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Un des plus grands noms de la chanson algérienne
Lili Boniche... le crooner de la Casbah
Publié dans Le Midi Libre le 17 - 08 - 2011

Lili Boniche interprète un répertoire varié : chaâbi, tango, rumba, andalou… Lili Boniche est né en 1921 dans une venelle de la Basse Casbah d'Alger de parents modestes juifs originaires d'Akbou (Petite-Kabylie). Son père, mélomane et bon joueur de mandole, a toujours encouragé les dispositions musicales de son fils en le faisant admettre, dès l'âge de dix ans, comme élève par Saoud l'Oranais, maître du «hawzi», l'un des dérivés populaires de la musique classique arabo-andalouse tel que pratiqué à Tlemcen et dans la capitale algérienne.
Lili Boniche interprète un répertoire varié : chaâbi, tango, rumba, andalou… Lili Boniche est né en 1921 dans une venelle de la Basse Casbah d'Alger de parents modestes juifs originaires d'Akbou (Petite-Kabylie). Son père, mélomane et bon joueur de mandole, a toujours encouragé les dispositions musicales de son fils en le faisant admettre, dès l'âge de dix ans, comme élève par Saoud l'Oranais, maître du «hawzi», l'un des dérivés populaires de la musique classique arabo-andalouse tel que pratiqué à Tlemcen et dans la capitale algérienne.
Lili Boniche assimile très vite ce répertoire difficile et se familiarise avec le luth. Ensuite, il quitte Saoud pour s'initier au classique pur au sein des écoles de musique «Moutribia» et «al-Moussilia». D'ores et déjà considéré comme un jeune prodige, il fait vivre sa famille en se produisant dans les fêtes familiales.
Il a un peu plus de quinze ans quand M. Azrou, directeur de Radio-Alger, lui confie une émission hebdomadaire consacrée au
« hawzi » et au répertoire classique. Les amateurs voient en lui un grand espoir de la musique traditionnelle algérienne,
mais Lili Boniche décide de moderniser son style, convaincu que son public a de plus en plus de mal à suivre les compositions traditionnelles.
D'Alexandrie à Beyrouth, d'Alger à Paris, où plusieurs cabarets orientaux se sont ouverts, la musique arabe se frotte à l'Occident, au jazz et aux musiques «afro-latines» en vogue. Le «maître des générations», l'Egyptien Mohamed Abdel Wahab n'a-t-il pas composé des rumbas ? Comme les Algériens Salim Halali et
Abdel Gobansi, Lili Boniche mélange les genres : rumba, paso doble, tango. Il adapte les succès occidentaux, compose des chansons en francarabe, en mélangeant savamment les deux langues (c'est au Liban et en Egypte que le genre a été inventé, dans les années 1900).
Lili Boniche épouse une comtesse allemande, « Elle était belle, riche et folle de moi », se souvient-il en souriant ; il l'épouse illico. La version officielle veut que la belle ait été terriblement jalouse de toutes les femmes (à l'époque, on ne disait pas encore les groupies) qui tournaient autour de son chanteur de charme et ait obligé le crooner d'Alger à raccrocher.
Il exerce alors d'autres activités professionnelles. Jusqu'en 1962, il gère quatre des plus beaux cinémas d'Alger.
Après l'Indépendance il crée à Paris une société de restauration d'entreprise et vend du matériel de bureau sans jamais lâcher tout à fait le chant, le luth et la guitare électrique. Il ne se produit alors que dans des fêtes et des mariages.
Aux débuts des années 90, toute une génération de réalisateurs redécouvrent ses chansons et les utilisent dans les bandes sonores de leurs films. Le Grand Pardon, La vérité si je mens, Mémoires d'immigrés : à travers le cinéma, Lili Boniche retrouve les lettres de noblesse que sa comtesse l'avait contraint à abandonner. Mais à la fin des années 80, à la demande de la communauté juive d'Algérie, il retrouve la scène et le chemin des studios. Les cinéastes font également appel à lui et il joue dans des films comme Le Grand Pardon avec Roger Hanin, autre natif de La Casbah d'Alger.
En 1998, il sort un album intitulé Alger, Alger produit par… le patron d'une maison de couture. Le succès est mitigé mais l'Américain Bill Laswell reprend la production et la machine repart. Un concert plus ou moins privé à l'Elysée-Montmartre (célèbre salle parisienne, plus dévolue au rock'n roll qu'à la romance), une prestation mémorable lors des Belles Nuits du Ramadhan… et l'histoire reprend, comme si le conteur reprenait sa lecture exactement là où il l'avait laissée. Le 10 juin 1999, il donne un unique concert à l'Olympia, accompagné au piano par son ami Maurice el Médioni, né à Oran. Il évoque Alger et El Hadj el Anka, «notre maître à tous» et rend hommage au musicien Mustapha Skandrani.
Ce fut sa dernière apparition en public et il s'éteint discrètement le 3 mars 2008.
Lili Boniche assimile très vite ce répertoire difficile et se familiarise avec le luth. Ensuite, il quitte Saoud pour s'initier au classique pur au sein des écoles de musique «Moutribia» et «al-Moussilia». D'ores et déjà considéré comme un jeune prodige, il fait vivre sa famille en se produisant dans les fêtes familiales.
Il a un peu plus de quinze ans quand M. Azrou, directeur de Radio-Alger, lui confie une émission hebdomadaire consacrée au
« hawzi » et au répertoire classique. Les amateurs voient en lui un grand espoir de la musique traditionnelle algérienne,
mais Lili Boniche décide de moderniser son style, convaincu que son public a de plus en plus de mal à suivre les compositions traditionnelles.
D'Alexandrie à Beyrouth, d'Alger à Paris, où plusieurs cabarets orientaux se sont ouverts, la musique arabe se frotte à l'Occident, au jazz et aux musiques «afro-latines» en vogue. Le «maître des générations», l'Egyptien Mohamed Abdel Wahab n'a-t-il pas composé des rumbas ? Comme les Algériens Salim Halali et
Abdel Gobansi, Lili Boniche mélange les genres : rumba, paso doble, tango. Il adapte les succès occidentaux, compose des chansons en francarabe, en mélangeant savamment les deux langues (c'est au Liban et en Egypte que le genre a été inventé, dans les années 1900).
Lili Boniche épouse une comtesse allemande, « Elle était belle, riche et folle de moi », se souvient-il en souriant ; il l'épouse illico. La version officielle veut que la belle ait été terriblement jalouse de toutes les femmes (à l'époque, on ne disait pas encore les groupies) qui tournaient autour de son chanteur de charme et ait obligé le crooner d'Alger à raccrocher.
Il exerce alors d'autres activités professionnelles. Jusqu'en 1962, il gère quatre des plus beaux cinémas d'Alger.
Après l'Indépendance il crée à Paris une société de restauration d'entreprise et vend du matériel de bureau sans jamais lâcher tout à fait le chant, le luth et la guitare électrique. Il ne se produit alors que dans des fêtes et des mariages.
Aux débuts des années 90, toute une génération de réalisateurs redécouvrent ses chansons et les utilisent dans les bandes sonores de leurs films. Le Grand Pardon, La vérité si je mens, Mémoires d'immigrés : à travers le cinéma, Lili Boniche retrouve les lettres de noblesse que sa comtesse l'avait contraint à abandonner. Mais à la fin des années 80, à la demande de la communauté juive d'Algérie, il retrouve la scène et le chemin des studios. Les cinéastes font également appel à lui et il joue dans des films comme Le Grand Pardon avec Roger Hanin, autre natif de La Casbah d'Alger.
En 1998, il sort un album intitulé Alger, Alger produit par… le patron d'une maison de couture. Le succès est mitigé mais l'Américain Bill Laswell reprend la production et la machine repart. Un concert plus ou moins privé à l'Elysée-Montmartre (célèbre salle parisienne, plus dévolue au rock'n roll qu'à la romance), une prestation mémorable lors des Belles Nuits du Ramadhan… et l'histoire reprend, comme si le conteur reprenait sa lecture exactement là où il l'avait laissée. Le 10 juin 1999, il donne un unique concert à l'Olympia, accompagné au piano par son ami Maurice el Médioni, né à Oran. Il évoque Alger et El Hadj el Anka, «notre maître à tous» et rend hommage au musicien Mustapha Skandrani.
Ce fut sa dernière apparition en public et il s'éteint discrètement le 3 mars 2008.


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