Un simple SMS aurait sauvé la vie de Jérôme Lavrilleux. Mis en examen le mois dernier dans le cadre de l'affaire Bygmalion, l'ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2012 a confié à "L'Obs" avoir failli commettre un acte irréparable, alors qu'il était pris dans la tempête médiatique. Le copéiste, exclu de l'UMP en octobre 2014, avait avoué au mois de mai précédent que certains meetings de Sarkozy, lors de la campagne pour l'élection présidentielle, avaient été payés par le parti. Il raconte aujourd'hui les moments qui ont suivi ce passage devant les caméras de BFMTV, où il était apparu les larmes aux yeux. "Je ne pensais pas que l'on pouvait survivre à un tel tsunami. Je n'osais pas sortir de chez moi. Je me disais : "Tout le monde doit me détester." J'étais épuisé, avec le sentiment que c'était la fin du monde."
"J'étais en train de préparer une corde" C'est après la question d'une éditorialiste, qui lui demandait si le cofondateur de Bygmalion Bastien Millot et lui étaient amants, qu'il aurait songé à se suicider. "En temps normal, ça m'aurait fait éclater de rire. Mais là… J'étais en train de préparer une corde… et puis j'ai reçu les SMS de deux journalistes. Dans l'un d'eux, il était écrit : "Le soleil sera là demain matin." Ils ne le savent pas mais ils m'ont sauvé la vie." Jérôme Lavrilleux raconte également l'"angoisse" qui a précédé sa garde à vue. Outre l'eurodéputé, "L'Obs" a interrogé Eric Woerth et Thomas Thévenoud, dans le cadre d'un article intitulé "Une vie de paria".
