Les cours du sucre ont plié cette semaine sous le poids d'une grosse récolte brésilienne, tandis que le café souffrait d'un marché bien approvisionné et que le cacao résistait bien aux craintes pesant sur la demande mondiale. Le sucre sous la pression brésilienne Le sucre a tenté de se stabiliser cette semaine mais s'est de nouveau retrouvé sous pression jeudi, atteignant 352,60 dollars la tonne à Londres et 11,84 cents la livre à New York, soit ses plus bas niveaux en près de deux semaines. Les cours ont piqué du nez après l'annonce d'une hausse de la récolte de canne à sucre pendant la seconde quinzaine de juin dans la région Centre-sud du Brésil, cœur de la production du pays qui est le premier producteur et exportateur mondial de sucre, d'après des données diffusées par le regroupement d'industriels Unica. Quelque 46,5 millions de tonnes de canne à sucre ont été transformées par les usines et distilleries de cette région, un volume en hausse de 5,33% par rapport à la même période de l'an passé. "La transformation de la canne à sucre a été favorisée par le temps sec dans la région. Cela a dépassé les attentes du marché de plus de 3 millions de tonnes", ont souligné les analystes de Commerzbank. Sur le marché, cette donnée semble avoir pris le dessus sur un autre volet des statistiques publiées par l'Unica qui a confirmé la part majeure (près de 60% sur la saison) prise par l'éthanol au sein du volume de canne à sucre transformé. La production de plus en plus massive de cet alcool qui sert de carburant pour de nombreux véhicules brésiliens limite mécaniquement le volume restant pour la production sucrière proprement dite, une évolution qui devrait soutenir les cours dans les mois à venir, d'après les analystes.
Le café encore affaibli Les tarifs du café ont baissé cette semaine, marquant mardi un plus bas en un mois et demi à Londres, à 1 700 dollars la tonne de robusta. Le café coté à New York s'est lui aussi trouvé sous pression mardi, tombant à 123,65 cents la livre d'arabica, soit un minimum depuis le 21 janvier 2014. Hamish Smith, analyste chez Capital Economics, a expliqué la baisse des cours du robusta par "la récolte en cours en Indonésie et le besoin des producteurs du Vietnam d'écouler leur stock avant le début de la prochaine récolte en octobre". L'analyste a estimé que le repli des cours de l'arabica était lié pour sa part au fait que les marchés ne semblent pas inquiets de l'impact potentiel sur les récoltes de la sécheresse de l'an passé au Brésil. En outre, les exportations du pays ont bondi pendant la saison courant d'avril 2014 à mars 2015, approvisionnant largement le marché, a poursuivi l'analyste. Un assèchement des stocks brésiliens et une demande mondiale attendue solide pourraient néanmoins tendre les conditions sur le marché physique du café dans les mois à venir, au profit des cours.
Le cacao résiste aux inquiétudes Le cacao a poursuivi sa hausse à Londres, grimpant à son plus haut niveau en quatre ans, à 2 206 livres sterling la tonne. Les cours de la fève brune échangée à New York sont restés stables cette semaine. Cette bonne tenue reste néanmoins fragile au vu d'une vigueur incertaine de la demande et de conditions climatiques plutôt favorables dans les pays producteurs. "Les inquiétudes liées à la crise entre l'Union européenne et la Grèce et les problèmes en Chine ont calmé les plus offensifs des opérateurs" du marché, qui tablaient sur une hausse soutenue des cours, a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Ces soucis macro-économiques pourraient en effet peser sur la demande européenne et asiatique de chocolat. "Les prévisions météorologiques sont favorables pour les producteurs d'Afrique de l'Ouest, avec des pluies moins intenses", a ajouté M. Scoville. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 1 732 dollars la tonne vendredi, contre 1 744 dollars le vendredi précédent. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 126,80 cents, contre 127,40 cents le jeudi précédent à la clôture, le marché étant resté fermé vendredi dernier pour cause de férié aux Etats-Unis. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 358,60 dollars, contre 372,60 dollars le vendredi précédent pour livraison en août. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 12,05 cents, contre 12,30 cents jeudi dernier à la clôture des marchés. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 2 199 livres sterling, contre 2 171 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 3 293 dollars, contre 3 288 dollars jeudi dernier à la clôture.