Après l'attaque d'un tanker iranien au large des côtes saoudiennes, un incident de nature à aviver le conflit entre ces deux importants producteurs de brut, les prix du pétrole ont terminé la semaine en hausse vendredi. Ainsi, les cours se sont soudainement redressés après l'annonce d'explosions sur le navire. La National Iranian Tanker Company (NITC), opérateur administrant la flotte de navires pétroliers de l'Iran, a déclaré que la coque du tanker Sabiti avait été touchée par deux explosions "probablement causées par des frappes de missile", à environ 100 kilomètres des côtes saoudiennes. "Cela n'a pas été confirmé mais il semble que ce soit l'œuvre de l'Arabie saoudite", a souligné Stewart Glickman, analyste. "Si c'est bien le cas, cela pourrait conduire à une escalade des tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite et tout ce que cela implique pour la production dans ces pays et pour le transport du brut dans le détroit d'Ormus", a-t-il ajouté. A New York, le baril américain de WTI pour novembre, la référence aux Etats-Unis, a gagné 1,15 dollar, ou 2,1%, pour clôturer à 54,70 dollars. Quant à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'est apprécié de 1,41 dollar, ou 2,4%, pour finir à 60,51 dollars. L'analyste Thina Margrethe Saltvedt a souligné que le cours du pétrole grimpe "non pas parce que ce tanker contenait assez de pétrole pour avoir un impact sur le marché mais en raison du risque qu'un incident similaire ne se reproduise en Iran, Arabie saoudite ou Irak". D'autre part, les cours du brut ont aussi été soutenus vendredi par l'espoir d'un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis, le président américain, Donald Trump, affichant son optimisme au second jour des négociations entre les deux parties. "La croissance de la demande en pétrole est tellement dépendante des pays émergents, qui pâtissent de cette guerre commerciale, que parvenir à un accord décent permettrait d'améliorer les perspectives pour les mois à venir", a estimé M. Glickman. D'ailleurs et dans son rapport mensuel vendredi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que le marché pétrolier était plus dominé par la faiblesse de la demande et la perspective d'une offre abondante sur le marché mondial que par les craintes sur la sécurité. L'organisme a, en conséquence, légèrement revu à la baisse de 0,1 million de barils par jour (mbj) ses prévisions de croissance de la demande de brut pour 2019 et pour 2020, estimant cette croissance à 1 mbj et 1,2 mbj respectivement. Enfin à noter que pour cette année, la révision est essentiellement technique tandis que le changement pour l'an prochain est motivé par des prévisions d'une croissance économique plus faible.