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Malgré tous les obstacles : Le secteur énergétique mondial ne peut se passer de la Russie
Publié dans Le Maghreb le 30 - 01 - 2018

Le 24 janvier, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a participé à plusieurs évènements dans le cadre du Forum Davos 2018. Cela témoigne encore une fois de la volonté de la Russie de jouer un rôle actif dans le secteur énergétique mondial, malgré tous les obstacles auxquels elle se heurte.
La journée du 24 janvier a été très chargée pour le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. Il a participé à plusieurs débats dans le cadre du Forum économique mondial, sans oublier d'accorder du temps aux rencontres avec son homologue américain, Rick Perry, et le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Union de l'Energie, Maros Sefcovic. Quel message voulait-il faire passer aux participants du Forum Davos 2018?

Les hydrocarbures, pierre angulaire de l'économie mondiale
Le secteur des hydrocarbures aura besoin de l'augmentation des investissements sur fond de redressement de l'économie mondiale et de croissance démographique, estime Alexandre Novak. Lors de la conférence intitulée "La compétitivité de la Russie sur le marché énergétique mondial", le ministre russe de l'Energie s'est exprimé sur le rôle de la Russie dans le secteur énergétique mondial de demain.
"D'ici 2040, l'économie mondiale sera multipliée par deux, et la consommation d'énergie grâce à l'efficacité énergétique augmentera de 40%. Il faut garantir la sécurité énergétique mondiale. La Russie a des réponses à tous les défis actuels, nous avons une bonne position géographique et pouvons acheminer des ressources vers différentes directions, ayant pour but la diversification et le développement de l'infrastructure et des technologies", a-t-il expliqué. Ces dernières années, le secteur pétrolier mondial a dû faire face à de nombreux bouleversements, comme l'augmentation des incertitudes concernant la future demande et la baisse dramatique du prix du pétrole suite à la révolution du schiste américain. Par conséquent, à partir de 2014, les investissements dans le secteur n'ont cessé de s'effondrer, ce qui lui a coûté environ un trillion de dollars. La dynamique positive n'a repris que l'année dernière, quand les investissements ont augmenté de six pour cent, ce qui a été rendu possible par l'accord conclu par l'OPEP et d'autres grands producteurs de pétrole, dont la Russie, qui prévoit la réduction de le la récupération de l'or noir afin de mettre fin à l'excès de l'offre. Fin novembre, les parties à cet accord se sont entendues pour le prolonger jusqu'à fin 2018, ce qui peut se traduire par une hausse des investissements de 10% dans ce secteur en 2018, estime M. Novak. "A long terme, nous devons satisfaire une demande croissante… Nous devons garantir la réalisation de nos projets afin de produire à nouveau 20 millions de barils/jour [pour maintenir le niveau actuel] et encore environ 10 millions de barils/jour pour satisfaire la croissance de la demande", a-t-il déclaré mercredi lors des débats portant sur "La nouvelle équation énergétique". Selon lui, cela explique la nécessité des investissements supplémentaires dans le secteur.

La Russie en quête de nouveaux investisseurs
La Russie s'est retrouvée dans une situation encore plus difficile suite aux sanctions occidentales qui interdisent, entre autres, le transfert de technologies pour l'extraction des hydrocarbures non-conventionnels et l'accès des compagnies énergétiques russes aux crédits étrangers.
Il peut paraître étonnant que la Russie ait réussi à augmenter le taux des investissements étrangers dans l'exploitation du pétrole de 25% à 31% dans ces conditions. "Malgré les défis et les sanctions, notre économie a surmonté les difficultés. Nous sommes prêts à attirer des investissements dans tous les secteurs, en commençant par l'extraction des hydrocarbures et l'exploration géologique jusqu'au raffinage. Et nous appelons tout le monde à investir dans l'économie russe", a déclaré M. Novak, faisant part de son enthousiasme.
C'est grâce à la diversification des sources de financement que la Russie a pu poursuivre la réalisation de beaucoup de ses ambitieux projets. Un exemple parlant est celui de Yamal GNL, la plus grande usine de production de gaz naturel liquéfié en Arctique, lancée en décembre 2017. Suite à l'adoption de sanctions américaines, la société russe Novatek, l'actionnaire principal du projet, a eu du mal à trouver le financement pour Yamal au cours des années 2014-2015. Finalement, en avril 2016, des investisseurs chinois sont venus au secours du projet, en lui accordant un crédit d'un montant de 12 milliards de dollars.
"Pour Novatek, c'est un triomphe sur l'adversité… Les Russes ont mis en œuvre [ce projet] et c'est une sorte de triomphe pour eux, prouvant encore une fois que les sanctions n'arrivent pas à être effectives", estime James Henderson, expert de l'Institut pour les recherches énergétiques d'Oxford (Oxford Institute for Energy Studies).
Désormais, Novatek entend développer un autre projet spectaculaire, celui de l'Arctique GNL, dans lequel la compagnie pétrolière chinoise CNPC et le Fonds de la Route de la soie détiennent ensemble une participation de 29,9%.

Une diversification tous azimuts
La dégradation des relations avec l'UE a poussé la Russie à chercher de nouveaux débouchés pour ses ressources énergétiques. Désormais, la Russie regarde à l'est. Le 21 mai 2014, elle a signé son "contrat du siècle" avec la Chine, qui prévoit la construction d'un gazoduc "Force de Sibérie" et l'acheminement de 38 milliards de mètres cube de gaz pendant 30 ans à partir de la fin de 2019. Fin décembre dernier, le géant russe a fait savoir que le gaz russe serait livré en Chine plus tôt que prévu grâce à une nouvelle route qui permettrait d'acheminer le gaz des gisements situés près de l'île de Sakhaline sur le marché chinois. "Aujourd'hui, nous avons posé les jalons d'un autre gazoduc pour acheminer le gaz russe en Chine. Ce projet élargira l'éventail des options pour satisfaire la demande croissante de gaz sur le marché chinois", a déclaré le 21 décembre le patron de Gazprom, Alexeï Miller. Un autre partenaire stratégique de la Russie est la Turquie. Après l'abandon du projet South Stream censé acheminer le gaz russe en Europe du Sud-Est en contournant l'Ukraine, une option alternative a été trouvée: un gazoduc passant sous la Mer Noire et débouchant sur la côte turque. L'accord pour la construction de TurkStream a été signé le 10 octobre 2016 après que la Russie et la Turquie sont arrivées à surmonter leurs divergences bilatérales. Ce gazoduc sera composé de deux lignes dont la capacité de chacune est de 15,75 milliards de mètres cubes par an. La construction de la première ligne censée acheminer la gaz vers les consommateurs turcs a débuté en mai 2017 et doit être achevée d'ici la fin 2019, tandis que l'approbation des autorités turques pour la construction de la seconde a été obtenue par Gazprom le 19 janvier.
Cette deuxième ligne permettrait d'acheminer le gaz russe vers le marché européen. L'intérêt de prolonger ce gazoduc a été déjà exprimé par la compagnie IGI Poseidon, chargée de la construction d'un gazoduc entre la Grèce et l'Italie.

L'UE et les Etats-Unis, des amis jurés de la Russie ?
Les rencontres d'Alexandre Novak avec son homologue américain, Rick Perry, et le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Union de l'Energie, Maros Sefcovic, témoignent de l'intérêt de la Russie à maintenir ses relations stratégiques.
Avec le représentant de la Commission européenne, le ministre russe a discuté des questions les plus épineuses influant sur les relations russo-européennes: celles de la construction de Nord Stream 2 et du transit ukrainien. Plusieurs pays européens s'opposent à la construction du gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne qui, selon eux, saperait la sécurité énergétique de l'UE. Dans ces conditions, la Commission européenne veut obtenir un mandat afin de pouvoir négocier avec la Russie. Bien qu'une solution mutuellement acceptable n'ait toujours pas été trouvée, il est important que les parties continuent à s'entretenir sur ce problème.
"J'ai expliqué [à Alexandre Novak] que nos visions sur cette question sont différentes et que nous voulons garantir que de tels projets seront réalisés en conformité avec les lois de l'UE… J'ai proposé [à Alexandre Novak, ndrl] de poursuivre les consultations juridiques… Mais le ministre a dit qu'il avait besoin de temps pour comprendre si cela était nécessaire… Je sais qu'il considère ce projet comme exclusivement commercial", a déclaré M. Sefcovic aux journalistes après sa rencontre avec M. Novak.
La rencontre avec Rick Perry a aussi été d'une grande importance puisque les Etats-Unis deviennent un acteur majeur sur le marché du gaz liquéfié suite à la révolution du schiste, et entendent concurrencer la Russie en Europe.
"Il est très important que mon homologue se prononce pour le développement de la concurrence et la garantie des investissements dans des conditions concurrentielles. Nous soutenons cette position", a souligné Alexandre Novak, qui a proposé aux Etats-Unis de rejoindre les consultations au sein du Forum des pays exportateurs de gaz, aussi surnommé l'"OPEP gazier".
Le développement du marché du GNL a déjà permis une transformation majeure du commence du gaz naturel. Début janvier, des médias avaient rapporté que le gaz naturel liquéfié russe de Yamal LNG était en route vers les Etats-Unis à bord d'un méthanier d'Engie. Ce méthanier est arrivé à Boston le 24 janvier.
Il est difficile de prédire si ces rencontres pourront se traduire par des initiatives concrètes. D'autant plus que les Etats-Unis s'apprêtent à introduire de nouvelles sanctions antirusses. Une mesure qui ne contribuera pas au développement de la concurrence.

"L'Europe a toujours besoin du gaz russe"
Bien que les représentants de l'Union européenne ne cessent de parler de la diversification des sources d'énergie, les livraisons de gaz russe en Europe augmentent jusqu'à constituer 193,9 milliards de m3 en 2017, record depuis 1990, a indiqué à Sputnik le journaliste slovaque Petr Tot, rédacteur en chef du portail d'analyses atel.sk.
"Cela plaît ou pas à plusieurs pays, mais les richesses naturelles, notamment le gaz, constituent un avantage économique et géopolitique de la Russie, mais cet avantage de taille à ses limites", a déclaré Petr Tot à Sputnik.
Et d'expliquer que la production de pétrole et de gaz de schiste augmentait aux Etats-Unis, ce qui provoquait la chute des prix sur les marchés mondiaux d'hydrocarbures. Cette chute se répercutait à son tour de façon négative sur le budget russe.
L'interlocuteur de l'agence estime toutefois que l'UE ne réussira pas sous peu à devenir moins dépendante du gaz russe.
"Si cela avait été si simple, l'Allemagne n'aurait pas commencé à construire le gazoduc Nord Sream-2 conjointement avec la Russie. Les Allemands se seraient tout simplement entendus avec les Norvégiens sur des livraisons de leur gaz. Quoi qu'il en soit, la réalité géographique est telle qu'en matière de livraisons de gaz naturel, l'Europe centrale et de l'est, ainsi que la plus grande partie de l'Europe du sud sont contraintes de coopérer avec la Russie. L'Europe a toujours besoin du gaz russe", a constaté le journaliste.
Selon ce dernier, l'arrêt de livraisons de gaz russe en Europe est très peu probable.
"Si la stabilité en Europe dépend des bonnes relations entre la France et l'Allemagne, la stabilité en Eurasie du nord dépend des bonnes relations entre l'Allemagne et la Russie. Qui plus est, des relations commerciales et économiques stables entre Berlin et Moscou ont une importance fondamentale pour la paix en Europe", a conclu l'interlocuteur de Sputnik.


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