Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse hier, pour la troisième séance consécutive, reculant de pair avec les matières premières dans un contexte d'incertitudes liées à la reprise de l'économie mondiale. "Les inquiétudes au sujet de la croissance mondiale, auxquelles s'ajoutent les menaces terroristes, continueront de peser sur le marché des actions qui a surperformé cette année. Une correction pourrait être imminente si la demande des matières premières poursuit sa baisse", selon John Truong, trader chez Accendo Markets à Londres. À Paris, le CAC 40 recule de 0,09% (-3,31 points) à 3 707,17 points. À Francfort, le Dax perd 0,18% et à Londres, le FTSE cède 0,22%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 est en repli de 0,16%. Les cambistes restent prudents avant la réunion du G20 à Washington jeudi, où certains pays pourraient dénoncer la politique monétaire de la Banque centrale du japon qui favorise la baisse du yen. Constance De Cambiaire pour le service français Paris en repli dans un marché nerveux (-0,27%) La Bourse de Paris s'inscrivait dans le rouge hier en début de matinée (-0,27%), dans un marché nerveux et sans réelle direction, sur fond d'inquiétude concernant l'évolution de la croissance mondiale. L'indice CAC 40 cédait 12,81 points pour s'inscrire à 3 697,45 points. "La nervosité est de retour sur les places boursières, comme en témoigne le rebond de l'indice Vix qui mesure la volatilité du marché financier", indique le courtier IGMarket dans sa note quotidienne. Quelques titres étaient pourtant en hausse hier matin profitant d'achats à bon compte après une forte baisse la semaine dernière. Ainsi, ArcelorMittal prenait 1,50% à 9,13 euros, CGG gagnait 1,20% à 16,47 euros, Eramet (+0,52% à 79,81 euros). Danone profite d'une hausse de ses ventes au premier trimestre et d'un maintien de ses objectifs et gagne 3,76% à 56,5 euros, s'inscrivant en tête de la cote. Plusieurs publications animaient les cours dont celui de Soitec qui gagne 1,89% à 2,7 euros. Publicis gagne 0,99% à 52,07 euros après avoir annoncé un chiffre d'affaires en hausse de 7,6% au premier trimestre à 1,56 milliard d'euros, un niveau meilleur qu'attendu par le groupe et qui lui permet de confirmer ses objectifs 2013 en dépit de la conjoncture difficile. Du côté des baisses, on note le repli de LVMH (-2,67% à 126,5 euros) après l'annonce d'un ralentissement de ses ventes sur le premier trimestre. Dans son sillage, PPR perd 2,34% à 163,7 euros. Haulotte Group est pénalisé par de mauvais chiffres trimestriels (-5% sur le chiffre d'affaires) et perd 6,06% à 6,20 euros. Londres en baisse, inquiétudes persistantes sur la croissance La Bourse de Londres a ouvert en baisse hier, après son repli de la veille, dans un marché toujours plombé par les inquiétudes sur la croissance mondiale. L'indice FTSE-100 des principales valeurs abandonnait 31,58 points, soit 0,50% par rapport à la clôture de la veille, à 6 312,02 points. Parmi les perdants, la compagnie aérienne EasyJet cédait 1,71% à 1 118,58 pence, le groupe de luxe Burberry 1,64% à 1 263 pence et l'assureur Prudential 1,29% à 1 048,3 pence. Les valeurs minières se reprenaient en revanche après leur chute libre de la veille provoquée par l'effondrement des cours de l'or et des autres matières premières. Eurasian Natural Resources prenait ainsi 2,44% à 243,9 pence, Vedanta Resources 1,90% à 1 127 pence, Fresnillo 1,44% à 1 095,5 pence et BHP Billiton 1,34% à 1 849 pence.
Francfort: le Dax en baisse sous le poids des incertitudes La Bourse de Francfort évoluait en baisse hier matin dans un contexte d'inquiétudes sur la croissance mondiale et après les attentats commis à Boston. L'indice vedette Dax reculait de 0,41% à 7 681,28 points tandis que le MDax des valeurs moyennes perdait 0,40% à 13 134,92 points. Parmi les rares valeurs dans le vert sur le Dax, Beiersdorf prenait 0,19% à 69,27 euros. Son action est jugée sous-estimée par Bernstein. En haut de tableau figurait Thyssenkrupp (+1,50% à 13,85 euros), qui bénéficiait d'un rebond après des semaines de tensions. Deutsche Bank (-0,34% à 31,05 euros) n'a pas bénéficié du maintien de la recommandation à l'achat de la banque LBBW. Siemens (-0,26% à 79,17 euros) continuait de payer des déclarations pessimistes de son directeur financier, qui laissent entrevoir de mauvais résultats au deuxième trimestre. En queue du Dax, le groupe de chimie et de cosmétiques Henkel perdait 1,62% à 71,77 euros, au lendemain de son assemblée générale d'actionnaires tandis que le groupe énergétique Eon affichait un recul de 1,59% à 14,23 euros.
Suisse : ouverture: léger repli, Actelion en fête La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier, pour regagner une bonne partie de ses pertes en matinée tout en restant légèrement dans le rouge. Le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,20% à 7 739,40 points, avec un plus bas du jour à 7 716 points. Le Swiss Leader Index (SLI) reculait de 0,29% à 1 151,94 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,24% à 7 242,03 points. Parmi les 30 valeurs du SLI, 23 étaient orientées à la baisse, 6 à la hausse et une restait de marbre. Givaudan se distinguait sur une perte de 2,4%. Les ventes du fabricant d'arômes et de parfums au premier trimestre 2013 sont nettement inférieures aux attentes, et ce dans les deux secteurs. La communauté des analystes affiche sa déception. Berenberg a confirmé sa recommandation "sell" sur le titre. Après la publication de ses entrées de commandes, Sulzer (-1,2%) faisait partie des grands perdants. Là aussi les attentes des analystes ont été déçues. Les secteurs Pompes et Turbo Services ont affiché des entrées de commandes inférieures aux prévisions, alors que Metco et Chemtech sont en ligne avec les projections. Richemont (-1,5%) et Swatch (-1,0%) sous-performaient nettement l'indice, tout comme Swiss Life (-1,3%), Bâloise (-0,9%) ou encore Zurich (-0,8%). Les deux grandes banques figuraient en milieu de tableau, UBS (-0,4%) reculant un peu plus que CS (-0,1%), dans l'attente des résultats de Goldman Sachs cet après-midi. Côté gagnants, Actelion (+3,3%) se distinguait, accentuant ses avancées initiales. Le groupe d'Allschwil a publié ce matin des résultats trimestriels nettement supérieurs aux attentes, tant pour le chiffre d'affaires que pour le bénéfice. Les analystes sont satisfaits et soulignent notamment l'éventualité d'un relèvement des prévisions et la poursuite du programme de rachats d'actions. Ils saluent par ailleurs les ventes nettement plus élevées que prévu du Tracleer, le médicament phare du groupe. Sika (+1,8%) profitait de résultats trimestriels conformes aux attentes, même si la performance en Amérique du Nord et du Sud a déçu. Mais la confirmation des objectifs de l'entreprise est jugée encourageante. Transocean (+1,0%), Nestlé (+0,6%), après les résultats trimestriels de Danone, et Schindler (+0,4%) étaient également dans le vert. SGS était pratiquement inchangé, après un relèvement d'objectif de cours par Exane BNP. Au SPI, Santhera (-6,3%) était durement sanctionné. Le groupe bâlois a encore affiché une perte annuelle élevée et lutte pour sa survie. L'assemblée générale de mai prochain en décidera. Hochdorf (+0,2%) a annoncé la nomination d'un nouveau CEO, Thomas Eisenring. Feintool et Charles Vögele évoluaient peu, après leurs résultats trimestriels et annuels.
Tokyo: le Nikkei finit en baisse de 0,41% La Bourse de Tokyo a terminé hier en légère baisse de 0,41%, inquiète des pertes subies par Wall Street, d'une remontée du yen et des explosions au marathon de Boston. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 54,22 points à 13 221,44 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé plus franchement, lâchant 1,30%, soit 14,79 points, à 1 119,20 points. L'activité a été extrêmement intense, avec 4,36 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont d'abord réagi comme à Wall Street, qui a enregistré la veille sa pire séance en cinq mois. Les chiffres de la croissance chinoise publiés la veille ont déçu, d'abord, avec un produit intérieur brut en progression de seulement 7,7% en rythme annuel, ce qui a ravivé les inquiétudes sur les fragilités de la deuxième puissance économique mondiale. Parallèlement, la croissance de l'activité manufacturière dans la région de New York a ralenti plus que prévu et la confiance des constructeurs immobiliers a baissé aux Etats-Unis. Ces données macroéconomiques en demi-teinte ont servi de prétexte à des courtiers pour vendre massivement de l'or, qui s'était renchéri dernièrement. Le métal jaune a finalement subi un plongeon de 9,35%, selon le contrat de référence pour livraison en avril, une chute inédite depuis 30 ans. Ce mouvement a entraîné par contrecoup un fort rebond du yen, valeur refuge comme l'or, qui avait chuté ces derniers jours après une décision d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon (BoJ). Le retour des cambistes vers la devise japonaise constitue une mauvaise nouvelle pour les groupes nippons exportateurs, car le renchérissement du yen réduit mécaniquement la valeur de leurs revenus tirés de l'étranger, une fois convertis en monnaie japonaise. Ce rebond a néanmoins été fortement atténué au fur et à mesure de la séance, ce qui a nettement réduit les pertes initiales du Nikkei et des autres indices. Au final, les valeurs bancaires ont essuyé les pertes les plus lourdes: Mitsubishi UFJ Financial Group a chuté de 3,62% à 639 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group de 3,43% à 4 355 yens et Mizuho Financial Group de 1,41% à 209 yens. Les maisons de commerce ont aussi perdu des plumes: Mitsubishi Corporation 2,35% à 1 744 yens et Mitsui & Co 3,58% à 1 318 yens. Les titres liés aux sources d'énergie et matières premières ont également dévissé: celui du groupe pétrolier et minier JX Holdings a lâché 2,49% à 509 yens et celui du sidérurgiste Nippon Steel & Sumitomo Metal 1,19% à 249 yens. L'action du groupe de télécommunications Softbank a chuté par ailleurs de 6,83% à 4 365 yens, après l'annonce d'une offre concurrente au rachat qu'elle envisage de 70% de son homologue américain Sprint Nextel pour 20 milliards de dollars. Le bouquet satellitaire Dish Networks a proposé la veille 25,5 milliards de dollars pour Sprint, une offre dont le contenu a été jugé "au stade préparatoire, avec énormément de préconditions" par Softbank peu avant la clôture de la Bourse de Tokyo, sans que cela n'empêche son titre de dévisser.
