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Le Mawlid et ses couleurs dans les Aurès
Publié dans Le Midi Libre le 17 - 02 - 2011

Dans beaucoup de mechtas et de petits hameaux des Aurès, pétards, fusées lumineuses, signaux incandescents et autres feux de Bengale ne font toujours pas partie de la panoplie que l'on apprête pour célébrer la naissance du Sceau des Prophètes (QSSSL). A M'chounech, Menaâ, Tazoult et dans certains villages de la région de Seriana, l'on est encore solidement accroché aux traditions ancestrales qui font de l'invocation d'Allah et de son Prophète Mohamed (QSSSL), de la psalmodie du Saint Coran et de la déclamation de poèmes glorifiant le Messager (QSSSL), les seules manières de célébrer le Mawlid Ennabaoui. Tous les hommes de la famille se rassemblent à cette occasion, faisant de ces réunions l'élément le plus distinctif du cérémonial du Mawlid dans ces régions. Le célèbre poème El-Burda, dédié exclusivement aux vertus humaines et surhumaines de l'envoyé d'Allah est immanquablement récité dans ces assemblées, affirme cheikh Ahmed Ferhani, enseignant retraité. Se réunissent le grand-père, le père, les enfants et même les petits-enfants de la famille qui s'habillent tous en blanc (gandoura, burnous et turban), ajoute ce septuagénaire, précisant que ces assemblées débutent après le coucher du soleil pour se poursuivre une bonne partie de la nuit. Les femmes rejoignent également ces réunions, écoutant et priant pour le Prophète à chaque fois que son Nom est évoqué. Si cette pratique est honorée aujourd'hui par un petit nombre de familles de la région, celle du henné et de l'encens demeure plus généralement observée dans la région des Aurès, comme ailleurs dans le pays et le reste du monde musulman.
Incontournable "Djaoui"
Les femmes des différentes régions de la wilaya de Batna accordent ainsi une attention particulièrement à l'encens localement appelée El-Djaoui qu'elles préfèrent acheter à l'état brut dans des échoppes d'Er-Rahba, le vieux marché des épices et des herbes. L'encens est placé dans le "Kanoun", une sorte de brasero en terre cuite rempli de braises que l'on attise juste avant le coucher du soleil. Tous les coins et recoins de la maison sont ensuite encensés et sentent le parfum subtil du Djaoui, une tradition héritée des aïeux et qui "diffuse dans toute la demeure des senteurs de gaieté, de joie de vivre et de spiritualité", se réjoui Mme Keltoum de Zana El Beïda. Beaucoup de femmes rencontrées à Er-Rahba, qui pullule de monde durant les journées précédant le Mawlid, affirment préférer l'encens brut à celui "aromatisé et emballé dans de petites boites". C'est le cas de Mme Aïcha H., grand-mère depuis peu, qui assure que ce choix "donne l'impression d'un meilleur respect des traditions héritées de mère en fille". Elle soutient également que la poudre de henné vendue en boîte ne peut pas remplacer le henné traditionnel acheté sous forme de feuilles sèches que l'on réduit en poudre à domicile avant de les mélanger à de l'huile d'olive pour appliquer le tout sur les mains et les pieds des enfants et des femmes en cette grande occasion. Les mères de familles ne manquent pas non plus d'acheter, comme partout ailleurs, des bougies pour illuminer chaque pièce de la maison. Ces bougies sont placées dans des chandeliers en terre cuite où à même le sol. Mère de cinq enfants, Djamila B., la cinquantaine, affirme préférer des bougies simples à la place des bougies présentées sur différents supports en verre mais à des prix exorbitants.
Le temps béni où le bonheur tenait à une vieille boîte de conserves
Aujourd'hui, le Mawlid induit "beaucoup de charges plutôt inutiles", soupire une autre dame, septuagénaire, rencontrée près d'Er-Rahba, contemplant une table achalandée d'articles pyrotechniques divers, venus tout droit d'Extrême-Orient. De notre temps, dit-elle, "les jeux étaient plus simples et on les préparait soi-même plusieurs jours avant la fête". "Moi-même, raconte-t-elle, je recueillais des boîtes de concentré de tomate, j'y faisais des trous à la façon d'un tamis, les attachais à un bâton avant de placer une bougie à l'intérieur". Attendrie à cette simple évocation, elle s'exclame : "Vous n'imaginerez jamais la joie des petits lorsqu'ils s'armaient de ces boîtes pour les faire joyeusement tournoyer autour de la maison dès la tombée de la nuit". Aujourd'hui, regrette-t-elle, "les enfants, dont mes propres fils, se croient obligés d'acheter des pétards puissants et des jeux d'artifice à l'origine de tant d'accidents". Tenant entre les mains deux sachets de couscous qu'elle venait d'acheter au marché d'Er-Rahba, Mme Noua F. affirme en soupirant que jadis, "on roulait nous-mêmes le couscous, la veille du Mawlid". Cela donnait, certes, un "surcroît de travail, mais cela conférait une grande convivialité à la fête". En dépit du "progrès", nombre de régions des Aurès tiennent à préserver la spécificité de cette fête du Mawlid par les cérémonials du henné, de l'encens, des bougies, du couscous et des assemblées collectives dominées par la prière. Loin des crépitements et des pétards et en toute sécurité.
Dans beaucoup de mechtas et de petits hameaux des Aurès, pétards, fusées lumineuses, signaux incandescents et autres feux de Bengale ne font toujours pas partie de la panoplie que l'on apprête pour célébrer la naissance du Sceau des Prophètes (QSSSL). A M'chounech, Menaâ, Tazoult et dans certains villages de la région de Seriana, l'on est encore solidement accroché aux traditions ancestrales qui font de l'invocation d'Allah et de son Prophète Mohamed (QSSSL), de la psalmodie du Saint Coran et de la déclamation de poèmes glorifiant le Messager (QSSSL), les seules manières de célébrer le Mawlid Ennabaoui. Tous les hommes de la famille se rassemblent à cette occasion, faisant de ces réunions l'élément le plus distinctif du cérémonial du Mawlid dans ces régions. Le célèbre poème El-Burda, dédié exclusivement aux vertus humaines et surhumaines de l'envoyé d'Allah est immanquablement récité dans ces assemblées, affirme cheikh Ahmed Ferhani, enseignant retraité. Se réunissent le grand-père, le père, les enfants et même les petits-enfants de la famille qui s'habillent tous en blanc (gandoura, burnous et turban), ajoute ce septuagénaire, précisant que ces assemblées débutent après le coucher du soleil pour se poursuivre une bonne partie de la nuit. Les femmes rejoignent également ces réunions, écoutant et priant pour le Prophète à chaque fois que son Nom est évoqué. Si cette pratique est honorée aujourd'hui par un petit nombre de familles de la région, celle du henné et de l'encens demeure plus généralement observée dans la région des Aurès, comme ailleurs dans le pays et le reste du monde musulman.
Incontournable "Djaoui"
Les femmes des différentes régions de la wilaya de Batna accordent ainsi une attention particulièrement à l'encens localement appelée El-Djaoui qu'elles préfèrent acheter à l'état brut dans des échoppes d'Er-Rahba, le vieux marché des épices et des herbes. L'encens est placé dans le "Kanoun", une sorte de brasero en terre cuite rempli de braises que l'on attise juste avant le coucher du soleil. Tous les coins et recoins de la maison sont ensuite encensés et sentent le parfum subtil du Djaoui, une tradition héritée des aïeux et qui "diffuse dans toute la demeure des senteurs de gaieté, de joie de vivre et de spiritualité", se réjoui Mme Keltoum de Zana El Beïda. Beaucoup de femmes rencontrées à Er-Rahba, qui pullule de monde durant les journées précédant le Mawlid, affirment préférer l'encens brut à celui "aromatisé et emballé dans de petites boites". C'est le cas de Mme Aïcha H., grand-mère depuis peu, qui assure que ce choix "donne l'impression d'un meilleur respect des traditions héritées de mère en fille". Elle soutient également que la poudre de henné vendue en boîte ne peut pas remplacer le henné traditionnel acheté sous forme de feuilles sèches que l'on réduit en poudre à domicile avant de les mélanger à de l'huile d'olive pour appliquer le tout sur les mains et les pieds des enfants et des femmes en cette grande occasion. Les mères de familles ne manquent pas non plus d'acheter, comme partout ailleurs, des bougies pour illuminer chaque pièce de la maison. Ces bougies sont placées dans des chandeliers en terre cuite où à même le sol. Mère de cinq enfants, Djamila B., la cinquantaine, affirme préférer des bougies simples à la place des bougies présentées sur différents supports en verre mais à des prix exorbitants.
Le temps béni où le bonheur tenait à une vieille boîte de conserves
Aujourd'hui, le Mawlid induit "beaucoup de charges plutôt inutiles", soupire une autre dame, septuagénaire, rencontrée près d'Er-Rahba, contemplant une table achalandée d'articles pyrotechniques divers, venus tout droit d'Extrême-Orient. De notre temps, dit-elle, "les jeux étaient plus simples et on les préparait soi-même plusieurs jours avant la fête". "Moi-même, raconte-t-elle, je recueillais des boîtes de concentré de tomate, j'y faisais des trous à la façon d'un tamis, les attachais à un bâton avant de placer une bougie à l'intérieur". Attendrie à cette simple évocation, elle s'exclame : "Vous n'imaginerez jamais la joie des petits lorsqu'ils s'armaient de ces boîtes pour les faire joyeusement tournoyer autour de la maison dès la tombée de la nuit". Aujourd'hui, regrette-t-elle, "les enfants, dont mes propres fils, se croient obligés d'acheter des pétards puissants et des jeux d'artifice à l'origine de tant d'accidents". Tenant entre les mains deux sachets de couscous qu'elle venait d'acheter au marché d'Er-Rahba, Mme Noua F. affirme en soupirant que jadis, "on roulait nous-mêmes le couscous, la veille du Mawlid". Cela donnait, certes, un "surcroît de travail, mais cela conférait une grande convivialité à la fête". En dépit du "progrès", nombre de régions des Aurès tiennent à préserver la spécificité de cette fête du Mawlid par les cérémonials du henné, de l'encens, des bougies, du couscous et des assemblées collectives dominées par la prière. Loin des crépitements et des pétards et en toute sécurité.


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