Les Bourses européennes ont terminé la semaine dans l'ensemble sur une faible progression, de bons chiffres américains n'ayant pas réussi à faire oublier les publications trimestrielles mitigées des entreprises. De juillet à septembre, le produit intérieur brut aux Etats-Unis a progressé de 2,0% en rythme annualisé par rapport au deuxième trimestre, où il avait crû de 1,3%. "C'est une très bonne surprise pour le marché. Cela prouve que les trois programmes d'assouplissement monétaire lancés par la banque centrale américaine depuis 2008, souvent décriés, portent leurs fruits", souligne Alexandre Baradez chez Saxo Banque. Les résultats des entreprises et les perspectives mitigés des groupes sur la fin de l'année ont été partiellement relégués au second plan. Mais pour nombre d'analystes, il s'agit d'une réaction ponctuelle car si le bon chiffre américain a permis de redonner de l'allant, le mouvement est considéré comme fragile. L'Eurostoxx 50 a pris 0,51% La Bourse de Paris a terminé dans le vert, l'indice CAC 40 s'adjugeant +0,69% à 3 435,09 points dans un marché peu animé. Après Peugeot, c'est Renault qui a fait partie des lanternes rouges de la cote (-1,80% à 34,74 euros). La situation de Renault est moins grave que celle de son concurrent, mais le constructeur a émis des doutes sur sa capacité à respecter ses objectifs pour 2012. Le secteur bancaire a perdu du terrain au lendemain de l'abaissement par l'agence SP de la note de BNP Paribas (-1,26% à 39,12 euros) et placé sous perspective négative celle de Crédit Agricole (-1,93% à 5,88 euros) et de Société Générale (-0,98% à 24,64 euros). Air France était en hausse de 2,49% à 5,85 euros, l'impact de la grève s'étant révélé limité. PPR s'est adjugé 4,85% à 137,25 euros, grimpant en tête du CAC 40, après avoir annoncé des ventes en forte hausse, tirées par le luxe. La Bourse de Londres a clôturé quasiment à l'équilibre, l'indice FTSE-100 ayant pris 0,03% à 5 806,71 points. Le principal gagnant a été le groupe minier Anglo American, qui a pris 4,09% 1 933,5 pence, après la démission de sa directrice générale Cynthia Carroll. Les autres valeurs minières restaient sous pression, comme Kazakhmys (-2,92% à 714,5 pence), Fresnillo (-0,93% à 1 912 pence) ou Vedanta Resources (-0,79% à 1 127 pence). Le concepteur de microprocesseurs ARM Holdings a perdu 1,28% à 656,5 pence dans le sillage de son client Apple, qui a déçu le marché. A Francfort, l'indice Dax a fini en hausse de 0,44% à 7 231,85 points et le MDax des valeurs moyennes a gagné 0,50% à 11 413,57 points. BASF a pris 0,79% à 63,68 euros tandis que le constructeur automobile Daimler a perdu 0,27% à 36,69 euros. Commerzbank, sous pression alors que deux banques espagnoles, Banco Popular et Caixa Bank, ont publié des résultats en baisse et que Standard and Poor's a sanctionné plusieurs banques françaises, a cédé 0,94% à 1,48 euro, tandis que Deutsche Bank a résisté (+0,78% à 33,66 euros). Le groupe d'équipement médical Fresenius (-0,72% à 91,56 euros) et sa filiale Fresenius Medical care, numéro un mondial des dialyses, dernier du Dax avec une baisse de 0,95% à 57,11 euros, ont eux fait les frais de l'abaissement de la recommandation sur le titre. La Bourse suisse a clôturé en très léger repli: l'indice SMI affichait 6 600,84 points, en recul de 0,09%. La baisse la plus importante a été Adecco (-5,12% à 45,37%), après un abaissement de recommandation. Swatch Group et Richemont ont bénéficié d'une évaluation positive de Barclays. Ainsi Richemont a progressé de 1,61% à 60 francs suisse et Swatch Group de 0,82% à 382,40 francs suisse. La Bourse de Madrid a terminé quasiment stable (-0,05%) à 7 775,6 points. CaixaBank a gagné 0,51% à 2,93 euros, BBVA 0,54% à 6,28 euros et Banco Popular 0,08% à 1,25 euro, tandis que Santander perdait 0,44% à 5,72 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé quasiment à l'équilibre avec une hausse minime de 0,06% à 329,45 points. A la hausse, la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM a gagné 2,49% à 5,85 euros. A la baisse, le groupe de travail temporaire Randstad a cédé 4,65% à 25,32 euros. A Milan, l'indice vedette FTSE Mib a clôturé en très légère hausse de +0,36% à 15 584 points. Fiat Industrial a gagné +1,26% à 8,06 points, Luxotica +2,56% à 29,25 points et Mediolanum +2,06% à 3,768 points. Mediaset a plongé de 3,11% à 1 338 points, après la condamnation de son propriétaire, Silvio Berlusconi, à un an de prison pour fraude fiscale. La Bourse de Bruxelles a terminé en hausse de 0,72% à 2 371,91 points, soutenue par la performance de Belgacom. L'opérateur de télécoms belge a surpris le marché en annonçant un relèvement de ses prévisions en 2012 et des résultats meilleurs que prévu au troisième trimestre. Le titre a bondi de 7,78% à 23,14 euros. Le titre Mobistar a regagné 2,76% à 20,82 euros; la filiale belge de téléphonie mobile de France Télécom avait revu à la baisse ses objectifs pour 2012. La Bourse de Lisbonne est restée à l'équilibre, l'indice PSI-20 grappillant 0,01% à 5 390,91 points, en dépit d'un repli de ses valeurs financières. La banque Banif a reculé de 3,13%, BCP de 2,70%, BPI de 1,25% et BES de 0,26%. Le recul de Portugal Telecom (-0,67%) et du groupe de distribution Jeronimo Martins (-0,40%) a été compensé par la hausse des titres énergétiques Galp (+0,80%) et EDP (+0,77%). Wall Street finit légèrement en hausse Wall Street a terminé la semaine en légère hausse, un bon chiffre de la croissance américaine au troisième trimestre l'emportant sur les performances décevantes des géants technologiques Apple et Amazon: le Dow Jones a grignoté 0,03% et le Nasdaq 0,06%. Selon des résultats provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 3,53 points à 13 107,21 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 1,83 point à 2 987,95 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a quant à lui abandonné 0,07%, soit 1,03 point, à 1 411,94 points. Après une séance en dents de scie, l'indice vedette de la place new-yorkaise a terminé tout juste au-dessus de l'équilibre. Il y a beaucoup d'incertitude sur le marché, notamment à l'approche de l'élection présidentielle américaine le 6 novembre prochain, a noté Mace Blicksilver. Et les résultats d'entreprises ne sont pas brillants, a-t-il ajouté. Mais le marché ne s'effondre pas. L'une des raisons du maintien du marché était le chiffre de la croissance américaine au troisième trimestre qui était bon, même si pour le marché, c'est déjà un chiffre appartenant au passé, a estimé Steven Rosen, de la Société Générale New York. La croissance économique des Etats-Unis s'est en effet accélérée au troisième trimestre, progressant de 2% contre 1,3% au cours du trimestre précédent, selon une première estimation officielle du PIB américain de l'été publiée dans la matinée. Les analystes tablaient sur une hausse de 1,9% seulement. La place new-yorkaise a par ailleurs été fragilisée par les résultats d'Apple et d'Amazon (publiés la veille après la clôture), dont les performances et les perspectives étaient décevantes, a estimé Patrick O'Hare, du site spécialisé Briefing.com. Mais un grand nombre d'analystes sont venus à la rescousse des deux sociétés, mettant en avant la demande toujours solide des consommateurs pour leurs produits, même si elle n'était pas aussi forte que prévu, ce qui semble compenser l'impact négatif de l'annonce de leurs résultats, a-t-il nuancé. Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,750% contre 1,828% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,918% contre 2,981%. Tokyo clôture en baisse de 1,35% à cause d'une remontée du yen La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en nette baisse, de 1,35%, en raison de prises de bénéfices, de la remontée du yen et de résultats d'entreprise en demi-teinte. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 122,14 points à 8 933,06 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 1,36%, lâchant 10,19 points à 741,23 points. L'activité a été moyenne, avec 1,79 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Après une première partie de séance stable, l'indice a décroché, dans le sillage de la remontée du yen, qui s'est renchéri à 80,02 yens pour un dollar après avoir atteint la veille un plus bas en quatre mois à 80,34 yens. Pour les séances à venir, "tout va dépendre des attentes sur la Banque du Japon", a souligné Toshiyuki Kanayama, analyste chez Monex, qui estime possible que le Nikkei atteigne les 1 900 points si la BoJ prend de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire. L'appréciation du yen a pesé sur les valeurs exportatrices, dont notamment les automobiles et les électroniques. Toyota a cédé 1,75% à 3 080 yens, Nissan 2,56% à 685 yens et Honda 2,86% à 2 516 yens. Parmi les groupes électroniques, Sony a reculé de 1,25% à 946 yens, Panasonic de 2,76% à 493 yens et Canon de 3,21% à 2560 yens. Ce dernier avait annoncé la veille, après la fermeture de la Bourse, qu'il revoyait en baisse ses prévisions de bénéfice net pour l'année en cours, à 234 milliards de yens (2,34 milliards d'euros) contre 250 milliards précédemment. Toujours dans le secteur électronique, Sharp a rebondi de 3,75% à 166 yens, après la perte de 4,19% de la veille. L'Asahi Shimbun a rapporté, avant-hier, que le groupe, en grande difficulté financière, était en négociation avec des groupes américains, en vue d'une prise de participation dans son capital. Officiellement, Sharp est toujours en négociation avec le groupe d'informatique taïwanais Hon Hai, plus connu sous le nom de Foxconn, à propos d'un accord de vente de 9,9% du capital de Sharp. Mais Hon Hai veut payer moins cher que le prix conclu au départ en raison du plongeon de l'action de Sharp qui, du coup, cherche d'autres partenaires. NTT Docomo a lâché 0,48% à 123 400 yens. Dans un communiqué publié après la clôture du marché, le groupe a réduit ses prévisions de bénéfice net annuels à 507 milliards de yens (5 milliards d'euros), contre 557 espérés précédemment. NEC était inchangé à 140 yens. Le groupe a annoncé un retour au bénéfice net au premier semestre, conformément à ce qu'il avait indiqué la semaine dernière.
