Le café a été soutenu momentanément par une offre plus rare tandis que le cacao a été plombé par de bonnes conditions de récolte et que le sucre a souffert de mouvements de vente spéculatifs. Les cours du café ont continué à évoluer dans des directions sensiblement différentes à Londres et New York, se stabilisant sur ce premier marché mais progressant nettement sur le second. La progression des prix a été freinée à Londres par une hausse des ventes du Vietnam, le premier producteur de robusta au monde, à l'approche des festivités du Nouvel An dans le pays. La situation pourrait toutefois évoluer dans la mesure où l'offre des autres producteurs de robusta semblait limitée, selon M. Scoville. "L'offre en provenance du Brésil et de l'Indonésie est vraiment faible", a noté l'analyste, citant les importants problèmes de récolte dus aux conditions météorologiques qui ont frappé les régions productrices de robusta au Brésil. Le marché new-yorkais bénéficiait pour sa part d'informations selon lesquelles les exportations de café en provenance du Brésil, premier producteur d'arabica au monde, pourraient décliner. "Beaucoup d'acteurs du marché disent désormais que le Brésil a vu ses stocks diminuer au point que ses volumes d'exportations seront significativement en baisse au cours l'année à venir", a expliqué M. Scoville. A New York, la livre d'arabica est ainsi montée mercredi à 120,30 cents, un plus haut en plus de trois semaines.
Le cacao lesté par de bonnes prévisions de récolte Les cours du cacao sont repartis à la baisse cette semaine, rattrapés par de bonnes perspectives de récolte dans les principales régions productrices. A Londres, la tonne de cacao est ainsi tombée jeudi jusqu'à 1.987 livres, un minimum depuis le 24 août 2015 tandis qu'elle a atteint le même jour à New York 2.731 dollars, un minimum depuis le 1er avril 2015. "Les perspectives de production apparaissent toujours bonnes en Afrique de l'Ouest", a indiqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Aussi selon lui, même si en fin d'année dernière, les volumes de fèves brunes en Côte d'Ivoire, premier producteur de cacao au monde, ont été inférieurs aux niveaux de l'année précédente, cela a été compensé par l'afflux de fèves brunes du Ghana, le second plus important producteur de cacao. Les prix plus élevés pratiqués par le Ghana Cocoa Board (Cocobod), la compagnie publique qui gère le cacao dans le pays, ont en effet encouragé les producteurs à vendre leur récolte, soulignait M. Scoville. "Le mouvement de vente (du cacao) a été dramatique, mais il pourrait se poursuivre car il semble que les investisseurs pariant sur la hausse des cours ont grandement sous-estimé la production potentielle dans toutes les régions cette année", a ajouté M. Scoville.
Le sucre affaibli par des mouvements spéculatifs Les cours du sucre ont fortement décroché cette semaine, renouant avec leurs niveaux de mi-décembre à Londres et de début octobre à New York. Plusieurs analystes attribuaient cette soudaine faiblesse à des facteurs essentiellement techniques, les investisseurs spéculatifs liquidant sur le marché des contrats de long terme arrivés à maturité. La tonne de sucre blanc échangée à Londres a ainsi atteint vendredi 403,60 dollars, un plus bas depuis le 17 décembre 2015, tandis que la livre de sucre brut est tombée le même jour à New York à 13,07 cents, un minimum depuis le 1er octobre dernier. En outre, a relevé M. Scoville, les conditions météorologiques se sont améliorées au Brésil avec un temps quelque peu plus sec tandis que l'Inde dispose toujours d'un surplus de sucre datant de sa récolte de l'an dernier à exporter, ce qui a ajouté à la pression pesant sur les cours. Néanmoins, les analystes restaient confiants sur les perspectives d'évolution des prix du sucre, qui devraient être soutenus par les prévisions de déficit sur ce marché. "La perspective d'importants déficits d'offre lors de la saison en cours et la prochaine laissent à penser que les prix vont bientôt se reprendre", ont estimé les analystes de Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1.398 dollars vendredi à 15H10 GMT, contre 1.394 dollars le vendredi précédent à 12H00 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 119,55 cents, contre 115,80 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 405,80 dollars, contre 429,70 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 13,19 cents, contre 14,57 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 2.046 livres sterling, contre 2.100 livres sterling le vendredi précédent mais pour livraison en mars. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 2.797 dollars, contre 2.889 dollars sept jours plus tôt.