Le cacao a hésité cette semaine sur fond d'incertitudes entourant la production africaine tandis que le café s'est trouvé sous pression en raison des exportations brésiliennes et que le sucre est reparti à la baisse après des chiffres de production en hausse. Les prix du cacao ont évolu é en dents de scie cette semaine, incertains de la marche à suivre en raison des doutes entourant le niveau de la récolte en Afrique de l'Ouest. Après un rebond en début de semaine, particulièrement marqu é à New York où la tonne de cacao a atteint mercredi 2.890 dollars, un plus haut en près de trois semaines, les cours se sont stabilisés dans une tentative de "créer ce qui pourrait constituer un plancher important", a observé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. D'un côté, selon ce dernier, les arrivées de fèves brunes dans les ports de Côte d'Ivoire et au Ghana, respectivement les premier et deuxième producteurs de cacao au monde, sont restées élev ées sur la saison 2015/2016, laissant présager une récolte abondante. Mais de l'autre, le mauvais temps en Afrique de l'Ouest, où sévissent la sécheresse et le vent Harmattan, font redouter des dommages pour la récolte de misaison qui va débuter. En outre, ont expliqué les analystes de Commerzbank, citant des chiffres gouvernementaux, la production de cacao au Ghana ne devrait pas excéder 750.000 tonnes pour la saison en cours, contre 850.000 à 900.000 tonnes précédemment anticipées, là encore en raison de mauvaises conditions météorologiques. "Si cette prévision pessimiste de récolte pour le Ghana devait être confirmée, le marché mondial du cacao verrait sans aucun doute un déficit important d'offre cette saison, permettant aux prix du cacao" de renouer avec leurs plus hauts atteints fin 2015, ontils conclu. LE CAFE SOUS PRESSION À CAUSE DU REAL Après un léger décrochage lundi, les cours du café se sont consolidés à Londres, évoluant dans de très faibles marges alors que les marchés sont restés ferm és une partie de la semaine au Vietnam, le premier producteur de robusta au monde, en raison des célébrations du Nouvel an. A New York, les prix ont en revanche davantage accusé le coup, tombant même jeudi à 114,55 cents, au plus bas depuis début octobre, en raison d'informations sur le niveau élevé des exportations brésiliennes. La faiblesse du réal face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de café, pousse en effet les producteurs à vendre leur récolte pour obtenir davantage de billets verts, ce qui a tendance à peser sur les prix. Selon des chiffres distincts publiés lundi par l'Organisation internationale du café (ICO), les exportations totales de café sont ressorties en hausse de 2,6% d'octobre à décembre 2015 sur un an, à 26,9 millions de sacs (de 60 kg). La hausse a été particulièrement prononcée pour l'arabica, dont les exportations ont grimpé de 11% à 17,6 millions de sacs, tirées en grande partie par la café en provenance de Colombie. LE SUCRE SOUFFRE D'UNE PRODUCTION EN HAUSSE Les cours du sucre ont connu une semaine en deux temps, rebondissant jusqu'à mercredi avant de repartir à la baisse, lest és par des prévisions de récolte de canne à sucre en hausse au Brésil. Selon M. Scoville, la progression du début de semaine était essentiellement due à des achats à bon compte, mais elle a été bientôt mise à mal par le dernier rapport d'Unica, principal groupement d'industriels du secteur du sucre au Brésil. Unica a en effet fait état dans son dernier rapport publié jeudi d'une augmentation inattendue de la production de sucre dans le centre-sud du Brésil, principale région productrice du pays, qui a atteint 97.000 tonnes au cours de la deuxième quinzaine de janvier, contre 29.000 tonnes dans la première moitié du mois. "Cela est inhabituel aussi tard dans la saison", ont noté les analystes de Commerzbank, soulignant que les investisseurs attribuaient ce bond à la précarité financière des raffineurs de sucre, qui essayent d'améliorer leurs revenus en broyant davantage de canne à sucre. Sur l'ensemble de la saison 2015/2016, qui a débuté en avril dernier, la production de sucre a toutefois chuté de 4% par rapport à son niveau de la saison précé- dente, à cause d'une teneur en sucre plus faible des cannes broyées et à un volume plus important de celles-ci dédié à la production d'éthanol, soulignaiton chez Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1.412 dollars vendredi à 16H10 GMT, contre 1.430 dollars le vendredi précé- dent à 15H10 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 117,35 cents, contre 122 cents sept jours auparavant mais pour livraison en mars. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 378,90 dollars, contre 382,10 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 13,14 cents, contre 13,13 cents sept jours auparavant mais pour livraison en mars. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 2.059 livres sterling, contre 1.976 livres sterling le vendredi précédent mais pour livraison en mars. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.871 dollars, contre 2.767 dollars sept jours plus tôt mais pour livraison en mars.