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Modernité et histoire ancienne
10e Biennale d'art d'Istanbul
Publié dans Le Midi Libre le 16 - 09 - 2007

L'art contemporain a mis à profit la 10e Biennale d'Istanbul pour revisiter, deux mois durant, les mille collisions entre passé et futur propres à la métropole turque, occasion d'une réflexion sur la modernité et ses multiples accommodements. Hou Hanru, le curateur chinois de la manifestation, a sélectionné à travers la ville cinq sites principaux et une trentaine de lieux d'exposition annexes, tous porteurs d'une symbolique forte, pour y présenter jusqu'au 4 novembre les œuvres d'une centaine d'artistes locaux et internationaux. Au cœur du monumental et futuriste Centre culturel Atatürk (AKM), symbole de la vision moderniste des fondateurs de la République turque, aujourd'hui menacée selon Hanru de destruction par les "forces de la mondialisation" et les projets immobiliers, les artistes questionnent le déclin des utopies. Le gigantisme écrasant du légendaire hôtel Rossija de Moscou, photographié avant sa destruction par l'Autrichien Markus Krottendorfer, les chantiers jamais aboutis et à demi-engloutis de "Ghost city", une création de l'Arménien Vahram Aghasyan, semblent y tendre une main d'outre-tombe à leur hôte turc.
Dans le vaste dédale de galeries du centre commercial IMC, aujourd'hui un peu en décrépitude, ce sont les circuits de la mondialisation économique qui sont passés au crible. Entre deux magasins de vêtements, les costumes de "Code : Red Brasil Daspu" — dont une robe de mariée ornée de préservatifs — dessinés par des prostituées brésiliennes, et les parkas rouge et noir de "Parkalynch", résistantes aux coups les plus divers, du Turc Burak Delier, viennent semer le doute.
"Il ne s'agit pas seulement de présenter certaines des œuvres les plus intéressantes de notre temps, mais aussi d'attirer l'attention sur ces endroits et de comprendre à nouveau quelle est leur importance pour nous et pour la ville", explique Hou Hanru. Et pour l'artiste, qui s'est déjà illustré comme curateur de la Biennale de Venise en 2003 et d'une "Nuit Blanche" parisienne en 2004, l'importance de l'expérience stambouliote est de portée mondiale.
"Cette ville sans sommeil est riche d'innombrables possibilités et d'une merveilleuse histoire (...), qui a développé des situations incroyablement intéressantes dans sa négociation avec la modernisation et l'invention de sa propre modernité", estime-t-il. "C'est absolument crucial dans notre monde globalisé, à une époque où des conflits se produisent partout dans le monde, qui sont liés de plusieurs façons à la complexité de négocier avec le passé même de la modernisation", poursuit Hanru. Si le choix du thème semble faire l'unanimité parmi les visiteurs, la sélection et la disposition des œuvres laissent certains sceptiques. "Je travaille moi aussi sur le choc entre modernité et histoire ancienne, et il s'agit clairement du bon endroit pour organiser quelque chose comme ça", déclare Soren Lose, artiste danois en résidence à Istanbul. "Mais c'est assez chaotique. Dans un sens, ça reflète vraiment la ville". Reste l'attrait croissant de la métropole turque pour l'art, et son attraction réciproque sur les milieux artistiques.
L'art contemporain a mis à profit la 10e Biennale d'Istanbul pour revisiter, deux mois durant, les mille collisions entre passé et futur propres à la métropole turque, occasion d'une réflexion sur la modernité et ses multiples accommodements. Hou Hanru, le curateur chinois de la manifestation, a sélectionné à travers la ville cinq sites principaux et une trentaine de lieux d'exposition annexes, tous porteurs d'une symbolique forte, pour y présenter jusqu'au 4 novembre les œuvres d'une centaine d'artistes locaux et internationaux. Au cœur du monumental et futuriste Centre culturel Atatürk (AKM), symbole de la vision moderniste des fondateurs de la République turque, aujourd'hui menacée selon Hanru de destruction par les "forces de la mondialisation" et les projets immobiliers, les artistes questionnent le déclin des utopies. Le gigantisme écrasant du légendaire hôtel Rossija de Moscou, photographié avant sa destruction par l'Autrichien Markus Krottendorfer, les chantiers jamais aboutis et à demi-engloutis de "Ghost city", une création de l'Arménien Vahram Aghasyan, semblent y tendre une main d'outre-tombe à leur hôte turc.
Dans le vaste dédale de galeries du centre commercial IMC, aujourd'hui un peu en décrépitude, ce sont les circuits de la mondialisation économique qui sont passés au crible. Entre deux magasins de vêtements, les costumes de "Code : Red Brasil Daspu" — dont une robe de mariée ornée de préservatifs — dessinés par des prostituées brésiliennes, et les parkas rouge et noir de "Parkalynch", résistantes aux coups les plus divers, du Turc Burak Delier, viennent semer le doute.
"Il ne s'agit pas seulement de présenter certaines des œuvres les plus intéressantes de notre temps, mais aussi d'attirer l'attention sur ces endroits et de comprendre à nouveau quelle est leur importance pour nous et pour la ville", explique Hou Hanru. Et pour l'artiste, qui s'est déjà illustré comme curateur de la Biennale de Venise en 2003 et d'une "Nuit Blanche" parisienne en 2004, l'importance de l'expérience stambouliote est de portée mondiale.
"Cette ville sans sommeil est riche d'innombrables possibilités et d'une merveilleuse histoire (...), qui a développé des situations incroyablement intéressantes dans sa négociation avec la modernisation et l'invention de sa propre modernité", estime-t-il. "C'est absolument crucial dans notre monde globalisé, à une époque où des conflits se produisent partout dans le monde, qui sont liés de plusieurs façons à la complexité de négocier avec le passé même de la modernisation", poursuit Hanru. Si le choix du thème semble faire l'unanimité parmi les visiteurs, la sélection et la disposition des œuvres laissent certains sceptiques. "Je travaille moi aussi sur le choc entre modernité et histoire ancienne, et il s'agit clairement du bon endroit pour organiser quelque chose comme ça", déclare Soren Lose, artiste danois en résidence à Istanbul. "Mais c'est assez chaotique. Dans un sens, ça reflète vraiment la ville". Reste l'attrait croissant de la métropole turque pour l'art, et son attraction réciproque sur les milieux artistiques.


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