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Visas, grands projets et scepticisme
Investisseurs arabes en Algérie
Publié dans Le Midi Libre le 22 - 01 - 2008

Le 3e Forum des investisseurs arabes, qui s'es tenu à l'hôtel Sheraton Club des Pins, sous le thème «Algérie, terre des opportunités», a regroupé plus de 200 opérateurs étrangers dont une cinquantaine de chefs d'entreprises qui se sont déjà installées en Algerie.
Le 3e Forum des investisseurs arabes, qui s'es tenu à l'hôtel Sheraton Club des Pins, sous le thème «Algérie, terre des opportunités», a regroupé plus de 200 opérateurs étrangers dont une cinquantaine de chefs d'entreprises qui se sont déjà installées en Algerie.
Le directeur du groupe libanais Al Iktissad oual Amal (Economie et affaires) n'a pas cessé de faire du lobbying en faveur de l'investissement arabe en Algérie et cela depuis 2000. Il y croit dur comme fer. Al Iktissad oual Amal est également le titre d'une revue économique éditée à Beyrouth par le même groupe, et qui a consacré plusieurs numéros spéciaux à l'économie algérienne et aux opportunités d'affaires qu'on peut y trouver.
Et c'est le troisième manifestation économique du genre qu'organise Al Iktissad oual Amal en Algérie, en partenariat avec la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI) et le ministère de l'industrie et de la Promotion des investissements. Sans compter celui qui avait été organisé à Beyrouth au début des années 2000, avec toujours le même objectif de promouvoir l'investissement arabe en Algérie et dans d'autres pays du Maghreb.
Le 3e Forum des investisseurs arabes, qui s'es tenu à l'hôtel Sheraton Club des pins, sous le thème «Algérie, terre des opportunités», a regroupé plus de 200 opérateurs étrangers dont une cinquantaine de chefs d'entreprises qui se sont déjà installées. Une dizaine de ministères et près de 270 opérateurs algériens ont également participé au forum. Un riche panel qui se veut un indicateur de l'attrait qu'exerce l'Algérie sur les investisseurs arabes, malgré les contraintes de toutes sortes, notamment la bureaucratie et le déficit en foncier, qu'ils rencontrent sur le terrain.
Autre remarque : tout comme avec le Medef, qui regroupe les chefs d'entreprises françaises, on a l'impression que les trop fortes délégations ne tiennent pas leurs promesses. Ces forums sont-ils des arbres à palabres ? Les opérateurs économiques algériens et leurs homologues arabes ou français se rencontrent, font beaucoup de discours, mais ils passent rarement à la phase de concrétisation. Quant aux organisateurs, ils essaient de mettre un bémol à la déception des participants algériens et aux critiques des journalistes qui s'en font l'écho, en disant que l'identification des projets et les montages financiers prennent toujours un certain temps. Prudence oblige.
Les hommes
d'affaires du Golfe
plus gourmands
Qu'est-ce qui justifie l'engouement des hommes d'affaires arabes pour l'Algérie ? Il y a bien sûr la libéralisation de l'économie et le toilettage qui a été fait, depuis le début des années 2000, sur le code des investissements, qui accorde plus de facilités à la réalisation des projets, avec la création d'un guichet unique (Andi). On estime maintenant qu'il faut aller beaucoup plus loin, en mettant sur pied une structure chargée des grands projets, parce que les pays du Golfe sont intéressés par les projets de cette taille. Mais il y a aussi les évolutions constatées à l'échelle internationale. Les hommes d'affaires du Golfe sont devenus plus agressifs. On les voit intervenir en différents coins du monde ; en Chine, en Inde, en Europe, aux Etats Unis, en Amérique latine, et bien sûr aussi dans les pays arabes.
Un dynamisme
sans précédent
Au tout début des années 2000, les avoirs arabes en dollars, dormants dans les banques occidentales, étaient estimés à environ 800 milliards de dollars. Les hommes d'affaires arabes, surtout ceux issus du Golfe, voulaient réorienter ces sommes énormes en les faisant travailler et fructifier, c'est-à-dire en les investissant dans des secteurs productifs. Depuis lors, on a assisté à un dynamisme sans précédent. On a vu les hommes d'affaires arabes placer leur argent un peu partout, y compris en allant en Bourse et en prenant des actions ou des participations dans de grandes marques. Les Qataris ont pris des actions dans Airbus, et un autre groupe a soumissionné pour la gestion du port de New York.
Dès le départ, il était question qu'une partie au moins de ces investissements iraient dans les pays arabes, non seulement pour des raisons culturelles et historiques, mais aussi et surtout parce que ces pays sont des terrains vierges, où il est possible de faire des affaires et de fructifier un capital, sans compter qu'ils ont un marché potentiel. Les pays du Maghreb sont dans ce cas. Avec un marché de plus de 80 millions d'habitants, une main-d'œuvre à bon marché, une position stratégique aux portes de l'Europe et à la rive sud de la méditerranée, le Maghreb ne peut qu'attirer les capitaux du Golfe, d'autant plus qu'il possède des potentialités énormes dans divers domaines.
Avec un pétrole à 100 dollars, les avoirs des émirs atteignent des sommets insoupçonnés. Ce serait une bêtise que de ne pas essayer de les attirer. Le tout est d'avoir assez de jugeote pour orienter et faire fructifier cette manne financière arabe engrangée à la suite de l'envolée des cours du brut.
Climat des affaires
Au programme du forum, plusieurs ateliers et rencontres en commissions sectorielles pour discuter des politiques et des opportunités d'investissements en Algérie dans différents créneaux (infrastructures de base, tourisme, promotion immobilière, banques, assurances, santé…). L'animation de ces travaux est assurée par des modérateurs, des experts et des hauts fonctionnaires.
Jusqu'à ce jour, les IDE arabes ont été faits en direction de certains secteurs identifiés et jugés comme rentables, comme les télécoms, les banques, les assurances, les transports maritimes, les matériaux de construction, l'immobilier, le tourisme.
Du reste, un rapport de l'Andi fait ressortir que plus de la moitié des projets d'investissements étrangers localisés en Algérie sont le fait de pays arabes, soient 244 projets recensés sur 562 entre 2002 et 2007.
Assez paradoxalement, ce sont des pays non pétroliers, comme l'Egypte (57 projets) et la Syrie (27 projets) qui mènent la danse, suivis par la Tunisie et la Libye. Cela peut s'expliquer par la prudence et le dépaysement des pays du Golfe, qui ne connaissent pas encore très bien le climat des affaires en Algérie, et qui sont rebutés, quelque peu, pour le moment, par les lenteurs administratives. Mais gageons que dans ce domaine comme dans d'autres, il y a toujours le facteur effet boule de neige. Il suffit qu'un grand groupe s'installe et commence à faire des affaires pour donner envie aux autres de faire comme lui. Comme l'appétit vient en mangeant, la confiance dans les affaires vient également avec la pratique petit à petit, au fur et à mesure que le train est mis sur les rails. Des obstacles, il y en a. C'est un secret de Polichinelle. N'oublions pas que l'Algérie sort d'une trop longue période
d'économie administrée et d'un secteur d'Etat très puissant. C'était le coma. La privatisation dont a beaucoup loué les mérites n'est pas vraiment une réussite, ce n'est pas la panacée qu'on a bien voulu nous présenter. Il faut autre chose, une sorte d'électrochoc, et un retour probant à la confiance, pour booster l'économie et attirer les IDE. Néanmoins, des groupes géants du Golfe ont dans leurs cartons des projets colossaux pour l'Algérie, à l'instar des groupes saoudiens Sedar et Pharaon, ou des groupes émiratis Emaar et Al Qudra Holding. Ces groupes jonglent avec les milliards et leurs projets ne se déclinent qu'en dizaines de milliards de dollars. Cependant, comme a tenu à le rappeler le président de la chambre algérienne du commerce et d'industrie, on a beaucoup parlé des projets d'Emaar, mais aucun d'eux n'a encore démarré dans les faits, malgré les garanties données par les autorités.
L'espoir est permis
Quant au rapport de l'Andi, il fait état d'un montant de 10 milliards de dollars qu'auraient atteint les investissements arabes en Algérie rien que durant l'année 2007. C'est en effet un montant qui aurait pu être multiplié par deux ou trois si certains verrous étaient levés, du fait de la nonchalance administrative.
Cela dit, on met aussi en avant la méconnaissance du marché algérien. Et ça c'est la faute à qui ou à quoi ? Il se trouve que les partenaires économiques et commerciaux traditionnels de l'Algérie sont situés en Occident (France, Italie, Espagne, Etats-Unis). L'Algérie n'a que très peu d'échanges avec les pays arabes, sans doute du fait de la colonisation, mais rien de vraiment sérieux n'a été tenté depuis les indépendances respectives. Plus globalement encore, on peut dire qu'il existe très peu d'échange commerciaux entre les pays arabes : à peine 2 % du volume global des échanges. Ce qui est très négligeable. Pour sa part, Brahim Bendjaber (président de la Caci), a affirmé que ce forum aurait pu rassembler un plus grand nombre d'hommes d'affaires si les visas n'avaient pas été distribués au compte-gouttes. Cela dit, il déclare que les travaux du troisième forum mettent l'accent sur les secteurs qui enregistrent des déficits en matière de développement, comme l'agriculteur et l'agroalimentaire, l'artisanat, la pétrochimie et le tourisme. Dans ce dernier domaine, l'orateur regrette entre autres qu'une capitale comme Alger ne dispose que de cinq hôtels cinq étoiles, là où il aurait fallu une vingtaine de ces établissements standing. C'est dire le retard enregistré dans ce domaine.
Quant au directeur d'El Iktissad oual Amal ; il a tenu à faire part d'un optimisme mesuré, en disant qu'en 2000, il n' y avait en Algérie aucun investisseur libanais. Aujourd'hui, fera-t-il remarquer, plus de 50 sociétés libanaises opèrent en Algérie dans différents secteurs, notamment celui des matériaux de construction. Tous les espoirs sont donc permis.
Le directeur du groupe libanais Al Iktissad oual Amal (Economie et affaires) n'a pas cessé de faire du lobbying en faveur de l'investissement arabe en Algérie et cela depuis 2000. Il y croit dur comme fer. Al Iktissad oual Amal est également le titre d'une revue économique éditée à Beyrouth par le même groupe, et qui a consacré plusieurs numéros spéciaux à l'économie algérienne et aux opportunités d'affaires qu'on peut y trouver.
Et c'est le troisième manifestation économique du genre qu'organise Al Iktissad oual Amal en Algérie, en partenariat avec la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (CACI) et le ministère de l'industrie et de la Promotion des investissements. Sans compter celui qui avait été organisé à Beyrouth au début des années 2000, avec toujours le même objectif de promouvoir l'investissement arabe en Algérie et dans d'autres pays du Maghreb.
Le 3e Forum des investisseurs arabes, qui s'es tenu à l'hôtel Sheraton Club des pins, sous le thème «Algérie, terre des opportunités», a regroupé plus de 200 opérateurs étrangers dont une cinquantaine de chefs d'entreprises qui se sont déjà installées. Une dizaine de ministères et près de 270 opérateurs algériens ont également participé au forum. Un riche panel qui se veut un indicateur de l'attrait qu'exerce l'Algérie sur les investisseurs arabes, malgré les contraintes de toutes sortes, notamment la bureaucratie et le déficit en foncier, qu'ils rencontrent sur le terrain.
Autre remarque : tout comme avec le Medef, qui regroupe les chefs d'entreprises françaises, on a l'impression que les trop fortes délégations ne tiennent pas leurs promesses. Ces forums sont-ils des arbres à palabres ? Les opérateurs économiques algériens et leurs homologues arabes ou français se rencontrent, font beaucoup de discours, mais ils passent rarement à la phase de concrétisation. Quant aux organisateurs, ils essaient de mettre un bémol à la déception des participants algériens et aux critiques des journalistes qui s'en font l'écho, en disant que l'identification des projets et les montages financiers prennent toujours un certain temps. Prudence oblige.
Les hommes
d'affaires du Golfe
plus gourmands
Qu'est-ce qui justifie l'engouement des hommes d'affaires arabes pour l'Algérie ? Il y a bien sûr la libéralisation de l'économie et le toilettage qui a été fait, depuis le début des années 2000, sur le code des investissements, qui accorde plus de facilités à la réalisation des projets, avec la création d'un guichet unique (Andi). On estime maintenant qu'il faut aller beaucoup plus loin, en mettant sur pied une structure chargée des grands projets, parce que les pays du Golfe sont intéressés par les projets de cette taille. Mais il y a aussi les évolutions constatées à l'échelle internationale. Les hommes d'affaires du Golfe sont devenus plus agressifs. On les voit intervenir en différents coins du monde ; en Chine, en Inde, en Europe, aux Etats Unis, en Amérique latine, et bien sûr aussi dans les pays arabes.
Un dynamisme
sans précédent
Au tout début des années 2000, les avoirs arabes en dollars, dormants dans les banques occidentales, étaient estimés à environ 800 milliards de dollars. Les hommes d'affaires arabes, surtout ceux issus du Golfe, voulaient réorienter ces sommes énormes en les faisant travailler et fructifier, c'est-à-dire en les investissant dans des secteurs productifs. Depuis lors, on a assisté à un dynamisme sans précédent. On a vu les hommes d'affaires arabes placer leur argent un peu partout, y compris en allant en Bourse et en prenant des actions ou des participations dans de grandes marques. Les Qataris ont pris des actions dans Airbus, et un autre groupe a soumissionné pour la gestion du port de New York.
Dès le départ, il était question qu'une partie au moins de ces investissements iraient dans les pays arabes, non seulement pour des raisons culturelles et historiques, mais aussi et surtout parce que ces pays sont des terrains vierges, où il est possible de faire des affaires et de fructifier un capital, sans compter qu'ils ont un marché potentiel. Les pays du Maghreb sont dans ce cas. Avec un marché de plus de 80 millions d'habitants, une main-d'œuvre à bon marché, une position stratégique aux portes de l'Europe et à la rive sud de la méditerranée, le Maghreb ne peut qu'attirer les capitaux du Golfe, d'autant plus qu'il possède des potentialités énormes dans divers domaines.
Avec un pétrole à 100 dollars, les avoirs des émirs atteignent des sommets insoupçonnés. Ce serait une bêtise que de ne pas essayer de les attirer. Le tout est d'avoir assez de jugeote pour orienter et faire fructifier cette manne financière arabe engrangée à la suite de l'envolée des cours du brut.
Climat des affaires
Au programme du forum, plusieurs ateliers et rencontres en commissions sectorielles pour discuter des politiques et des opportunités d'investissements en Algérie dans différents créneaux (infrastructures de base, tourisme, promotion immobilière, banques, assurances, santé…). L'animation de ces travaux est assurée par des modérateurs, des experts et des hauts fonctionnaires.
Jusqu'à ce jour, les IDE arabes ont été faits en direction de certains secteurs identifiés et jugés comme rentables, comme les télécoms, les banques, les assurances, les transports maritimes, les matériaux de construction, l'immobilier, le tourisme.
Du reste, un rapport de l'Andi fait ressortir que plus de la moitié des projets d'investissements étrangers localisés en Algérie sont le fait de pays arabes, soient 244 projets recensés sur 562 entre 2002 et 2007.
Assez paradoxalement, ce sont des pays non pétroliers, comme l'Egypte (57 projets) et la Syrie (27 projets) qui mènent la danse, suivis par la Tunisie et la Libye. Cela peut s'expliquer par la prudence et le dépaysement des pays du Golfe, qui ne connaissent pas encore très bien le climat des affaires en Algérie, et qui sont rebutés, quelque peu, pour le moment, par les lenteurs administratives. Mais gageons que dans ce domaine comme dans d'autres, il y a toujours le facteur effet boule de neige. Il suffit qu'un grand groupe s'installe et commence à faire des affaires pour donner envie aux autres de faire comme lui. Comme l'appétit vient en mangeant, la confiance dans les affaires vient également avec la pratique petit à petit, au fur et à mesure que le train est mis sur les rails. Des obstacles, il y en a. C'est un secret de Polichinelle. N'oublions pas que l'Algérie sort d'une trop longue période
d'économie administrée et d'un secteur d'Etat très puissant. C'était le coma. La privatisation dont a beaucoup loué les mérites n'est pas vraiment une réussite, ce n'est pas la panacée qu'on a bien voulu nous présenter. Il faut autre chose, une sorte d'électrochoc, et un retour probant à la confiance, pour booster l'économie et attirer les IDE. Néanmoins, des groupes géants du Golfe ont dans leurs cartons des projets colossaux pour l'Algérie, à l'instar des groupes saoudiens Sedar et Pharaon, ou des groupes émiratis Emaar et Al Qudra Holding. Ces groupes jonglent avec les milliards et leurs projets ne se déclinent qu'en dizaines de milliards de dollars. Cependant, comme a tenu à le rappeler le président de la chambre algérienne du commerce et d'industrie, on a beaucoup parlé des projets d'Emaar, mais aucun d'eux n'a encore démarré dans les faits, malgré les garanties données par les autorités.
L'espoir est permis
Quant au rapport de l'Andi, il fait état d'un montant de 10 milliards de dollars qu'auraient atteint les investissements arabes en Algérie rien que durant l'année 2007. C'est en effet un montant qui aurait pu être multiplié par deux ou trois si certains verrous étaient levés, du fait de la nonchalance administrative.
Cela dit, on met aussi en avant la méconnaissance du marché algérien. Et ça c'est la faute à qui ou à quoi ? Il se trouve que les partenaires économiques et commerciaux traditionnels de l'Algérie sont situés en Occident (France, Italie, Espagne, Etats-Unis). L'Algérie n'a que très peu d'échanges avec les pays arabes, sans doute du fait de la colonisation, mais rien de vraiment sérieux n'a été tenté depuis les indépendances respectives. Plus globalement encore, on peut dire qu'il existe très peu d'échange commerciaux entre les pays arabes : à peine 2 % du volume global des échanges. Ce qui est très négligeable. Pour sa part, Brahim Bendjaber (président de la Caci), a affirmé que ce forum aurait pu rassembler un plus grand nombre d'hommes d'affaires si les visas n'avaient pas été distribués au compte-gouttes. Cela dit, il déclare que les travaux du troisième forum mettent l'accent sur les secteurs qui enregistrent des déficits en matière de développement, comme l'agriculteur et l'agroalimentaire, l'artisanat, la pétrochimie et le tourisme. Dans ce dernier domaine, l'orateur regrette entre autres qu'une capitale comme Alger ne dispose que de cinq hôtels cinq étoiles, là où il aurait fallu une vingtaine de ces établissements standing. C'est dire le retard enregistré dans ce domaine.
Quant au directeur d'El Iktissad oual Amal ; il a tenu à faire part d'un optimisme mesuré, en disant qu'en 2000, il n' y avait en Algérie aucun investisseur libanais. Aujourd'hui, fera-t-il remarquer, plus de 50 sociétés libanaises opèrent en Algérie dans différents secteurs, notamment celui des matériaux de construction. Tous les espoirs sont donc permis.


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