Le café se stabilise face à une offre abondante, le cacao se temporise sur fond d'incertitudes concernant la récolte, tandis que le sucre baisse, craignant pour la production d'éthanol. Après le fort rebond observé à la fin de la semaine dernière, les cours du café se sont stabilisés cette semaine, évoluant dans de faibles marges. À New York, la livre d'arabica a atteint lundi 128,30 cents la livre, un plus haut depuis le 20 octobre. "Le monde semble encore disposer de beaucoup de café, avec les plus importants stocks enregistrés dans les pays importateurs", a noté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Selon ce dernier toutefois, les risques pesant sur la production à la fois au Brésil et au Vietnam permettent aux cours de se maintenir. Les analystes de Commerzbank ont en outre observé que les prix de l'arabica, le café échangé à New York, ont aussi profité du récent accès de faiblesse du billet vert, et ont grimpé de quelque 6% depuis le début du mois de décembre. La baisse du dollar rend en effet les achats de café, libellés en billets verts, moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises. D'après le Conseil national du café brésilien (CNC), cité par les analystes de Commerzbank, la prochaine récolte de café devrait compter entre 47 et 49 millions de sacs (de 60 kg) à partir d'avril 2016. Or, même si cette prévision est moins optimiste que celle de la plus importante coopérative du pays, Cooxupé, qui table sur une production de 50 à 55 millions de sacs, elle représente toutefois une hausse de production de 15% après trois ans de déclin, ont noté les analystes de Commerzbank. Le cacao attend d'en savoir plus sur la récolte en cours Les cours du cacao, qui avaient rebondi la semaine dernière, jusqu'à atteindre de nouveaux plus hauts en début de semaine, ont fortement décroché mardi avant de se stabiliser en fin de semaine. Ils ont atteint lundi à Londres 2332 livres sterling la tonne, un maximum depuis mars 2011, et 3429 dollars la tonne à New York le même jour, leur niveau le plus élevé depuis mars 2011 également. Les craintes entourant la récolte en Afrique de l'Ouest, d'où vient plus de 70% de la production mondiale de fèves brunes, ont refait surface alors que la saison sèche a débuté dans la région et que les arrivées de cacao lors des dernières semaines ont été plus faibles que l'année dernière à la même période, a observé M. Scoville. "De plus, certaines régions sont déjà durement frappées par l'harmattan (vent chaud et sec d'Afrique de l'Ouest, ndlr)", ont indiqué pour leur part les analystes de Commerzbank. Ainsi, pour M. Scoville, le rythme des arrivées de fèves brunes en provenance d'Afrique de l'Ouest l'an prochain va continuer à dicter la direction des prix du cacao. Les estimations de production restent néanmoins toujours haussières, a ajouté l'analyste, précisant que les conditions de récolte en Asie du Sud-Est étaient quant à elles meilleures en raison des précipitations tombant actuellement sur la région.
Le sucre sur la pente descendante Les cours du sucre sont en revanche repartis à la baisse cette semaine, après avoir atteint de nouveaux plus hauts la semaine précédente, souffrant notamment de la faiblesse des prix du pétrole qui font craindre pour la production d'éthanol, qui pourrait s'avérer moins rentable. "La demande de canne à sucre pour produire de l'éthanol pourrait être affectée par la faiblesse des prix du pétrole et les raffineries pourraient commencer à produire davantage de sucre", a noté M. Scoville. Les cours du pétrole ont en effet plongé cette semaine à leurs plus bas en près de sept ans. Comme l'a expliqué M. Scoville, il est plus rentable pour les producteurs de destiner leur canne à sucre à l'éthanol qu'au sucre, et les précipitations qui touchent le Brésil, premier pays producteur de canne au monde, tendent également à leur faire favoriser ce débouché. Ainsi, si l'éthanol devient moins rentable, cela risque de provoquer un afflux de canne vers la filière sucre. Les investisseurs les moins optimistes se sont concentrés sur des données récentes d'Unica, le principal groupement d'industriels du secteur au Brésil, déjà "étonnamment pauvres" de l'offre et de la demande d'éthanol, ce qui semblait indiquer que les prix allaient peut-être se conformer à l'orientation baissière générale des matières premières, a relevé pour sa part Tom Kujawa, analyste chez Sucden Financial. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1530 dollars vendredi à 13H15 GMT, contre 1551 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 124,35 cents, contre 124,15 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 400,40 dollars, contre 417 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 14,54 cents, contre 15,56 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 2280 livres sterling, contre 2306 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 3349 dollars, contre 3382 dollars sept jours plus tôt.