée en Grèce depuis 2010, sous l'influence du FMI et de l'UE, n'a pas marché. Les indicateurs macro-économiques sont au rouge: au 4e trimestre 2011, le PIB a plongé de 7% et les prévisions pour 2012 font état d'une récession encore à -4 ou 5%, le chômage a dépassé 20%, dont près de 50% pour les moins de 25 ans. Mme Xafa met en cause le "double déficit" de la Grèce: budgétaire et des comptes courants. "La consommation privée et publique doit baisser, et la production doit augmenter, mais tout cela ne peut pas se faire en un jour".
Le système reste très injuste
"Si la Grèce avait appliqué les réformes structurelles contenues dans le premier mémorandum (en 2010), le pays ne serait pas dans cette situation", estime cette analyste, qui cite notamment l'ouverture à la concurrence des professions protégées et une refonte du système des retraites. "Il y a eu surtout des coupes horizontales dans les pensions, mais le système reste très injuste, il n'a pas été réformé.
Les pensions du secteur public restent très élevées par rapport à celles du privé. Ils n'ont pas touché les groupes dont ils tirent leur force politique" accuse-t-elle. Vassilis Monastiriotis, professeur d'économie politique à la London School of Economics (LSE) estime que les mesures du mémorandum "sont très unilatérales" et "mènent vers plus d'austérité". "Elles réduisent les salaires, mais aussi la confiance dans l'investissement donc il est très difficile de voir comment la situation pourrait s'améliorer".
Selon lui, manquent des "mesures positives pour le développement économique" qui "amélioreraient le climat d'investissement -ce qui est en partie réalisé à travers la réduction du coût du travail- mais aussi des politiques de relance visant à augmenter l'investissement public et stabiliser l'économie".
Créer une périphérie à bas salaires
En Grèce, même des économistes proches du patronat estiment que la réduction des coûts salariaux contenue dans le mémorandum "n'était pas le principal problème à régler pour améliorer la compétitivité". Selon Anguelos Tsakanikas, chercheur pour l'institut IOBE, en imposant l'abaissement du coût salarial via la baisse du salaire minimum, l'Europe veut surtout se créer une périphérie à bas salaires pour les besoins de ses propres entreprises. "Ce n'est pas juste de créer des pays à bas salaire et cela ne faisait pas partie de l'accord européen original, nous devions aller vers une convergence, pas une divergence", dit-il. Selon lui, "la priorité absolue pour relancer l'activité est la réduction des tracasseries administratives pour les entrepreneurs, la réforme de l'Etat. "Si vous voulez exporter un conteneur un samedi, vous ne pouvez pas car les douanes sont fermées. Dans tous les autres ports du monde, c'est possible pourtant, et sans avoir à payer plus pour cela. Idem pour obtenir un permis de construire. Il faut entre 3 et 5 ans pour agrandir une usine ou pour construire un hôtel sur une île", explique-t-il.
Les nouvelles conditions, sans grand effet sur les créanciers privés
Les nouvelles conditions fixées par l'accord d'échange de dette attendu pour la Grèce, beaucoup plus dures que celles prévues initialement, seront digérées sans heurt par les créanciers privés, qui ont déjà encaissé l'essentiel des pertes. Après avoir obtenu des créanciers privés qu'ils acceptent des pertes de 21% (fin juillet), puis de 50% (fin octobre), les autorités grecques, le Fonds monétaire international et les représentants de la zone euro ont finalement poussé le curseur jusqu'à 70%. Mais, fidèles au principe de prudence, quasiment tous les établissements concernés, banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement, ont déjà mis en réserve des montants importants pour faire face à ses pertes. Beaucoup ont fixé le niveau de leurs provisions sur le prix de marché des obligations grecques concernées, qui s'est effondré et présente actuellement une décote d'environ 75% sur la plupart des échéances.
Swiss Re a provisionné la totalité de la valeur
C'est notamment le cas des banques allemandes Deutsche Bank et Commerzbank, de la britannique Royal Bank of Scotland (RBS), de la néerlandaise ING ou de l'assureur allemand Allianz, qui ne verront pas leurs comptes davantage dégradés par l'accord.
Le réassureur Swiss Re a même choisi de provisionner la totalité de la valeur de ses titres et ne compte donc plus sur aucun remboursement de la Grèce.
Les banques françaises avaient, elles, choisi de provisionner jusqu'ici 60% de leur exposition et sont passées à 75% à la clôture de leurs comptes annuels 2011, ce qui leur a coûté plusieurs centaines de millions d'euros supplémentaires. "Ce sont des montants gérables", estime Alex Koagne, analyste de Natixis. Jean-Pierre Lambert, analyste de Keefe, Bruyette and Woods, rappelle néanmoins qu'au-delà de la dette souveraine, le marché s'inquiète encore des activités directes du Crédit Agricole et de Société Générale (qui possèdent chacun une banque locale) en Grèce, dont la trajectoire est loin d'être assurée.
Les banques grecques posent problème
Les assureurs français, eux, en étaient souvent restés à 21% de décote, sur le principe du premier accord conclu fin juillet, considéré comme insuffisant depuis. Mais ils bénéficient de mécanismes spécifiques qui amortissent considérablement l'effet d'un alignement sur les conditions de l'accord.
Reste le problème des banques grecques, dont les niveaux de provisionnement sont très insuffisants mais qui bénéficieraient du nouveau plan d'aide européen de 130 milliards d'euros, à hauteur de 30 milliards, et pourraient ainsi survivre aux pertes colossales à prévoirHors établissements grecs, M. Koagne prévoit que cet accord aura un effet globalement positif pour les grandes banques européennes, car au-delà du faible coût résiduel, "si l'échange se fait, cela réduit fortement le risque systémique sur la zone euro et le risque de contagion". L'accélération des négociations ces derniers jours a globalement bénéficié aux cours des valeurs bancaires, qui jouissent également des conséquences positives de l'opération de prêt à trois ans de la Banque centrale européenne (BCE), fin décembre"Mon attention et mes inquiétudes se portent désormais sur les conséquences d'un tel exemple sur la dette portugaise", prévient néanmoins Christophe Nijdam, analyste d'AlphaValue"Le gouvernement portugais ne sera-t-il pas désormais enclin à prendre l'autoroute ouverte par la Grèce vis-à-vis de ses créanciers privés ?", s'inquiète-t-il. Un tel scénario replacerait banques et assureurs en position inconfortable.


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