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Restitution d'œuvres à l'Afrique : Les musées ne doivent pas être "otages"
Publié dans Le Maghreb le 27 - 11 - 2018

Les musées ne doivent pas être "otages de l'histoire douloureuse du colonialisme", a plaidé dimanche le patron du Musée du quai Branly à Paris, Stéphane Martin, en réaction à un rapport ouvrant la voie à la restitution par la France à l'Afrique d'œuvres d'art africain.

Les deux auteurs du rapport, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, ont pour leur part défendu à nouveau leur travail, commandé par le président Emmanuel Macron, qui a décidé vendredi, comme premier geste, de restituer 26 oeuvres réclamées par le Bénin.
"Il faut un droit au patrimoine pour toute l'humanité, pas juste pour les Européens qui ont le privilège de la mobilité, le privilège d'avoir hérité de situations de guerre qui leur ont permis d'avoir tous ces objets", a affirmé dimanche Bénédicte Savoy, invitée avec Felwine Sarr sur le plateau de TV5 Monde. "Il faut rééquilibrer ça, c'est l'objectif de notre travail", a-t-elle ajouté. Le rapport suggère un changement de la loi française sur le patrimoine pour redonner aux Etats d'Afrique subsaharienne une partie des œuvres transférées pendant la période coloniale. M. Martin a estimé que ce rapport "n'aim(ait) pas beaucoup les musées". "Je veux qu'on parle d'art, de partage et pas que l'on ne ressasse éternellement un ressenti qui est tout à fait réel mais qui n'a rien à voir à mon avis avec une politique patrimoniale", a-t-il déclaré sur la radio Europe 1. "Les musées ne doivent pas être otages de l'histoire douloureuse du colonialisme", a-t-il ajouté.

"Face cachée des musées"
Le musée du quai Branly - Jacques Chirac, un projet de l'ancien président français inauguré en 2006, réunit 70.000 des 90.000 objets d'arts d'Afrique subsaharienne présents dans les musées publics français.
"Il y a une phrase terrible dans le rapport qui dit que +le problème commence quand un musée cesse d'être un musée national pour devenir le musée de l'autre+", a regretté M. Martin.
"L'idée que toute la peinture italienne devrait rentrer en Italie (...) je ne trouve pas que ça fasse un monde meilleur", a-t-il poursuivi, plaidant pour une "communauté mondiale de l'art, du musée, du partage".
Dans une tribune publiée samedi par Le Figaro, l'ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a également critiqué le rapport, assurant que "la mise en œuvre des recommandations aurait pour effet de vider les collections africaines des musées français".
Il a défendu le caractère "universel" des musées parisiens.
M. Macron a proposé de réunir à Paris au premier trimestre 2019 l'ensemble des partenaires africains et européens pour définir le cadre d'une "politique d'échanges" d'œuvres d'art.
Pour Mme Savoy, du Collège de France, "on ne peut pas jouir de ces musées en ignorant complètement cette face cachée qui est cette appropriation souvent violente".
"Les publics veulent savoir", assure-t-elle. Selon elle, on doit leur expliquer que "+ce très bel objet, il a été pris avec un couteau dans la main par quelqu'un en 1932 qui avait été envoyé par la France, qu'il l'a déchiré de son lieu d'origine pour le rapporter ou qui a payé trois francs", poursuit-elle.
"Il faut décentrer le regard", a assuré de son côté Felwine Sarr, de l'Université de Saint-Louis au Sénégal, pour qui "il ne s'agit pas d'une question franco-française".
"Le débat est souvent euro-centré", a-t-il dit. Or "les gens (en Afrique) se disent +enfin il y a une fenêtre qui s'ouvre+", dit-il, soulignant "une montée en flèche exponentielle des visiteurs (de musées) en Afrique" et "une soif de se reconnecter avec leur patrimoine".

Inscription dans un patrimoine commun de l'humanité
La France propose une réunion à Paris, au cours du premier trimestre de 2019, avec des partenaires africains et européens, pour l'inscription des objets d'art africains dans un patrimoine commun de l'humanité, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
"Le président de la République propose de réunir à Paris au premier trimestre 2019 l'ensemble des partenaires africains et européens pour construire ensemble cette nouvelle relation et cette politique d'échanges", a précisé l'Elysée, indiquant que le président Emmanuel Macron a rappelé son souhait, dans cadre de ses discours d'Athènes, d'Abou Dhabi et d'Alger, de "déployer une politique patrimoniale d'avenir, fondée sur la recherche de l'universel, et sur l'inscription des œuvres d'art au sein d'un patrimoine commun de l'humanité".
Le chef de l'Etat français a reçu vendredi, rappelle-t-on, le rapport de Bénédicte Savoy (universitaire et historienne de l'art français) et Felwine Sarr (écrivain, économiste, universitaire et musicien sénégalais), dans lequel ils recensent au moins 90.000 objets d'art africains, fruit de pillages coloniaux, sont en possession des musées français.
Près de 70.000 pièces se trouvent dans le seul Musée du quai Branly- Jacques Chirac et, officiellement, 17.636 dans une cinquantaine d'autres établissements.
Selon le rapport, ces chiffres sont très inférieurs à la réalité en plus des objets d'arts appartenant à l'Algérie et à l'Egypte, deux pays qui sont exclus de l'opération restitution de ces pièces à des pays africains.
En introduction du rapport de 232 pages, les auteurs ont indiqué que les cas algérien et égyptien sont exclus, parce qu'ils "relèvent de contexte d'appropriation et impliquent des législations très différentes".
Il y a lieu de rappeler également que le document intervient suite à la promesse du président Macron de restituer les objets et œuvres d'art appartenant aux pays du continent africain devant les étudiants burkinabé le 28 novembre 2017.
Le communiqué de la présidence française a indiqué que le président Macron a confié au ministre de la Culture, Franck Riester, et au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, "la responsabilité de franchir les prochaines étapes" pour que la jeunesse africaine "ait accès en Afrique et non plus seulement en Europe à son propre patrimoine et au patrimoine commun de l'humanité".
Par ailleurs, il a demandé aux musées à jouer un rôle "essentiel" dans le processus d'identification des partenaires africains pour organiser les éventuelles restitutions, la circulation et la diffusion des œuvres.
Il a aussi souligné, selon la même source, la nécessité d'un travail "approfondi" avec les autres Etats européens qui conservent des collections de même nature acquises dans des circonstances comparables.
L'Unesco soutient notamment le combat des pays africains qui veulent récupérer leurs biens culturels spoliés pendant l'époque coloniale.
Selon des recensements, plus de 90 % des pièces d'art d'Afrique subsaharienne se trouvent hors du continent. Le British Museum de Londres possède 200.000 objets africains. L'Allemagne s'est spécialisée dans l'art du Cameroun, du Togo et de Tanzanie. En Belgique, on trouve de milliers d'objets d'art ancien congolais, dont certains datent de plus de 6000 ans, selon les mêmes sources.


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