Le cacao s'est stabilisé cette semaine grâce à une prévision de déficit, le sucre a continué son ascension sur fond d'offre moindre tandis que le café a amorcé une reprise, aidé par le renforcement du réal. Les cours du cacao ont consolidé leurs gains cette semaine, aidés notamment par la prévision de déficit de l'Organisation internationale pour le cacao (ICCO) pour la saison 2015-2016. La tonne de cacao est même montée lundi à Londres jusqu'à 2.219 livres, un plus haut qu'elle avait précédemment atteint le 4 janvier, tandis qu'elle a grimpé jeudi à New York jusqu'à 2.980 dollars, un sommet depuis le 11 janvier. Selon une première estimation publiée vendredi dernier, l'ICCO s'attend à ce que le marché de la fève brune affiche un déficit de l'offre par rapport à la demande de 115.000 tonnes sur la saison courant d'octobre 2015 à septembre 2016, après un surplus en 2014-2015 de 42.000 tonnes, ce dernier ayant été révisé à la hausse dans le rapport trimestriel de l'Organisation. Ce déficit est dû d'une part à une baisse de près de 2% de la production globale de cacao et à une demande plus élevée à l'échelle mondiale de près de 2% également, ont détaillé les analystes de Commerzbank. "Bien que les arrivées de fèves de cacao dans les ports de Côte d'Ivoire sont revenues aux niveaux des volumes de l'an dernier, les prix du cacao ont été soutenus par des inquiétudes concernant l'impact du temps sec sur la production en Afrique de l'Ouest", la première région productrice de fèves brunes au monde, ont expliqué de leur côté les analyste de Capital Economics.
Le sucre en phase ascendante Le sucre a poursuivi cette semaine sa nette remontée, galvanisé par le renforcement du réal face au dollar mais aussi par des craintes entourant la production indienne. Le cours du sucre a même atteint vendredi à Londres 427,60 dollars la tonne, soit un plus haut depuis fin janvier tandis qu'il est monté jeudi et vendredi à New York jusqu'à 14,90 cents la livre, au maximum depuis fin janvier également. Les prix du sucre "ont été revigorés par un réal quelque peu plus fort récemment, qui s'est apprécié à ses plus hauts niveaux face au dollar depuis début février", ont relevé les analystes de Commerzbank. Le renforcement du réal face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de sucre, dissuade en effet les producteurs brésiliens de vendre leur récolte à l'export, et peut les encourager au contraire à transformer davantage de cannes à sucre en éthanol, un carburant essentiellement consommé sur le marché intérieur. "Dans l'ensemble, cela signifie une offre de sucre moindre en provenance du Brésil, premier producteur et exportateur mondial de cette matière première", ce qui tire les prix à la hausse, ont souligné les analystes de Commerzbank. En outre, selon eux, les prix du sucre bénéficiaient aussi d'une prévision de récolte moindre qu'attendu en Inde, second plus gros producteur après le Brésil. Les cours du café se sont consolidés cette semaine, remontant légèrement la pente après avoir souffert la semaine précédente d'un mouvement de ventes spéculatif. Le prix de la livre d'arabica échangée à New York est tombé lundi à 113,40 cents, son niveau le plus faible en près d'un mois et demi, mais est toutefois parvenu ensuite à se reprendre. Les cours ont notamment pu bénéficier du renforcement du réal brésilien face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de café, mais aussi des incertitudes sur la récolte de la saison 2016/2017. Même si le Centre d'études avancées en économie appliquée (Cepea), lié à l'Université de São Paulo, a indiqué la semaine dernière que la récolte brésilienne de café, la plus importante de la planète, pourrait arriver sur le marché plus tôt que prévu, certains agents ont émis des doutes sur les volumes de la récolte de robusta en raison de la vague de chaleur sévissant dans les régions productrices. "Certains (agents consultés par le Cepea) estiment que la production (de robusta) pourrait chuter de 25% par rapport à ce que les producteurs estimaient initialement", a précisé la Cepea dans un communiqué. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.397 dollars avant-hier, contre 1.372 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 119,20 cents, contre 116,60 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 427 dollars, contre 407,30 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 14,90 cents, contre 14,23 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 2.192 livres sterling, contre 2.194 livres sterling le vendredi précédent mais pour livraison en mai. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.979 dollars, contre 2.948 dollars sept jours plus tôt.
La consommation mondiale de café a connu une hausse modeste en 2015 (ICO) La consommation mondiale de café a continué à progresser en 2015, quoiqu'à un rythme moins soutenu qu'au cours de ces dernières années, a indiqué l'Organisation internationale du café (ICO) dans son rapport mensuel sur l'évolution du marché publié vendredi. Selon une première estimation de l'ICO, la consommation mondiale de café est ressortie en hausse en 2015 à 152,1 millions de sacs (de 60 kg), contre 150,3 millions de sacs en 2014, ce qui représente toutefois "une augmentation légèrement plus modeste que ces dernières années", a indiqué l'organisme. La demande mondiale de café n'a en effet augmenté que de quelque 1,2% l'an dernier par rapport à l'année précédente alors que "le taux de croissance annuel moyen au cours des quatre dernières années reste à un bon 2%", a précisé l'ICO dans son rapport. Dans le détail, la demande du premier consommateur mondial de grains noirs, l'Union européenne (UE), a stagné pour ressortir à 42 millions de sacs estimés. En revanche, l'appétit grandissant des consommateurs américains et japonais pour le café s'est confirmé en 2015. La consommation de grains noirs aux Etats-Unis a ainsi augmenté l'an passé d'environ 3,2% par rapport à 2014 à 24,4 millions de sacs estimés, tandis qu'elle a progressé de quelque 2,4% à 7,6 millions de sacs au Japon. "En conséquence, la consommation totale dans l'ensemble des pays importateurs est estimée à 104,9 millions de sacs" en 2015 par rapport à 103,9 millions de sacs en 2014, précise l'ICO dans son rapport. Autre fait notable, selon l'organisation, les pays exportateurs de café -en particulier en Asie- ont généralement vu la demande de leurs propres consommateurs pour cette matière première s'accroître au cours des dernières années, une tendance qui s'est poursuivie en 2015. La consommation totale des pays exportateurs de café est ainsi ressortie l'an passé à 47,3 millions de sacs contre 46,5 millions de sacs en 2014 selon les estimations de l'ICO, signant une croissance annuelle moyenne de 2,3% depuis 2012. "Une grande partie de la croissance récente (de la consommation) est venue d'Asie avec l'Indonésie, les Philippines, l'Inde et la Thaïlande qui ont toutes vues" leur demande augmenter, a relevé l'ICO. Même si la hausse de la consommation du Brésil, premier producteur et exportateur mondial de grains noirs, s'est essoufflée en 2015, elle reste toutefois élevée avec 20,5 millions de sacs, a également noté l'ICO.