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Le verdict déchaîne les passions, les candidats s'organisent
Egypte, procès Moubarak
Publié dans Le Midi Libre le 06 - 06 - 2012

Le verdict du procès Moubarak a enflammé la place Tahrir. En ligne de mire, le second tour et son impossible choix pour les révolutionnaires.
Après la lecture du verdict à l'extérieur du tribunal l'ambiance change. Les uns se contentent du résultat, les autres sont furieux et s'en prennent à la police. Et le combat se déplace. "Rendez-vous sur Tahrir, crie un jeune homme. On va la relancer, cette révolution."
Le peuple a renoué avec la contestation à la place Tahrir et il a été entendu puisque le parquet a fait appel des verdicts rendus samedi dernier dans le procès du président déchu, Hosni Moubarak, qui ont provoqué une vague de protestations, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Le procureur "a ordonné d'entamer les procédures d'appel", a-t-on appris auprès du parquet. Cette source n'a toutefois pas précisé si ces appels visaient toutes les décisions de justice rendues samedi, ou seulement les acquittements.
Le procès a été l'étincelle, mais le feu couvait depuis longtemps. Parmi les manifestants, nombreux sont des déçus du second tour. Ils ne veulent pas faire le choix entre Mohamed Morsi, candidat du Parti de la liberté et de la justice créé par les Frères, et le militaire Ahmed Shafiq, ex-Premier ministre de Moubarak, considéré comme un homme de l'ancien régime. Hany, un Copte, confiait il y a quelques jours : "Si je vote Morsi, je me fais avoir, parce que je suis chrétien. Si je vote Shafiq, je vote pour un nouveau Moubarak. Et pourtant, je veux voter. Je fais quoi ?" Son favori, Hamdeen Sabahi, a fait une percée inattendue au premier tour : plus de 20 %. C'est le troisième homme que personne n'attendait, surtout après les élections législatives de cet hiver, quand les citoyens égyptiens ont donné plus de deux tiers de leurs voix aux Frères musulmans et aux salafistes.
Le vote du premier tour dessine une nouvelle carte politique de l'Egypte. Les frontières se déplacent encore et un marqueur apparaît : la disparité ville-campagne. En bref, ce sont les villes qui ont fait la révolution. Elles ont voté en majorité libéral ou révolutionnaire. Mais ce sont les campagnes qui ont décidé du résultat de la présidentielle, comme le montre ce graphique du résultat des élections : elles sont plus conservatrices, plus sensibles aux mobilisations des appareils des grosses machines politiques des Frères musulmans et des notables de l'ère Moubarak encore en place. Voilà comment la majorité de la population se trouve confrontée à un choix impossible.
La révolution des Frères
Le parti des Frères musulmans leur a envoyé un signal fort : samedi, le mouvement a appelé à manifester. C'était la première fois depuis le premier anniversaire de la révolution égyptienne, le 25 janvier 2012. Omar Salam, sympathisant des Frères, manifeste, très calme : "Ça faisait longtemps qu'on les attendait pour rassembler tous les Egyptiens contre l'ancien régime, qui survit toujours. Ils agissent enfin, à notre grand étonnement, mais c'est une bonne nouvelle." Longtemps prudents, les Frères ont choisi désormais clairement leur camp : celui de la révolution. Mohamed Morsi a déclaré qu'il faisait partie des gens qui ont vécu sous l'oppression, avant d'ajouter : "J'étais, je suis et je resterai un révolutionnaire jusqu'à ce que la révolution réussisse." S'il est élu, Morsi promet un nouveau procès.
Ahmed Shafiq contre-attaque : "Je représente un Etat non religieux, les Frères représentent un Etat sectaire. Je représente le progrès et la lumière, ils représentent l'arriération et l'obscurantisme." Jusqu'à affirmer que les Frères incarnent l'ancien régime, un argument un peu surprenant pour l'ancien Premier ministre de Moubarak ! Il est la première cible des manifestants de Tahrir, dont certains chantent que Shafiq et l'ancien raïs, c'est la même chose. Il en faudra peut-être plus pour que les déçus du second tour rejoignent Morsi. Leurs champions, Sabahi, Aboul Fotouh ou Baradei, s'organisent de leur côté pour peser sur le second tour. Les appels à la création d'un conseil présidentiel civil se multiplient. C'est une vieille idée. Déjà, cet hiver, les trois larrons voulaient créer un gouvernement de salut national. Chacun pose ses conditions. Aboul Fotouh, entre autres, réclame la création d'une assemblée constituante représentative du peuple, deux vice-présidents, un gouvernement de coalition dirigé par un Premier ministre extérieur au Parti de la liberté et de la justice.
Ni Sabahi ni Aboul Fotouh n'ont appelé à voter pour un candidat ou pour l'autre. Mais le parti du premier, al-Karama, faisait partie de la coalition menée par le Parti de la liberté et de la justice. Et Aboul Fotouh est un ancien Frère musulman. Une coalition pourrait être possible avec Mohamed Morsi. Cela tombe bien, ils se rencontrent aujourd'hui pour en discuter.
Le verdict du procès Moubarak a enflammé la place Tahrir. En ligne de mire, le second tour et son impossible choix pour les révolutionnaires.
Après la lecture du verdict à l'extérieur du tribunal l'ambiance change. Les uns se contentent du résultat, les autres sont furieux et s'en prennent à la police. Et le combat se déplace. "Rendez-vous sur Tahrir, crie un jeune homme. On va la relancer, cette révolution."
Le peuple a renoué avec la contestation à la place Tahrir et il a été entendu puisque le parquet a fait appel des verdicts rendus samedi dernier dans le procès du président déchu, Hosni Moubarak, qui ont provoqué une vague de protestations, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Le procureur "a ordonné d'entamer les procédures d'appel", a-t-on appris auprès du parquet. Cette source n'a toutefois pas précisé si ces appels visaient toutes les décisions de justice rendues samedi, ou seulement les acquittements.
Le procès a été l'étincelle, mais le feu couvait depuis longtemps. Parmi les manifestants, nombreux sont des déçus du second tour. Ils ne veulent pas faire le choix entre Mohamed Morsi, candidat du Parti de la liberté et de la justice créé par les Frères, et le militaire Ahmed Shafiq, ex-Premier ministre de Moubarak, considéré comme un homme de l'ancien régime. Hany, un Copte, confiait il y a quelques jours : "Si je vote Morsi, je me fais avoir, parce que je suis chrétien. Si je vote Shafiq, je vote pour un nouveau Moubarak. Et pourtant, je veux voter. Je fais quoi ?" Son favori, Hamdeen Sabahi, a fait une percée inattendue au premier tour : plus de 20 %. C'est le troisième homme que personne n'attendait, surtout après les élections législatives de cet hiver, quand les citoyens égyptiens ont donné plus de deux tiers de leurs voix aux Frères musulmans et aux salafistes.
Le vote du premier tour dessine une nouvelle carte politique de l'Egypte. Les frontières se déplacent encore et un marqueur apparaît : la disparité ville-campagne. En bref, ce sont les villes qui ont fait la révolution. Elles ont voté en majorité libéral ou révolutionnaire. Mais ce sont les campagnes qui ont décidé du résultat de la présidentielle, comme le montre ce graphique du résultat des élections : elles sont plus conservatrices, plus sensibles aux mobilisations des appareils des grosses machines politiques des Frères musulmans et des notables de l'ère Moubarak encore en place. Voilà comment la majorité de la population se trouve confrontée à un choix impossible.
La révolution des Frères
Le parti des Frères musulmans leur a envoyé un signal fort : samedi, le mouvement a appelé à manifester. C'était la première fois depuis le premier anniversaire de la révolution égyptienne, le 25 janvier 2012. Omar Salam, sympathisant des Frères, manifeste, très calme : "Ça faisait longtemps qu'on les attendait pour rassembler tous les Egyptiens contre l'ancien régime, qui survit toujours. Ils agissent enfin, à notre grand étonnement, mais c'est une bonne nouvelle." Longtemps prudents, les Frères ont choisi désormais clairement leur camp : celui de la révolution. Mohamed Morsi a déclaré qu'il faisait partie des gens qui ont vécu sous l'oppression, avant d'ajouter : "J'étais, je suis et je resterai un révolutionnaire jusqu'à ce que la révolution réussisse." S'il est élu, Morsi promet un nouveau procès.
Ahmed Shafiq contre-attaque : "Je représente un Etat non religieux, les Frères représentent un Etat sectaire. Je représente le progrès et la lumière, ils représentent l'arriération et l'obscurantisme." Jusqu'à affirmer que les Frères incarnent l'ancien régime, un argument un peu surprenant pour l'ancien Premier ministre de Moubarak ! Il est la première cible des manifestants de Tahrir, dont certains chantent que Shafiq et l'ancien raïs, c'est la même chose. Il en faudra peut-être plus pour que les déçus du second tour rejoignent Morsi. Leurs champions, Sabahi, Aboul Fotouh ou Baradei, s'organisent de leur côté pour peser sur le second tour. Les appels à la création d'un conseil présidentiel civil se multiplient. C'est une vieille idée. Déjà, cet hiver, les trois larrons voulaient créer un gouvernement de salut national. Chacun pose ses conditions. Aboul Fotouh, entre autres, réclame la création d'une assemblée constituante représentative du peuple, deux vice-présidents, un gouvernement de coalition dirigé par un Premier ministre extérieur au Parti de la liberté et de la justice.
Ni Sabahi ni Aboul Fotouh n'ont appelé à voter pour un candidat ou pour l'autre. Mais le parti du premier, al-Karama, faisait partie de la coalition menée par le Parti de la liberté et de la justice. Et Aboul Fotouh est un ancien Frère musulman. Une coalition pourrait être possible avec Mohamed Morsi. Cela tombe bien, ils se rencontrent aujourd'hui pour en discuter.


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