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Du pouvoir sociologique de la littérature
Awal, Cahiers d'études berbères
Publié dans Le Midi Libre le 01 - 12 - 2010

On feuillette toujours avec grand intérêt et surtout grand plaisir les pages d'« Awal », cahiers d'études berbères, certain que le regard aussi interrogateur que fureteur aussi passionné que scientifique des spécialistes qui s'y expriment va nous éclairer sur tel aspect d'une question qui nous tient à cœur ou sur une thématique dont nous nous sommes peu ou prou renseignés.
On feuillette toujours avec grand intérêt et surtout grand plaisir les pages d'« Awal », cahiers d'études berbères, certain que le regard aussi interrogateur que fureteur aussi passionné que scientifique des spécialistes qui s'y expriment va nous éclairer sur tel aspect d'une question qui nous tient à cœur ou sur une thématique dont nous nous sommes peu ou prou renseignés.
Le numéro 38 d' «Awal » aborde un de ces sujets qui demeurent peu étudiés : «Le genre dans les littératures postcoloniales» à travers les œuvres de trois écrivains algériens d'origine kabyle : Feraoun, Mammeri et Belamri. En fait ce numéro rassemble les travaux de deux journées d'études qui avaient été consacrées à ces trois hommes de lettres à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris en 2006 pour les deux premiers et 2007 pour le troisième. Le credo des analystes est que la littérature peut servir l'anthropologie sociale. C'est pourquoi l'analyse du genre (les rapports hommes femmes) tel qu'il apparaît dans les œuvres de ces auteurs est susceptible de nous édifier sur les « modes de transmission et de perpétuation de la culture ». « Le présent volume, note Hervé Sanson dans la présentation, s'attache donc à circonscrire les rapports hommes/femmes, les relations qu'entretiennent le masculin et le féminin dans les sociétés décrites par les œuvres de Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun et Rabah Belamri ». Et de justifier ainsi le choix de Mouloud Mammeri, il « est un de ces auteurs qui constituent un repère symbolique pour la culture kabyle ». Quant à Mouloud Feraoun, son « œuvre nécessitait une relecture critique, tant celle-ci semblait figée dans sa réception en une certaine imagerie d'Epinal ». S'agissant de Rabah Belamri, étant « né en 1946 en Haute Kabylie, il fut passeur par excellence entre trois traditions : la française, dont il empruntait la langue ; l'arabo-musulmane, à laquelle il appartenait, et la kabyle, dont il était issu et qui l'inspira par ses dictons, proverbes et contes ». L'anthropologue Tassadit Yacine et directrice de l'EHESS sous le titre « une archéologie de la culture, Rabah Belamari, Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri » expose la problématique d'ensemble. Elle y explique comment « l'ethnologie informe la littérature et réciproquement ; ou comment la littérature rend visible en donnant de l'épaisseur à la dimension sociologique et/ou ethnologique ». Plus loin la même chercheuse y revient avec un autre article sous l'intitulé « Mouloud Mammeri, autopsie de la société rurale algérienne ». On verra que la description de l'ordre colonial se décline chez l'auteur de « La Colline oubliée » en une perturbation de l'ordre social « le malaise des hommes se lit dans leurs relations avec les femmes » nous dit Yacine. Zina Weygand a mené, quant à elle, sa petite enquête comparative auprès des épouses de l'écrivain égyptien Taha Hussein et de Rabah Belamri. Deux écrivains qui ont pour point commun d'être aveugles. Sous le titre « le rôle des épouses chez deux aveugles passeurs de culture », cette chercheuse, docteur en histoire, mariée à un aveugle, si elle a pu connaître l'écrivain algérien sur le tard de sa vie, n'a pas connu par contre l'écrivain égyptien qui a fait comme on le sait une partie de ses études à Paris. Les deux épouses en fait de nos écrivains déficients visuels sont des étrangères pour les sociétés auxquelles ils appartiennent. Rabah s'était lié à Yvonne et Taha à Suzanne. Cette quête intellectuelle de Zina Weygand entraîne le lecteur dans l'intimité poignante de couples solitaires mais habités par l'espoir et la grandeur de l'univers. Pour Rabah Belamri note Zina « la femme/avenir aura été Yvonne ; c'est elle qui aura rendu à ses jours « leurs couleurs perdues ». Quant à Taha Hussein dans une lettre à Suzanne, il écrivait ceci : «Platon pensait qu'en s'aimant on ne faisait que refaire ce qu'un accident avait défait ». Pour finir nous nous excusons pour cette lecture forcément sélective de ce numéro, il reste bien entendu à découvrir les articles signés par Hervé Sanson, Charles Bonn, Ouarda Himeur, Habib Tengour, Wadi Bouzar , Zineb Ali-Benali, Mourad Yelles, Denise Brahimi, Clothilde Gharsa-Sauret, Faiza Ghozali , François Desplanques, Souad Kherbi, Sofiane Laghouati et Jeanne Caraguel .
Le numéro 38 d' «Awal » aborde un de ces sujets qui demeurent peu étudiés : «Le genre dans les littératures postcoloniales» à travers les œuvres de trois écrivains algériens d'origine kabyle : Feraoun, Mammeri et Belamri. En fait ce numéro rassemble les travaux de deux journées d'études qui avaient été consacrées à ces trois hommes de lettres à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris en 2006 pour les deux premiers et 2007 pour le troisième. Le credo des analystes est que la littérature peut servir l'anthropologie sociale. C'est pourquoi l'analyse du genre (les rapports hommes femmes) tel qu'il apparaît dans les œuvres de ces auteurs est susceptible de nous édifier sur les « modes de transmission et de perpétuation de la culture ». « Le présent volume, note Hervé Sanson dans la présentation, s'attache donc à circonscrire les rapports hommes/femmes, les relations qu'entretiennent le masculin et le féminin dans les sociétés décrites par les œuvres de Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun et Rabah Belamri ». Et de justifier ainsi le choix de Mouloud Mammeri, il « est un de ces auteurs qui constituent un repère symbolique pour la culture kabyle ». Quant à Mouloud Feraoun, son « œuvre nécessitait une relecture critique, tant celle-ci semblait figée dans sa réception en une certaine imagerie d'Epinal ». S'agissant de Rabah Belamri, étant « né en 1946 en Haute Kabylie, il fut passeur par excellence entre trois traditions : la française, dont il empruntait la langue ; l'arabo-musulmane, à laquelle il appartenait, et la kabyle, dont il était issu et qui l'inspira par ses dictons, proverbes et contes ». L'anthropologue Tassadit Yacine et directrice de l'EHESS sous le titre « une archéologie de la culture, Rabah Belamari, Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri » expose la problématique d'ensemble. Elle y explique comment « l'ethnologie informe la littérature et réciproquement ; ou comment la littérature rend visible en donnant de l'épaisseur à la dimension sociologique et/ou ethnologique ». Plus loin la même chercheuse y revient avec un autre article sous l'intitulé « Mouloud Mammeri, autopsie de la société rurale algérienne ». On verra que la description de l'ordre colonial se décline chez l'auteur de « La Colline oubliée » en une perturbation de l'ordre social « le malaise des hommes se lit dans leurs relations avec les femmes » nous dit Yacine. Zina Weygand a mené, quant à elle, sa petite enquête comparative auprès des épouses de l'écrivain égyptien Taha Hussein et de Rabah Belamri. Deux écrivains qui ont pour point commun d'être aveugles. Sous le titre « le rôle des épouses chez deux aveugles passeurs de culture », cette chercheuse, docteur en histoire, mariée à un aveugle, si elle a pu connaître l'écrivain algérien sur le tard de sa vie, n'a pas connu par contre l'écrivain égyptien qui a fait comme on le sait une partie de ses études à Paris. Les deux épouses en fait de nos écrivains déficients visuels sont des étrangères pour les sociétés auxquelles ils appartiennent. Rabah s'était lié à Yvonne et Taha à Suzanne. Cette quête intellectuelle de Zina Weygand entraîne le lecteur dans l'intimité poignante de couples solitaires mais habités par l'espoir et la grandeur de l'univers. Pour Rabah Belamri note Zina « la femme/avenir aura été Yvonne ; c'est elle qui aura rendu à ses jours « leurs couleurs perdues ». Quant à Taha Hussein dans une lettre à Suzanne, il écrivait ceci : «Platon pensait qu'en s'aimant on ne faisait que refaire ce qu'un accident avait défait ». Pour finir nous nous excusons pour cette lecture forcément sélective de ce numéro, il reste bien entendu à découvrir les articles signés par Hervé Sanson, Charles Bonn, Ouarda Himeur, Habib Tengour, Wadi Bouzar , Zineb Ali-Benali, Mourad Yelles, Denise Brahimi, Clothilde Gharsa-Sauret, Faiza Ghozali , François Desplanques, Souad Kherbi, Sofiane Laghouati et Jeanne Caraguel .


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