L'excédent des comptes courants du Japon a chuté de 62,6% en mai sur un an, à cause de l'aggravation du déficit commercial et de rendements moins importants des investissements nippons à l'étranger, a annoncé, hier, le ministère des Finances. La balance des transactions courantes de la troisième puissance économique mondiale a dégagé un excédent réduit à 215,1 milliards de yens (2,15 milliards d'euros). En janvier, l'archipel avait déploré un solde négatif de sa balance des paiements courants, cas de figure exceptionnel qui avait suscité des interrogations des économistes sur la solvabilité à terme du pays, déjà confronté aux déficits abyssaux du budget de l'Etat. Mais depuis février, ces comptes sont repassés au vert, bien que réduits par rapport à l'année passée à la même époque. Le recul observé en mai provient en partie d'une aggravation de 10% du déficit de la balance commerciale sur un an, à 848,2 milliards de yens (environ 8,5 milliards d'euros). Les exportations ont certes progressé de 11,3%, à 5 054,2 milliards de yens (50,54 milliards d'euros), grâce à l'augmentation des ventes vers l'étranger d'automobiles et de pièces détachées pour ce secteur, ainsi que de celles d'équipements pour la production d'énergie. Mais les importations ont aussi grimpé de 11,1%, à 5 902,5 milliards de yens (59,02 milliards d'euros), en bonne partie du fait d'une flambée de la facture énergétique. En mai, le Japon a été privé de la totalité de ses 50 réacteurs nucléaires (sauf lors des tous premiers jours du mois où un réacteur était encore en activité), 14 mois après la catastrophe de Fukushima. Depuis, les autorités et les populations riveraines exigent des compagnies d'électricité de nouvelles mesures de sécurité pour leurs centrales, ce qui a entraîné un arrêt, au moins temporaire, de toutes les unités de l'archipel. Pour compenser, ces compagnies doivent importer massivement du gaz et du pétrole afin de faire tourner à plein leurs centrales thermiques, ce qui pèse lourdement sur la balance commerciale. Comme souvent ces derniers mois, les comptes courants sont restés dans le vert grâce au solde largement positif des comptes des revenus, mais ces derniers ont vu leur excédent se tasser de quelque 12% à 1 273,7 milliards de yens (12,73 milliards d'euros), réduisant le bénéfice final. La balance des transactions courantes est le meilleur indicateur de la situation d'une économie par rapport au reste du monde, car elle prend en compte non seulement les échanges des biens, mais aussi ceux de services, ainsi que les revenus des investissements directs ou de portefeuille et les transferts courants.