Le kidnapping des enfants et la pédophilie prennent de l'ampleur en Algérie. Un phénomène nouveau auquel la société algérienne fait face depuis un certain temps. Pour l'esprit malintentionné l'enfant ne peut-être considéré que comme une marchandise à travers une certaine exploitation, notamment sur le plan sexuel. Selon M. Abdelhak Mesli, directeur exécutif de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, on est face à des esprits malsains et tourmentés et des mentalités de tueurs. "On souvent besoin d'utiliser l'enfant pour des raisons qui sont inhumaines et qui méritent plutôt un suivi médical et psychiatrique important".M. Mesli qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale se dit surpris de voir dans la rue des "désaxés", et parfois on se demande pourquoi l'Etat ne se préoccupe pas de cette question. "Il y a aussi des raisons financières et matérielles, parce que les gens sont pauvres, pour se tourner l'enfant en pensant qu'il est aussi une marchandise à exploiter et vendre. Cela n'explique pas tout, parce que " pour tuer un enfant de trois ans, il faut être vraiment un esprit désaxé et que même si on adhère à une sexualité perverse, c'est injustifiable ".83 enfants ont été kidnappés en 2003, ce chiffre est passé, en 2007, à 283 enfants kidnappés. Pour M. Mesli, le code pénal est clair sur cette question. "Le kidnapping est puni et même de la peine de mort. La question est de savoir comment on eu est arrivé là."Evidemment, la décennie que nous avons connue avec toutes les affres que chacun n'a pas oublié encore, continue d'avoir des effets dans les esprits de gens qui ont été choqués à l'époque. Ils peuvent se retrouver dans des situations avec ce ressentiment de violence et une envie de vengeance ou d'assouvir des instincts. Cela ne peut être traité uniquement d'un point de vue juridique, il y a lieu d'apporter un soutien psychologique à la fois à ceux qui ont été victimes de violences et qui ont subi la perte d'un proche ou la vue d'un cadavre. Il y a aussi les toxicomanes qui ont besoin d'argent et pensent qu'un enfant peut ramener beaucoup d'argent". "Notre rôle à nous est de s'interroger comment la société algérienne qui, en principe comme toutes les sociétés musulmanes, adore l'enfants et lui donne une bonne place en son sein, se retrouve à kidnapper ou à tuer les enfants. Il indique qu'à la Fondation et à travers l'observatoire des droits de l'enfant, les comportement paraissant anormaux ont été dénoncés du fait qu'ils sont contraires à la morale religieuse des musulmans et avec la morale des droits de l'homme (Convention internationale des droits de l'enfant). Il mettra l'accent sur le rôle premier de l'Etat dans la protection de l'enfant. " La Convention internationale des droits de l'enfant, met sur le dos de l'Etat toute la charge nécessaire pour assurer à l'enfant une vie meilleure. Il y a aussi le rôle et la responsabilité des parents. Ces derniers sont partie prenante. Il faut protéger l'enfant d'abord au sein de la famille ". Il affirme qu'en Algérie et concernant ces comportements (kidnapping et pédophilie), il n'y a pas de vide juridique. "Mais, il y a lieu de renforcer la loi par des mesures plus drastiques à l'égard des violeurs, des pédophiles et des kidnappeurs".