La plupart des Bourses européennes ont perdu du terrain mercredi, retenant leur souffle dans l'attente des résultats de la rencontre sous haute tension entre le chef de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker, et le président américain, Donald Trump. "Les déclarations du président de la Commission européenne ont un peu douché les espoirs", a relevé Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion. Alors que ce face à face s'annonce compliqué au moment où les négociations pour tenter de mettre fin à la guerre commerciale déclenchée par le président américain semblent dans l'impasse, le Luxembourgeois a déclaré qu'il n'était pas "excessivement optimiste". De son côté, la Bourse de New York évoluait en ordre dispersé à la mi-séance: vers 16H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average perdait 0,16%, à 25.202,48 points, tandis que le Nasdaq s'appréciait de 0,47%, à 7.877,40 points, et l'indice élargi S&P 500 de 0,19%, à 2.825,74 points.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,43% L'indice CAC 40 de Paris a fini en léger reflux (-0,14% à 5.426,41 points). Les technologies ont été malmenées, dans la foulée des résultats de STMicroelectronics (-8,60% à 18,81 euros), qui n'a pas réussi à satisfaire des attentes très élevées après la publication de son concurrent suisse AMS. Soitec a reflué de 3,86% à 71 euros. LVMH a profité d'un bénéfice net semestriel en hausse de 41% au premier semestre (+1,81% à 306,55 euros). Kering a gagné 2,59% à 503,60 euros et Hermès a pris 1,20% à 555 euros. Eramet a plongé de 16,08% à 91,30 euros. ArcelorMittal a été affaibli (-1,71% à 26,20 euros) par l'annonce du nouveau gouvernement italien, qui pourrait conduire indirectement à l'annulation de l'attribution du sidérurgiste Ilva au géant mondial. SEB a bondi de 9,22% à 161,10 euros. L'indice Dax de Francfort a cédé 0,87% à 12.579,33 points. Le secteur automobile a reculé dans le sillage de Fiat Chrysler, dont l'emblématique patron Sergio Marchionne vient de mourir, qui a publié des résultats trimestriels décevants et revu une partie de ses objectifs pour 2018. Volkswagen a reculé de 2,72% à 145,92 euros, BMW de 2,05% à 79,86 euros et Daimler de 2,18% à 57,88 euros. Deutsche Bank a perdu 1,38% à 10,31 euros, après avoir publié un bénéfice net trimestriel en recul de 14%. Linde, qui a confirmé ses objectifs annuels après une forte hausse de son bénéfice net au deuxième trimestre, a pris la tête du Dax (+1,20% à 210,10 euros). L'indice FTSE-100 de Londres a reculé de 0,66% à 7.658,26 points, plombé par certaines minières et les banques. En queue peloton, Fresnillo, qui a revu à la baisse ses prévisions de production d'argent, a chuté de 7,32% à 1.025,00 pence. Egalement en forte baisse, Evraz (-2,15% à 537,20 pence), Rio Tinto (-2,04% à 4.169,50 pence), BHP Billiton (-1,49% à 1.677,00 pence) et Glencore (-1,04% à 324,00 pence). Antofagasta a en revanche gagné 0,57% à 980,00 pence, Anglo American 0,29% à 1700,00 pence et Randgold Resources 0,04% à 5.542,00 pence. Côté bancaires, Standard Chartered a cédé 2,02% à 684,00 pence, précédé de Royal Bank of Scotland (-1,68% à 246,10 pence), HSBC (-1,05% à 723,70 pence), Lloyds (-0,86% à 62,44 pence), et Barclays (-0,71% à 188,00 pence). L'indice PSI20 de Lisbonne a gagné 0,22% à 5.620,52 points. La banque BCP a pris 0,07% à 0,2674 euro. Côté énergétiques, Galp Energia a gagné 0,53% à 17,14 euros, EDP 0,50% à 3,445 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis a cédé 0,85% à 8,80 euros. Le distributeur Jeronimo Martins a gagné 0,53% à 13,29 euros et le papetier The Navigator 1,23% à 5,015 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib perdait 1,43% à 21.561 points. Fiat Chrysler (FCA) a dégringolé de 15,50%, à 13,99 euros. Toujours dans la galaxie de la famille Agnelli, Exor a perdu 3,49% à 53,66 euros et Ferrari 2,19% à 111,9 euros. STMicroelectronics a cédé 8,83% à 18,79 euros. Moncler a gagné 2,61% à 39,65 euros, suivi de Saipem (+2,14% à 4,198 euros) et Telecom Italia (+1,48% à 0,6174 euros). A Madrid, l'Ibex 35 a cédé 0,72% à 9.703,10 points, tiré vers le bas par la plupart des banques et des poids lourds de l'indice. Banco Santander, qui a annoncé un recul de son bénéfice net de 3% au deuxième trimestre, perdait 0,58% à 4,72 euros, BBVA 1,75% à 6,05 euros et Bankia 1,02% à 3,20 euros. Le géant du textile Inditex (Zara) a perdu 1,59% à 28,39 euros. Aena, premier gestionnaire d'aéroports au monde, a chuté de 3% à 153,80 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a gagné 0,15% à 9.019,46% points. Le chimiste suisse Lonza, qui a publié mercredi des chiffres en forte hausse pour le premier semestre, a terminé tout en haut du tableau (+6,62% à 302,90 CHF), suivi de Roche (+1,71% à 238,30 CHF). Son concurrent Novartis a baissé de 0,19% à 81,92 CHF. Lanterne rouge, Credit Suisse a perdu 1,21% à 15,49 CHF. UBS a également reculé (-0,41% à 15,88 CHF), tandis que Julius Baer regagnait 0,11% à 54,20 CHF. Richemont a gagné 0,35% à 86,26 CHF et Swatch terminé quasi inchangé (-0,02% à 467,00 CHF). L'indice AEX d'Amsterdam a cédé 0,12% à 572,90 points. Altice Europe a chuté de 4,96% à 2,84 euros et Arcelor Mittal de 1,71% à 26,20 euros. Le groupe de biotechnologie Galapagos a gagné 1,31% à 94,40 euros et Philips 1,08% à 37,10 euros. A Bruxelles, l'indice Bel-20 était proche de l'équilibre: +0,04% à 3.863,86 points. Ageas a tiré le marché à la hausse en bondissant de 3,23% à 45,07 euros. Un groupe chinois aurait manifesté de l'intérêt pour l'assureur belge. Les télécoms ont accusé les baisses les plus importantes, à l'image de Telenet (-4,26% à 37,80 euros) et Proximus (-1,03% à 19,70 euros).
Wall Street termine en hausse Wall Street a terminé en forte hausse mercredi, le marché profitant d'un accord entre Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker sur le front commercial. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 1,17% à 7.932,24 points, un niveau inédit. L'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 0,68% à 25.414,10 points. L'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,91% à 2.846,07 points. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président américain Donald Trump ont annoncé mercredi être parvenus à un accord, désamorçant des mois de conflit commercial entre Washington et Bruxelles qui s'est traduit par des taxes adounières punitives réciproques. L'Union européenne va augmenter "immédiatement" ses importations de soja des Etats-Unis et l'Europe et les Etats-Unis se dirigent vers "zéro tarifs douaniers" dans les échanges industriels hors automobile, a notamment indiqué le président américain. "Il semble aux yeux des marchés que l'on a évité la guerre" commerciale, a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. "Bien que d'autres gros conflits liés au commerce international ne sont pas réglés, on a au moins apaisé la tension" sur ce dossier épineux, a-t-il ajouté. Bien que ces annonces aient été faites après la clôture de Wall Street, des informations de presse avaient filtré avant la fermeture, provoquant une hausse des indices.
+ 66,67% Les valeurs du secteur automobile, très chahutées en cours de séance, ont limité leurs pertes, General Motors perdant finalement 4,64%, Ford 0,47% et Fiat Chrysler 11,83%. Ces valeurs avaient souffert après des informations de presse évoquant la volonté de Donald Trump d'imposer dès cette année une taxe de 25% sur l'équivalent de 200 milliards de dollars de véhicules construits à l'étranger. De plus, la publication des comptes trimestriels de GM a fait apparaître l'impact du coût plus élevé des matières premières, conséquence des nouvelles taxes sur les importations d'acier et d'aluminium imposées par l'administration Trump. Le président américain a promis de "résoudre" la question des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium lors de sa prise de parole avec M. Juncker mercredi. L'avionneur Boeing, qui a perdu jusqu'à 3,5% en séance en raison de résultats défavorables, s'est également repris en fin de séance pour ne perdre plus que 0,66% à la clôture. Le groupe international américain, tout comme Caterpillar (+1,82%), est très sensible aux informations liées à la guerre commerciale. Parmi les autres entreprises à avoir publié leurs résultats, le marchand de sodas et de boissons non-alcoolisées Coca-Cola a pris 1,83% après avoir dépassé les attentes au deuxième trimestre, profitant d'un attrait renouvelé pour les bouteilles de la marque du même nom, en particulier les boissons light. Le groupe de messageries américain UPS (+6,90%) a quant à lui profité au deuxième trimestre de la montée en puissance du commerce en ligne, qui dope le nombre de colis à transporter, et d'une hausse de ses prix. Pour ses débuts en Bourse mercredi, la société Bloom Energy, spécialisée dans le secteur énergétique, a électrisé les marchés avec un bond de 66,67% à 25,00 dollars. Le marché obligataire se tendait: vers 20H50 GMT le rendement sur la dette américaine à dix ans montait à 2,969%, contre 2,949% mardi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,098%, contre 3,076% en fin de séance précédente.