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Inflation et détérioration du pouvoir d'achat des Algériens
Professeur Abderrahmane Mebtoul Expert international management stratégique
Publié dans Le Midi Libre le 09 - 01 - 2011

Mon seul souci étant l'avenir de l'Algérie, les tensions sociales en Algérie nécessitant une révision de l'actuelle politique socio-économique, étaient prévisibles comme je l'annonçais depuis 2007 au moment où des experts organiques selon l'expression d'Antonio Gramsci, pour bénéficier de la rente caressaient du poil la politique du Gouvernement. Sans entrer dans les détails théoriques de l'essence de l'inflation largement connus, je me limiterai aux aspects concrets.
Mon seul souci étant l'avenir de l'Algérie, les tensions sociales en Algérie nécessitant une révision de l'actuelle politique socio-économique, étaient prévisibles comme je l'annonçais depuis 2007 au moment où des experts organiques selon l'expression d'Antonio Gramsci, pour bénéficier de la rente caressaient du poil la politique du Gouvernement. Sans entrer dans les détails théoriques de l'essence de l'inflation largement connus, je me limiterai aux aspects concrets.
1-La première raison de l'inflation est la non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux : 200 milliards de dollars annoncés ente 2004/2009 ( pas de bilan à ce jour) et 286 entre 2010/2014 dont 130 de restes à réaliser des projets de 2004//2009 pour un taux de croissance ne dépassant pas 2/3% moyenne 2004/2010 (donc plus de 400 milliards de dollars soit presque le programme de relance US et chinois ) ce qui a évidement un impact sur le taux de chômage dont le taux officiel autant que celui du taux d'inflation sont des taux biaisés. Ce déversement de cette importante masse monétaire sans contreparties productives a un impact évidemment tant sur le taux d'inflation que le taux de chômage réel qui sont largement supérieurs aux taux officiels. Une récente étude de l'OCDE montre clairement que pour certains pays du pourtour méditerranéen que l'Algérie dépense deux fois plus pour deux fois moins de résultats : projets mal ciblés, les infrastructures ne constituant qu'un moyen, une gouvernance mitigée, l'entreprise et le savoir dévalorisés, mauvaise gestion et surtout la corruption qui s'est socialisée.
2. La deuxième raison liée à la première est la faiblesse d'une politique salariale cohérente privilégiant les créateurs de valeur ajoutée le travail et l'intelligence au profit d'emplois rente ce qui fait que la productivité globale est une des plus faible au niveau de la région. Pour preuve, le ratio masse salariale sur le PIB pour 2009/2010 est inférieur à 20% contre plus de 45% à la fin des années 1976/1979 contre une moyenne mondiale supérieure à 60% démontrant que les augmentations de salaires pour les secteurs à valeur ajoutée ( inclus la santé et l'enseignement) ne sont pas la cause essentielle de l'inflation mais les emplois improductifs. D'où l'importance de saisir correctement les liens entre accumulation, modèle de consommation et répartition du revenu national par couches sociales, enquêtes inexistantes.
3.-La troisième raison est l'extension de la sphère informelle qui contrôle quatre segments celui des fruits et légumes, de la viande rouge et blanche ; du poisson et du textile /cuir, ce dernier à travers les importations de valises avec plus de 40% de la masse monétaire en circulation. L'allongement des circuits de commercialisation à travers leur désorganisation entre le producteur et le consommateur favorise les rentes de monopoles. Ce qui fait que tant le chèque imposé ( qui vient d'être abrogé ) d'obligation de 500.000 dinars et le contrôle des prix sur essentiellement le détaillant sont de peu d'efficacité car ne s'étant pas attaqué à l'essence à des phénomènes. C'est que la sphère informelle favorisant les actions spéculatives est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l'Etat existant au niveau des segments du pouvoir des liens dialectiques entre la sphère informelle et la logique rentière. Il en résulte l'absence d'une régulation produit d'une incohérence et du manque de visibilité dans la politique économique et sociale et en cas de remous sociaux, une mentalité bureaucratique croyant que des lois et commissions résoudront les problèmes.
4. La quatrième raison est l'inflation importée mais la question qui se pose pourquoi lorsque le taux d'inflation mondial allait vers zéro en 2009 cela n'a profité ni aux producteurs ni aux consommateurs algériens. Le dérapage du dinar, gonflant d'ailleurs artificiellement les recettes fiscales ( voilant l'importance du déficit budgétaire) et le fonds de régulation des recettes calculés en dinars algériens, les taxes exorbitantes au niveau des douanes qui s'appliquent à un dinar dévalué pour entretenir notamment les couches rentières ont largement contribué à favoriser la hausse des prix. Cela envoie à une économie totalement rentière où 98% des exportations sont le fait d'hydrocarbures et 75% des importations (équipement, matières premières où plus de 80% des entreprises privées et publiques fonctionnent avec des inputs importés avec un monopole privé aussi néfaste que le public) et les biens finaux représentent entre 2009/2010 environ 70/75% de nos besoins.
5.-En conclusion un Etat riche avec plus de 150 milliards de dollars fin décembre 2010 dont 80% déposées à l'étranger mais une population de plus en plus pauvre où 70% perçoit moins de 20.000 dinars par mois consacrant plus de 80% de ce modeste revenu aux biens de première nécessité. Et se pose cette question : comment passer d'une économie de rente à une économie productive s'insérant dans le cadre des valeurs internationales, une économie de marché productive, comme les pays émergents en évitant l'illusion du retour au tout Etat des années 1970 qui ne ferait qu'accélérer la crise mais avec un rôle stratégique pour l'Etat régulateur. Le défi pour l'Algérie, étant un problème de sécurité nationale, c'est que l'on va vers l'épuisement des hydrocarbures ( 16 ans pour le pétrole, 25 ans pour le gaz peut être moins tenant compte du gaz non conventionnel et de la forte consommation intérieure) dans la mesure où l'important n'est pas tant de découvrir des gisements mais de tenir compte de leur rentabilité économique face tant aux concurrents que d'autres énergies substituables. En bref le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir il y a urgence d'un dialogue serein politique, économique, social privilégiant les intérêts supérieurs de l'Algérie afin de réorienter l'actuelle politique socio-économique conciliant efficacité économique et une très profonde justice sociale, si l'on veut éviter une très grave dérive au pays. Dialoguer et savoir écouter est la vertu des grands dirigeants. Cela suppose en Algérie une rupture culturelle d'abord de nos dirigeants et une profonde mutation systémique nécessitant la démocratisation des décisions politiques et économiques.
1-La première raison de l'inflation est la non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux : 200 milliards de dollars annoncés ente 2004/2009 ( pas de bilan à ce jour) et 286 entre 2010/2014 dont 130 de restes à réaliser des projets de 2004//2009 pour un taux de croissance ne dépassant pas 2/3% moyenne 2004/2010 (donc plus de 400 milliards de dollars soit presque le programme de relance US et chinois ) ce qui a évidement un impact sur le taux de chômage dont le taux officiel autant que celui du taux d'inflation sont des taux biaisés. Ce déversement de cette importante masse monétaire sans contreparties productives a un impact évidemment tant sur le taux d'inflation que le taux de chômage réel qui sont largement supérieurs aux taux officiels. Une récente étude de l'OCDE montre clairement que pour certains pays du pourtour méditerranéen que l'Algérie dépense deux fois plus pour deux fois moins de résultats : projets mal ciblés, les infrastructures ne constituant qu'un moyen, une gouvernance mitigée, l'entreprise et le savoir dévalorisés, mauvaise gestion et surtout la corruption qui s'est socialisée.
2. La deuxième raison liée à la première est la faiblesse d'une politique salariale cohérente privilégiant les créateurs de valeur ajoutée le travail et l'intelligence au profit d'emplois rente ce qui fait que la productivité globale est une des plus faible au niveau de la région. Pour preuve, le ratio masse salariale sur le PIB pour 2009/2010 est inférieur à 20% contre plus de 45% à la fin des années 1976/1979 contre une moyenne mondiale supérieure à 60% démontrant que les augmentations de salaires pour les secteurs à valeur ajoutée ( inclus la santé et l'enseignement) ne sont pas la cause essentielle de l'inflation mais les emplois improductifs. D'où l'importance de saisir correctement les liens entre accumulation, modèle de consommation et répartition du revenu national par couches sociales, enquêtes inexistantes.
3.-La troisième raison est l'extension de la sphère informelle qui contrôle quatre segments celui des fruits et légumes, de la viande rouge et blanche ; du poisson et du textile /cuir, ce dernier à travers les importations de valises avec plus de 40% de la masse monétaire en circulation. L'allongement des circuits de commercialisation à travers leur désorganisation entre le producteur et le consommateur favorise les rentes de monopoles. Ce qui fait que tant le chèque imposé ( qui vient d'être abrogé ) d'obligation de 500.000 dinars et le contrôle des prix sur essentiellement le détaillant sont de peu d'efficacité car ne s'étant pas attaqué à l'essence à des phénomènes. C'est que la sphère informelle favorisant les actions spéculatives est le produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l'Etat existant au niveau des segments du pouvoir des liens dialectiques entre la sphère informelle et la logique rentière. Il en résulte l'absence d'une régulation produit d'une incohérence et du manque de visibilité dans la politique économique et sociale et en cas de remous sociaux, une mentalité bureaucratique croyant que des lois et commissions résoudront les problèmes.
4. La quatrième raison est l'inflation importée mais la question qui se pose pourquoi lorsque le taux d'inflation mondial allait vers zéro en 2009 cela n'a profité ni aux producteurs ni aux consommateurs algériens. Le dérapage du dinar, gonflant d'ailleurs artificiellement les recettes fiscales ( voilant l'importance du déficit budgétaire) et le fonds de régulation des recettes calculés en dinars algériens, les taxes exorbitantes au niveau des douanes qui s'appliquent à un dinar dévalué pour entretenir notamment les couches rentières ont largement contribué à favoriser la hausse des prix. Cela envoie à une économie totalement rentière où 98% des exportations sont le fait d'hydrocarbures et 75% des importations (équipement, matières premières où plus de 80% des entreprises privées et publiques fonctionnent avec des inputs importés avec un monopole privé aussi néfaste que le public) et les biens finaux représentent entre 2009/2010 environ 70/75% de nos besoins.
5.-En conclusion un Etat riche avec plus de 150 milliards de dollars fin décembre 2010 dont 80% déposées à l'étranger mais une population de plus en plus pauvre où 70% perçoit moins de 20.000 dinars par mois consacrant plus de 80% de ce modeste revenu aux biens de première nécessité. Et se pose cette question : comment passer d'une économie de rente à une économie productive s'insérant dans le cadre des valeurs internationales, une économie de marché productive, comme les pays émergents en évitant l'illusion du retour au tout Etat des années 1970 qui ne ferait qu'accélérer la crise mais avec un rôle stratégique pour l'Etat régulateur. Le défi pour l'Algérie, étant un problème de sécurité nationale, c'est que l'on va vers l'épuisement des hydrocarbures ( 16 ans pour le pétrole, 25 ans pour le gaz peut être moins tenant compte du gaz non conventionnel et de la forte consommation intérieure) dans la mesure où l'important n'est pas tant de découvrir des gisements mais de tenir compte de leur rentabilité économique face tant aux concurrents que d'autres énergies substituables. En bref le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir il y a urgence d'un dialogue serein politique, économique, social privilégiant les intérêts supérieurs de l'Algérie afin de réorienter l'actuelle politique socio-économique conciliant efficacité économique et une très profonde justice sociale, si l'on veut éviter une très grave dérive au pays. Dialoguer et savoir écouter est la vertu des grands dirigeants. Cela suppose en Algérie une rupture culturelle d'abord de nos dirigeants et une profonde mutation systémique nécessitant la démocratisation des décisions politiques et économiques.


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