L'Algérie a réalisé des progrès dans la lutte contre la criminalité financière mais le secteur informel demeure "vulnérable au blanchiment d'argent", a indiqué le département d'Etat dans son rapport 2018 sur le trafic de drogue et les crimes financiers dans le monde. "Le pays progresse en général dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la criminalité financière", souligne le département d'Etat dans ce rapport transmis jeudi au Congrès américain. Ainsi, les transferts d'argent en Algérie font l'objet d'une "surveillance étroite" de la part des autorités et sont soumis à "de nombreux contrôles bancaires", constate le département américain dans ce rapport annuel qui évalue les résultats de la lutte contre les crimes financiers dans 80 pays. "Les autorités algériennes surveillent de près le système bancaire (...) Le système bancaire est très bureaucratique et prévoit de nombreux contrôles sur tous les transferts d'argent", note le rapport. Il explique que "la convertibilité restreinte du dinar permet à la Banque d'Algérie de surveiller toutes les opérations financières internationales effectuées par les établissements bancaires". En outre " l'ampleur du blanchiment des capitaux par le biais du système financier algérien est considérée comme minimale" en raison "d'une réglementation stricte" du secteur bancaire dominé par les banques publiques. Cependant le rapport relève qu'"une vaste économie informelle basée sur les paiements en liquide et estimée à 40% du PIB, est vulnérable aux abus criminels". "L'étalement de l'économie informelle et l'usage massif du cash augmentent le risque de crimes financiers", souligne ce rapport, précisant que les cas de blanchiment d'argent sont constatés hors secteur financier officiel à travers notamment les transactions immobilières et la fraude commerciale. Les auteurs du rapport estiment qu'il reste aussi certains défis à relever notamment en ce qui concerne l'application du régime de lutte contre le blanchiment d'argent, soulignant, toutefois, les progrès réalisés durant les deux dernières années dans le domaine de "Reporting" des banques. La Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) compile et diffuse aux banques des informations pertinentes sur le blanchiment d'argent. Le rapport de la CTRF couvrant les six premiers mois de 2018 a fait ressortir une légère augmentation en 2017 du nombre de déclarations relatives aux transactions suspectes ou inhabituelles comparé à 2016. Citant des responsables de la CTRF, le rapport explique que la baisse de 2016 était due à la mise en place des réformes de Reporting au niveau des banques et des technologies permettant de déterminer les transactions liées au blanchiment d'argent. Le document indique que les autorités sont de plus en plus préoccupées par les cas de fraude douanière et le recours aux paradis fiscaux pour échapper au fisc ou dissimuler des actifs volés.
Les transferts d'argent sont soumis à un contrôle rigoureux Les transferts d'argent en Algérie font l'objet d'une "surveillance étroite" de la part des autorités et sont soumis à "de nombreux contrôles bancaires", a indiqué le département d'Etat américain. "Les autorités algériennes surveillent de près le système bancaire. Le système est très bureaucratique et prévoit de nombreux contrôles sur tous les transferts d'argent", relève le département de Mike Pompeo dans ce rapport soumis jeudi au Congrès américain. Le département d'Etat explique que "la convertibilité restreinte du dinar permet à la Banque centrale d'Algérie de surveiller toutes les opérations financières internationales effectuées par les établissements bancaires". A ce titre, le document souligne que "l'ampleur du blanchiment des capitaux par le biais du système financier algérien est considérée comme minimal" en raison "d'une réglementation stricte" du secteur bancaire dominé par les banques publiques. Cependant, il soutient que l'économie informelle en Algérie, basée sur les paiements en liquide, est "vulnérable au blanchiment d'argent", relevant que les cas de blanchiment d'argent sont constatés hors secteur financier officiel à travers notamment les transactions immobilières et la fraude commerciale. Mardi, la Banque d'Algérie a affirmé que "le prétendu emballement des transferts de capitaux rapporté par des médias est dénué de tout fondement", précisant que "ces opérations obéissent à une réglementation stricte".
L'Algérie, un pays de transit pour la drogue acheminée vers l'Europe L'Algérie est "principalement un pays de transit" pour les drogues illicites plutôt qu'un centre de production ou de consommation, a ajouté le département d'Etat américain dans son rapport. Selon ce rapport soumis jeudi au Congrès américain, le Maroc demeure le principal pourvoyeur de drogues vers l'Algérie où l'essentiel des quantités transitées sont acheminées par voie maritime vers l'Europe. La résine de Cannabis provenant du Maroc " reste la drogue la plus consommée et la plus transitée " en Algérie, relève le même département, précisant que des quantités moins importantes de drogue transitant par le pays sont également acheminées clandestinement vers des destinations au Moyen-Orient. Le rapport reconnaît que les vastes frontières de l'Algérie qui s'étendent sur plus de 4.000 milles (6.437 km) rendent la mission de surveillance de ces zones peu peuplées difficile. Bien que les forces de sécurité en Algérie se concentrent principalement sur la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des frontières, les autorités sont de plus en plus préoccupées par d'éventuels liens entre le groupe d'Al-Qaida au Maghreb Islamique et le trafic de drogue dans la région. Le rapport souligne que des efforts ont été déployés par le gouvernement pour lutter contre la consommation de drogue à travers la création de centres de désintoxication, dont le nombre a atteint 42 à travers le territoire national. Le nombre de patients toxicomanes suivis par ces centres est passé de 9.897 en 2007 à 22.444 en 2017. L'Algérie a également actualisé sa réglementation sur les contrôles de drogue pour la mettre en conformité avec les accords internationaux, y compris les traités pertinents de l'ONU et travaille également avec le réseau MedNet de coopération sur les drogues en région méditerranéenne. Rappelant la saisie de 27,7 tonnes de cannabis durant les huit premiers mois de l'année 2018 et celle de 701 kilos de cocaïne opérée en mai dernier au port d'Oran, le département d'Etat soutient que " l'Algérie tirerait avantage des formations continues pour renforcer les capacités de lutte contre la drogue de ses forces de sécurité ".