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Les Algériens et les vacances d'été : Chacun selon ses capacités financières et ses goûts
Publié dans Le Maghreb le 25 - 07 - 2017

En dépit des dépenses relatives au Ramadhan et de deux fêtes de l'Aïd (Fitr et Adha), les algériens, ne s'empêchent pas de consacrer une somme d'argent pour passer les vacances d'été.
Ce qui explique pourquoi les agences de voyages et ceux des transports aériens sont prises d'assaut par les " vacanciers ".
D'ailleurs certains avouent avoir su comment gérer leurs bourses pour s'offrir des vacances bien méritées après les " privations " du mois de Ramadhan. Comme c'est le cas de Aâmi Ali, un cadre d'une grande société nationale qui explique fièrement que " Lors de ces 3 dernières années alors que le ramadhan coïncidait avec la période d'été, j'ai commencé à économiser tout au long de l'année en laissant dans mon compte bancaire mensuellement une somme d'argent, moi et ma femme, pour passer les vacances d "'été loin de toute pression. Généralement, c'était en Tunisie que je passais les vacances avec ma famille. C'était une manière comme une autre d'aider nos amis tunisiens, mais les deux dernières années et surtout l'année dernière j'ai vraiment souffert avec les Tunisiens et leurs mauvais comportements. Alors nous avons décidé de passer nos vacances cette année en Espagne. ", a conclu Ami Ali.
Et justement à propos des destinations des Algériens durant l'été, une petite virée chez certaines agences nous montre que six à sept destinations sont privilégiées par les Algériens. Il y a bien sûr en premier lieu la Tunisie, toute proche et mieux " économiquesment ", puis il y a aussi le Maroc, mais certains plus aisés, s'orientent plutôt vers la Turquie, l'Espagne, la France et certains pays de l'Est. D'ailleurs le rush est tellement remarquable que certains responsables d'agences avouent " ne pas pouvoir contenter tout le monde, au vu de la difficulté de satisfaire tous les clients ". la Grande Poste, un responsable d'agence nous explique que " certains ont même réservé à l'avance et bien avant le mois de Ramadhan afin de ne pas être surpris par le manque de places. Les Algériens ont compris que pour bien choisir ses lieux de vacances, il faudrait s'y prendre très tôt. Et puis, on propose parfois des tarifs bien étudiés au vu des bourses des uns et des autres ". A Aïn Benïan, un préposé à une agence de tourisme, placarde des tarifs allant de 120.000 à 200.000 vers la Turquie et l'Egypte pour une semaine environ. Quant à la destination Tunisie, on relève des tarifs allant de 50.000 à 100.000 pour un séjour en demi-pension pour une huitaine de jours. Pour le moment, on a bien remarqué d'ailleurs, que la Tunisie, l'Espagne, la France, le Maroc et la Turquie affichent pratiquement complets. Encore faut-il bien préciser qu'en réalité, c'est toujours la Tunisie qui se taille la part du lion des destinations des touristes algériens", révèle ce directeur d'une agence touristique du côté de Didouche Mourad.

La Turquie vaut le coup d'un séjour d 'été
D'autre part, la Turquie est aussi une destination bien prisée des Algériens et Algériennes d'ailleurs " éprises " par les séries turques qui passent dans les TV arabes. "Depuis que je suis partie en Turquie une première fois avec l'idée de m'acheter des habits pour mon mariage, il y a deux années, j'ai décidé alors de ne plus passer mes vacances que dans ce pays dont le tourisme est bien développé et surtout très bien organisé ", dira cette jeune maman qui se présente comme cadre d'une société étrangère basée à Alger. D'ailleurs, les responsables des transports ont bien fait de proposer des vols directs vers la station balnéaire de Antalaya, en plus des vols combinés Istanbul-Antalya qui existaient déjà. Ainsi donc et en dépit du prix élevé pour passer des vacances en Turquie, les Algériens ne se privent, pour ainsi dire pas du tout. C'est bien valable pour ceux ayant un salaire bien élevé cela s'entend ou encore lorsque il s'agit d'un couple qui exerce des métiers bien rémunérés.

D'autres choix divers
D'autres Algériens, ont déjà choisi leur destination depuis longtemps comme ce groupe de jeunes de Bab el Oued dont l'un d'eux nous confie que " depuis 7 ans, nous nous organisons en groupe pour passer les vacances en Espagne. ". Un deuxième membre du groupe va jusqu'à confier qu' "en réalité on avait débuté ces vacances lorsqu'on était célibataires, mais aujourd'hui, certains parmi nous se sont mariés, et cela ne nous empêche pas de faire de même en famille également. On s'entraide tous et on passe des vacances bien agréables dans un nouveau décor ".
Un séjour d'une semaine avec billet d'avion compris à Alicante au prix de 70.000 DA. Certains, nous indique un responsable d'une agence de tourisme, n'ont pu renouveler leur départ en vacances pour une histoire de visa qui ne leur a pas encore été accordé. Mais, ils attendent tout de même espérant recevoir une bonne nouvelle ces jours-ci d'autant qu'on est au début des vacances et il reste encore le temps de rêver pour les passer dans un pays européen où tourisme rime avec la bonne organisation et la fête tous les soirs ".
Il est évident qu'il y a d'autres destinations des Algériens, telles, le Portugal, la Grèce, l'Egypte, la Croatie, la Tchéquie où cela vaut vraiment un petit détour touristique, mais beaucoup d'Algériens, se résignent finalement à passer les vacances dans le pays, en dépit du manque de maîtrise de volet touristique chez nous. Un habitué des vacances à Oran nous explique que " Les prix sont chers, certes, mais il faut reconnaître que passer les vacances loin du stress du travail et de l'environnement familier, vaut vraiment le coup. Pourtant, je ne suis pas sorti de l'Algérie, à Oran et plus particulièrement les Andalouses, je m'éclate bien, " avoue ce jeune féru de la capitale de l'Ouest algérien. Les salaires trop bas et les dépenses du mois de Ramadhan ainsi que de l'Aïd ont persuadé la majorité à passer les vacances chez eux. Certains, vont dans les plages environnantes à leurs lieux de résidences, d'autres, choisissent d'autres destinations dont la majorité s'oriente vers Béjaïa, Skikda, Jijel, sans oublier Mostaganem et Aïn Témouchent, du côté ouest du pays. Les frais de visas et les réservations d'hôtels trop onéreuses et le casse-tête des devises avec un salaire moyen, ne permettent pas d'envisager passer des vacances hors du pays.
Enfin, il est à noter que nos compatriotes, eux, choisissent la destination Algérie, en dépit de toutes les carences en matière d'organisation et des prix. " L'essentiel dira, Tahar, un émigré vivant à Châteauroux en France, est que je passe mes vacances comme d'habitude chez moi à Bejaïa et son littoral… ".


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