Le renforcement d'un partenariat " exemplaire " entre l'Afrique et l'Asie est un objectif sur lequel l'Algérie mise beaucoup. C'est ce qui ressort du message adressé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika aux participants au 12é Forum de Bo'ao (Chine) dont les travaux s'achèvent aujourd'hui. Le président du Sénat, M. Abdelkader Bensalah qui représente le chef de l'Etat à ce forum a rappelé que la dynamisation du partenariat mutuellement avantageux entre l'Afrique et l'Asie demeure un instrument qui " garde toute sa pertinence ". Aujourd'hui, il s'agit pour les deux continents de montrer où peut aller ce partenariat et ce qui peut être fait pour l'essentiel dans l'immédiat, notamment à travers de nouvelles négociations, de nouveaux accords de coopération avec une Asie économique importante et plus proche plus que jamais de l'Afrique. Dans le contexte de la mondialisation et, aujourd'hui, de la crise financière mondiale, des tensions politiques et d'instabilité du continent africain, l'immédiat veut dire, aussi, la réflexion sur les voies et moyens qui devraient renforcer l'approche entre les deux continents particulièrement que de nouveaux acteurs de la coopération émergent en Afrique. C'est dire que cette coopération doit s'orienter progressivement dans le sens d'un meilleur " renforcement-développement ", en vue d'en faire un partenariat dans tous les sens. Avec la Chine comme leader de partenariat, il semble que les enjeux politiques, économiques et sociaux entre les deux continents sont tels qu'aucun problème politique, si important soit-il, ne devrait bloquer une telle concertation. L'ensemble des poids et de pesanteurs politiques, stratégiques, énergétiques, économiques et humains des pays africains devrait être ressenti par les pays d'Asie qui devraient prendre en considération que leur pénétration économique en Afrique se situe dans un contexte géopolitique où la pression de l'Europe et des Etats-Unis se fait de plus en plus menaçante pour le continent noir tant les dissensions internes dans les pays du Sahel sont l'œuvre de forces étrangères. La promotion de ce partenariat Afrique-Asie permet, notamment dans le domaine si stratégique aujourd'hui de la terminologie politique et économique, de contrer " l'impérialisme politique et économique ". La menace étrangère sur l'Afrique est aujourd'hui réelle et tangible notamment pour faire régresser la pénétration de la Chine, de la Russie et de l'Inde dans le continent. D'une manière ou d'une autre, Européens et Américains maintiennent cette prétention de se considérer comme les " dirigeants " de l'économie mondiale mais à leurs seuls profits et à la défense par les moyens les plus subtils de leurs intérêts en Afrique en particulier et dans le Tiers-monde en général. Le partenariat entre l'Afrique et la Chine est à prendre en exemple. Celle-ci en tant que grande puissance a dissimulé ses propres intérêts derrière l'affirmation d'une volonté de servir des aspirations plus universelles. Alors qu'elle se débarrasse du manteau de la " Révolution Culturelle ", elle s'enveloppa de celui de " soutien au tiers-monde " à l'inverse des Occidentaux. Cette idéologie vient d'être réitérée par le président chinois Xi Jinping, lors de son périple africain. Une expression qui traduit encore que la modernisation de la Chine ne sert pas uniquement sa cause interne, mais aussi celle de l'internationalisme. La Chine est aujourd'hui importante pour l'Afrique. Le développement du continent met donc ses espoirs dans un leadership chinois pour mener à bon port le partenariat Afrique-Asie. Une solidarité qui devrait se traduire, dans l'esprit de beaucoup, avant tout sur les plans politique et économique. D'ailleurs, une ligne de conduite exprimée par le discours du président chinois, M. Xi Jinping hier devant les participants du Forum de Bo'ao 2013 qui s'est ouvert samedi sous le thème : Asie recherchant le développement pour tous : restructuration, responsabilité et coopération. " J'espère que vous vous lancez dans des discussions approfondies sur la manière de promouvoir le développement en Asie et ailleurs et donc de contribuer, avec votre vision et votre engagement, à la paix, à la stabilité et à la prospérité en Asie et dans le monde en général ". Xi Jinping a également noté que l'Asie était l'une des régions les plus dynamiques et prometteuses du monde. Ces dernières années, l'Asie a contribué à la moitié de la croissance mondiale, insufflant une confiance nécessaire dans le monde. Il a toutefois précisé que la région faisait face à de nombreuses difficultés pour nourrir son propre développement et sa coopération avec les autres régions. Comment dominer la faim ? Mais aussi, comment mieux former le futur ? Comment échanger plus largement les relations bilatérales et multilatérales entre les pays africains et asiatiques ? Comment résoudre la problématique de la dette africaine ? Ce à quoi faisait écho le message du président Abdelaziz Bouteflika adressé au Forum de Bo'ao 2013 : " Dans l'entreprise de rénovation dans laquelle l'Afrique est résolument engagée, la dynamisation du partenariat mutuellement avantageux avec le continent asiatique demeure un instrument qui garde toute sa pertinence ". Et d'ajouter : " En effet le renforcement d'un partenariat exemplaire entre l'Afrique, continent qui compte le plus grand nombre de pays en développement, et Asie, qui réunit le plus grand nombre de pays émergents, est un objectif qui a tout notre soutien ".
