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Acquisition : Total veut s'emparer du spécialiste des batteries Saft
Publié dans Le Maghreb le 11 - 05 - 2016

Pour soutenir ses nouvelles ambitions dans l'électricité et les énergies renouvelables, le géant pétrolier Total veut mettre la main sur le spécialiste français des batteries Saft, qu'il propose de racheter avec son consentement pour 950 millions d'euros.
L'adossement de Saft Groupe à Total permettra à Saft de devenir le fer de lance du groupe dans le secteur du stockage de l'électricité, indispensable à l'essor des énergies renouvelables, a déclaré le P-DG de Total, Patrick Pouyanné, dans un communiqué.
Le projet d'offre publique d'achat (OPA), approuvé à l'unanimité par le conseil de surveillance de Saft, vise l'ensemble des actions du groupe au prix unitaire de 36,50 euros, ce qui représente une prime de 38,3% par rapport au cours de clôture de vendredi (26,40 euros).
Je pense que c'est une offre raisonnable, la grande majorité des analystes fixant un objectif de cours à 30 euros par action. Et le projet industriel qu'on va présenter devrait convaincre les actionnaires comme il a convaincu le conseil de surveillance, a souligné M. Pouyanné.
L'OPA devrait être lancée début juin, après le feu vert de l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Total vise à terme un retrait de la cote de sa cible. Notre objectif, c'est de posséder 100% de Saft, de le gérer après comme on gère d'autres filiales, a expliqué M. Pouyanné.
Total a perdu 2% à 42,08 euros lundi à la Bourse de Paris, tandis que l'action Saft était suspendue à la demande de l'entreprise jusqu'à nouvel ordre.
Au regard du capital ouvert de Saft, une contre-offre ne peut être exclue, mais nous jugeons la valorisation offerte par Total plutôt attractive et elle pourrait donc freiner d'éventuels autres acheteurs industriels, a estimé le courtier Gilbert Dupont, selon qui le volet industriel du rapprochement dans le domaine du stockage d'énergie fait sens.
Total avait annoncé en avril la mise en place d'une nouvelle branche - Gaz, renouvelables et électricité - à partir de septembre prochain pour porter sa stratégie à horizon 2035, axée notamment sur une plus grande présence dans la chaîne de l'électricité et les énergies renouvelables.

Cession d'Atotech
Aux côtés de ses activités traditionnelles d'exploration/production de pétrole et de gaz et de raffinage, le groupe est déjà présent dans les énergies dites vertes avec sa participation de 57,5% dans le fabricant américain de panneaux et de centrales solaires SunPower, acquis en 2011.
Un des challenges qu'ont les renouvelables pour pouvoir se développer de façon massive, c'est notamment le stockage de l'électricité, a indiqué Patrick Pouyanné, car leur intermittence ne permet pas de produire du courant en continu.
Maîtriser cette technologie nous paraît être, pour le futur, un des maillons clés d'une ambition de développement dans les énergies renouvelables, a-t-il ajouté. Je suis convaincu qu'au sein du groupe Total, SunPower et Saft vont se parler pour développer ensemble des solutions pour leurs consommateurs et leurs clients.
Pénalisé par le ralentissement des investissements pétroliers du fait de la chute de l'or noir, Saft a dégagé un bénéfice net divisé par plus de trois en 2015, à 13,6 millions d'euros, et a annoncé l'an dernier un plan stratégique à horizon 2020 visant à réorganiser le groupe pour en améliorer les marges.
Je suis convaincu que Total apportera à Saft l'expertise et les ressources nécessaires à son développement futur, notamment sur les plans technologique et commercial, a commenté dans le communiqué le président du directoire du fabricant de batteries, Ghislain Lescuyer.
Saft estime pouvoir bénéficier de tendances de marchés positives, avec les besoins d'infrastructures dans les pays émergents, les technologies de rupture comme la mobilité électrique, le développement des moyens de communication (satellites, transport aérien, etc.) et des énergies renouvelables.
Toutefois, les solutions de stockage d'électricité ont affiché des performances décevantes (décollage du marché plus lent que prévu, concurrence accrue...) et représentent actuellement moins de 5% du chiffre d'affaires total de Saft, alors que le groupe avait identifié ce marché comme un important relais de croissance, note Gilbert Dupont.
Total, qui veut investir 500 millions de dollars par an dans les renouvelables, continuera à l'avenir à cibler des actifs industriels à fort contenu technologique, a indiqué Patrick Pouyanné.
Parallèlement, le groupe a mis en vente sa filiale allemande Atotech, spécialisée dans le traitement de surface des circuits imprimés et qui a réalisé un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros en 2015. Comme pour le fabricant d'adhésifs Bostik, racheté par Arkema en 2014, nous aurons le souci de trouver pour Atotech un acquéreur qui s'engage à pérenniser sa trajectoire, a-t-il précisé au Figaro.

La direction de Saft espère accélérer
Avec son intégration au sein du géant pétrolier Total, Saft fait le pari d'accélérer son développement, notamment dans le stockage de l'électricité produite par les énergies renouvelables, aujourd'hui en retard sur les ambitions que s'était fixées le fabricant de batteries.
Si pour Total, présent dans le solaire avec sa participation dans Sunpower, l'enjeu est de se positionner sur le segment complémentaire du stockage, cette opération apportera à Saft l'expertise et les ressources nécessaires à son développement futur, notamment sur les plans technologique et commercial, a affirmé dans un communiqué le président de son directoire, Ghislain Lescuyer.
Total a des entrées absolument partout, que ce soit des pays, des sociétés, des segments de marché, défend dans un entretien Ghislain Lescuyer, citant le Moyen-Orient et l'Amérique du sud pour les zones géographiques ou, en terme de clients, les producteurs d'électricité et les sociétés publiques énergétiques.
Saft est le leader mondial des batteries de haute technologie à base de nickel mais sa croissance sur les batteries lithium-ion, utilisées notamment pour le stockage d'électricité issue des renouvelables, est plus lente que prévue.
L'an dernier, le chiffre d'affaires de ce segment (applications de stockage d'énergie) s'est replié de près de 60%, notamment aux Etats-Unis. Et les deux usines de Jacksonville (Etats-Unis) et Nersac (France) perdent encore de l'argent et ne seront à l'équilibre que d'ici deux ou trois ans.
Jusqu'à présent, les performances de cette activité se sont avérées décevantes (décollage du marché plus lent que prévu, concurrence accrue...) et nous estimons que sa contribution au chiffre d'affaires total est encore à ce jour inférieure à 5%, note ainsi le courtier Gilbert Dupont.
Avec cette opération, Total va pouvoir embarquer des solutions Saft dans ses propres opérations, pour ses activités pétrolières et gazières et dans le solaire, avance Jean-Philippe Tridant-Bel, partenaire à la société de conseil en stratégie Alcimed.

Garder en 'agilité'
Par ailleurs, sur le plan technologique, Saft pourra développer avec Sunpower des solutions conjointes, ajoute Ghislain Lescuyer.
Enfin, Saft s'adosse à une structure qui a des moyens d'investissements assez significatifs, remarque M. Tridant-Bel. L'an dernier, Total a réalisé un bénéfice de 5,1 milliards de dollars et un chiffre d'affaires de 165,4 milliards, malgré le contexte pétrolier déprimé.
C'est d'autant plus important que dans le stockage d'électricité, l'enjeu, c'est le financement (des projets): on est beaucoup plus fort lorsqu'on peut arriver avec des financements de projet, explique Michael Salomon, président de Clean Horizon, société de conseil dans le stockage d'énergie.
Et le dirigeant de Saft tue tout de suite l'idée d'une perte d'indépendance avec l'intégration dans Total. Un de mes soucis, c'était de garder une autonomie et une rapidité de décision pour être flexible et agile. La gouvernance que Patrick Pouyanné propose de mettre en place respecte parfaitement cette autonomie, cette agilité, cette flexibilité, assure-t-il.
Saft conservera sa structure actuelle. C'est une intégration, un +collage+ dans une branche, ajoute M. Lescuyer.
Toutefois, ce genre d'opération fait toujours naître des appréhensions du côté des équipes et du management, qui se posent la question de savoir si l'ADN de Saft va être dilué, nuance M. Tridant-Bel.
Le groupe, qui a lancé fin 2015 un nouveau plan stratégique pour améliorer ses marges et pallier le tassement de ses ventes depuis un an, n'entend pas non plus abandonner ses positions en dehors des énergies renouvelables, celles-là mêmes qui soutiennent aujourd'hui sa croissance, comme le segment de la défense, du spatial, des télécommunications ou des transports.
C'est un acteur établi sur des marchés connus et c'est aussi un acteur qui est bien positionné sur un marché en croissance, à savoir le stockage pour les énergies renouvelables, résume Michael Salomon.


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