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Les artistes face aux "désastres de la guerre"
Exposition foisonnante et riche en questionnements à Louvre-Lens
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 06 - 2014

Comment les artistes ont-ils représenté la guerre ? Des campagnes napoléoniennes au conflit syrien, le Louvre-Lens propose jusqu'au 6 octobre Les Désastres de la guerre. 1800-2014, une exposition foisonnante et riche en questionnements à travers plus de 450 oeuvres.
Comment les artistes ont-ils représenté la guerre ? Des campagnes napoléoniennes au conflit syrien, le Louvre-Lens propose jusqu'au 6 octobre Les Désastres de la guerre. 1800-2014, une exposition foisonnante et riche en questionnements à travers plus de 450 oeuvres.
Morts, destructions, souffrances : la visite de la nouvelle exposition du Louvre-Lens est une expérience douloureuse, voire angoissante. Comment ne pas frissonner devant les visions cauchemardesques de l'artiste allemand Otto Dix revenant des tranchées de la Première Guerre mondiale ? Comment ne pas être horrifié par les photographies des camps d'extermination et des massacres au Rwanda ? Pourquoi l'Histoire semblet- elle s'acharner à répéter les mêmes abominations ?
« C'est une exposition ambivalente. Ce n'est pas une exposition pacifiste, prévient la commissaire, Laurence Bertrand-Dorléac, il s'agit ici de rendre compte de la violence de la guerre. Il est évident que c'est un sujet extrême qui intéresse les artistes, car c'est un sujet fascinant. L'écrivaine danoise Karen Blixen disait : "tous les chagrins sont supportables si on en fait un conte" et j'ajouterais, si on les représente ».
Le tournant des années 1800
La visite de l'exposition débute avec le Premier consul franchissant le Grand- Saint-Bernard de David, symbole de la vision héroïque qui domine l'histoire de l'art jusqu'au début du 19e siècle et contre exemple de tout ce qui va suivre. En effet, les campagnes napoléoniennes, durant lesquelles l'utilisation massive de l'artillerie lourde fait des ravages, vont changer la donne.
« Napoléon a tué la guerre en l'exagérant », disait Chateaubriand. « Des artistes pionniers comme Goya et Géricault prennent acte de cette violence sur fond de révolution des peuples en Europe où émerge l'individu », analyse Laurence Bertrand- Dorléac. Pour la première fois, des tableaux représentent des soldats blessés, apeurés, abandonnés comme dans Le Cuirassier blessé de Géricault (1814). D'une guerre à l'autre Si l'exposition est construite par séquences chronologiques, elle invite le spectateur à revenir sur ses pas, à créer des analogies, à naviguer entre le temps et l'espace notamment par l'introduction d'oeuvres contemporaines.
Ainsi, le spectateur pourra nourrir sa réflexion grâce au Tres de Mayo sanglant du Chinois Yan Pei-Ming d'après Goya peint en 2008. Une manière de rappeler que l'on continue de nos jours à fusiller des civils dans son pays. « Ce n'est pas une exposition historique, explique Xavier Dectot, directeur du Louvre-Lens, nous sommes avant tout un musée d'art. Il était très important pour Lens d'accueillir une telle exposition en cette année de centenaire de la déclaration de la Première Guerre mondiale. Lens où la ligne de front s'est arrêtée pendant près de quatre ans dans les collines de l'Artois ».
La mort en direct
La dernière séquence de l'exposition (1967-2014) montre le rôle toujours plus important des photographes alors qu'émergent des questionnements éthiques dont l'exemple le plus bouleversant est sans doute cette photographie de Gilles Caron pendant la guerre du Biafra en 1968 : on y voit le cinéaste Raymond Depardon en train de cadrer un enfant qui va mourir, prostré au sol, la peau sur les os. Drones, terrorisme, civils en première ligne, la guerre moderne est aussi une guerre de l'image.
Elle s'invite dans notre quotidien via la télévision et internet. La guerre devient banale nous dit la photographe iranienne Gohar Dashti qui met en scène une femme et un homme faisant sécher leur linge sur des fils barbelés ou un couple prenant le thé sans prêter attention à l'inquiétant char d'assaut qui pointe son canon sur eux.
Morts, destructions, souffrances : la visite de la nouvelle exposition du Louvre-Lens est une expérience douloureuse, voire angoissante. Comment ne pas frissonner devant les visions cauchemardesques de l'artiste allemand Otto Dix revenant des tranchées de la Première Guerre mondiale ? Comment ne pas être horrifié par les photographies des camps d'extermination et des massacres au Rwanda ? Pourquoi l'Histoire semblet- elle s'acharner à répéter les mêmes abominations ?
« C'est une exposition ambivalente. Ce n'est pas une exposition pacifiste, prévient la commissaire, Laurence Bertrand-Dorléac, il s'agit ici de rendre compte de la violence de la guerre. Il est évident que c'est un sujet extrême qui intéresse les artistes, car c'est un sujet fascinant. L'écrivaine danoise Karen Blixen disait : "tous les chagrins sont supportables si on en fait un conte" et j'ajouterais, si on les représente ».
Le tournant des années 1800
La visite de l'exposition débute avec le Premier consul franchissant le Grand- Saint-Bernard de David, symbole de la vision héroïque qui domine l'histoire de l'art jusqu'au début du 19e siècle et contre exemple de tout ce qui va suivre. En effet, les campagnes napoléoniennes, durant lesquelles l'utilisation massive de l'artillerie lourde fait des ravages, vont changer la donne.
« Napoléon a tué la guerre en l'exagérant », disait Chateaubriand. « Des artistes pionniers comme Goya et Géricault prennent acte de cette violence sur fond de révolution des peuples en Europe où émerge l'individu », analyse Laurence Bertrand- Dorléac. Pour la première fois, des tableaux représentent des soldats blessés, apeurés, abandonnés comme dans Le Cuirassier blessé de Géricault (1814). D'une guerre à l'autre Si l'exposition est construite par séquences chronologiques, elle invite le spectateur à revenir sur ses pas, à créer des analogies, à naviguer entre le temps et l'espace notamment par l'introduction d'oeuvres contemporaines.
Ainsi, le spectateur pourra nourrir sa réflexion grâce au Tres de Mayo sanglant du Chinois Yan Pei-Ming d'après Goya peint en 2008. Une manière de rappeler que l'on continue de nos jours à fusiller des civils dans son pays. « Ce n'est pas une exposition historique, explique Xavier Dectot, directeur du Louvre-Lens, nous sommes avant tout un musée d'art. Il était très important pour Lens d'accueillir une telle exposition en cette année de centenaire de la déclaration de la Première Guerre mondiale. Lens où la ligne de front s'est arrêtée pendant près de quatre ans dans les collines de l'Artois ».
La mort en direct
La dernière séquence de l'exposition (1967-2014) montre le rôle toujours plus important des photographes alors qu'émergent des questionnements éthiques dont l'exemple le plus bouleversant est sans doute cette photographie de Gilles Caron pendant la guerre du Biafra en 1968 : on y voit le cinéaste Raymond Depardon en train de cadrer un enfant qui va mourir, prostré au sol, la peau sur les os. Drones, terrorisme, civils en première ligne, la guerre moderne est aussi une guerre de l'image.
Elle s'invite dans notre quotidien via la télévision et internet. La guerre devient banale nous dit la photographe iranienne Gohar Dashti qui met en scène une femme et un homme faisant sécher leur linge sur des fils barbelés ou un couple prenant le thé sans prêter attention à l'inquiétant char d'assaut qui pointe son canon sur eux.


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