L'Algérie veut s'arrimer à la Ligue arabe, mais ens'épargnant ce que les pays arabes n'ont pas puéviter. Quel avenir pour les révolutions arabes ? De vraies révolutions ? Il ne semble pas que les pays arabes,ou les peuples, vont s'en glorifier. La Libye est dans lechaos. La Tunisie n'en est pas mieux lotie. Et l'Egypte quiest une civilisation millénaire et riche ? L'Egypte fournitdes éclairages grandeur nature sur l'avenir des " révolutions" sur le monde arabe. De quoi seront fait les courtet moyen termes ? Sans céder à la tentation de produireune vision sur le long terme, une vision dont la marge d'incertitudeserait d'autant plus grande que l'on vise loin, trèsloin, trop même, il est tout de même bien visible et palpablele lendemain d'une " révolution " donne le signal del'amorce d'une autre révolution ou d'une correction de trajectoire. Pas une simple correction. Pourquoi une simplecorrection quand les forces en présence produisent desvisions incompatibles entre elles, ont des convictions nonnégociables, ont des conceptions complètement antagonistesde la nature de l'Etat, ne se reconnaissent mutuellementen fait pas le droit à l'existence politique comme si ellesvivent chacune sur sa propre planète ? C'est ainsi que celasemble se passer dans le cas égyptien. Une correction quise suffira des urnes ? Certainement pas, car les distances "politiques " sont assez trop longues pour espérer malgré çapouvoir les réduire. Il y a pire encore. Les deux partiesen conflit ne sont pas dans le même système référentiel. Dans ces conditions, le dialogue est impossible. Lesmêmes mots ne diront pas la même chose. S'il est plusfacile de passer d'une dictature non islamiste (on ne parlepas de dictature laïque car aucun pouvoir arabe ne veut sereconnaître comme tel) à une dictature islamiste, il seraencore plus difficile de passer de la dictature islamiste à ladémocratie. Ça sera très probablement une transition sanglante. C'est à ce niveau de transition que l'armée est appelée à s'interroger. Certes, elle peut considérer qu'elledépend du pouvoir politique. Mais, elle devrait s'interrogersur la conformité à la Constitution et à son statut républicaindes ordres qu'elle reçoit quand elle est instruite àréprimer les populations ou l'opposition politique. Dansun pays où entrent en confrontation une vision démocrateet une vision théocrate, il devrait exister un arbitre pour sifflerles hors-jeux et cet arbitre ne peut être que l'arméerépublicaine, si non où trouver cet arbitre ?.