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Lorsque les femmes violentées se confessent
Publié dans Le Midi Libre le 27 - 04 - 2008


-Wahiba l‘insoumise
«N‘ayant pas fait des études, je suis restée à la maison pour m‘occuper de la maison. Privée d‘affection depuis mon enfance, je n‘ai connu que la souffrance auprès d‘une mère brutale et un frère violent qui me maltraitaient pour un rien. Je me sentais marginalisée, seule et terriblement mal dans ma famille. Heureusement pour moi que je pouvais, par moment, sortir faire des courses ou acheter des médicaments à ma mère, ce qui me permettait de respirer un peu et échapper à l‘atmosphère familiale nauséabonde. Un jour, j‘ai fait la rencontre de A, une rencontre qui m‘était salutaire à l‘époque puisque l‘amour que j‘éprouvais pour lui m‘a permis de m‘évader ne serait-ce que momentanément du contexte frustrant dans lequel je vivais.
Ignorant totalement les risques de mon manque d‘expérience en matière de sexualité, je me suis laissée emporté par ce que je croyais mon amoureux sincère. Mon compagnon, apprenant que j‘étais enceinte refusa d‘assumer sa responsabilité. Seule, je devais me débrouiller face à une famille intolérante. J‘ai pu dissimuler ma grossesse et ressentant la date de la délivrance proche, j‘ai quitté la maison pour me rendre chez des parents. Après mon accouchement, j‘ai déposé mon enfant chez mon amie qui faisait office de nourrice. De retour à la maison, ma capacité d‘endurance faisait de plus en plus défaut. Séparée de mon enfant, j‘avais ras-le-bol de ce statut de femme soumise, brutalisée et violentée en permanence.
Ne pouvant plus supporter mon malheur, j‘ai quitté, un beau matin, la maison emmenant avec moi mon fils. J‘ai connu le centre Darna de bouche à oreille alors que je me retrouvais dans la rue, exposée à tous les dangers», raconte Wahiba.
Cette femme victime de violence familiale, mère célibataire, confrontée seule à des épreuves difficiles, affirme plus loin avoir retrouvée la paix au sein du centre Darna qui lui a assuré écoute, aide et accompagnement psychologique et juridique surtout.
Concernant les séquelles de la violence perceptible sur la femme, Mme Smaïl, s‘appuyant sur le cas hautement significatif de Wahiba, confirme qu‘une grande partie de femme reproduisaient par la suite des violences sur leur entourage ou sur elles-mêmes.
«Dans le cas de Wahiba, son enfant était un souffre-douleur sur qui, en proie aux pulsions de destructions et à une rage indescriptible, elle s‘acharnait. L‘intervention dans ce cas était de convaincre la maman de placer l‘enfant au sein de SOS village d‘enfants de Draria pour protéger et la mère et le petit de cette violence chronique.»
Sur le plan juridique, l‘intervention du personnel du centre a porté sur l‘indispensable reconnaissance paternelle qui s‘est heureusement opérée dans ce cas sans aucune complication puisque, selon les déclarations de Mme N. Larbi, directrice du centre Darna, le père biologique, de peur d‘être traîné en justice, accepta de donner un nom au chérubin placé depuis lundi dernier au village d‘enfants de Draria.
-Fetta Tacennayt : la poétesse
Tels des vers de poème, les rides sur le front de Fetta Tacennayt ont gravé le verbe en lettres d‘or. Fetta, poétesse et chanteuse, est l‘une de ces femmes algériennes qui trimballent avec elles un parcours émouvant dont le seul regard marron profond, chargé de douleur et de peine que sa réussite aujourd‘hui, ne parvient à dissimuler.
Native d‘un village de la Grande Kabylie, dans la commune de Tikoubine, cette femme, aujourd‘hui artiste, a eu son parcours du combattant «dans une société régie par l‘injustice, le machisme et la violence». Mme Fetta, qui a préféré taire son vrai nom, a désiré nous faire part de son vécu douloureux. Son unique objectif, dit-elle, est de porter le cri de détresse des femmes victimes de violences, exposées à l‘ignorance de leurs droits et soumises à la volonté et au machisme du patriarcat.
Le parcours de Fetta commence par une enfance traumatisante auprès d‘un père alcoolique, brutal qui, lors de ses accès colériques, s‘acharnait contre sa femme et sa progéniture. Empêchée de fréquenter l‘école et livrée à l‘ignorance, la petite se retrouva engagée, dès son jeune âge, dans les lourdes corvées ménagères et les tâches rudes de la campagne. A 12 ans, la jeunette qui ignorait tout de la vie, fut mariée de force à un homme plus âgé et de surcroît handicapé, ce qui la traumatisa davantage. Son deuxième mariage a été un autre ratage.
Cette fois, les sévices que subit Fetta allaient crescendo auprès d‘un conjoint alcoolique, insensible, et brutal. Sa conception rétrograde de la femme n‘accordait à cette dernière aucun droit. Après les couches, cette malheureuse n‘a jamais connu la paix. Eprouvant le ras-le-bol de son existence misérable, elle décida un jour de quitter son village natal.
Terrorisée des années durant par un vécu pénible, Fetta a trouvé dans sa poésie le remède à ses blessures encore saignante. Elle a découvert dans sa voix suave, la force d‘exorciser les démons du passé et la capacité de parler au nom d‘une frange sociétale marginalisée.
Aujourd‘hui, bien qu‘hébergée dans un centre d‘accueil, elle continue à lutter contre son statut de femme victime de violence. Elle vient de sortir un deuxième opus qui regroupe des chansons kabyles de fêtes. Ce cas exemplaire est la preuve tangible que la femme algérienne, battante de nature, trouve même dans les gouffres du désespoir, la force pour se relever et se rebeller contre la marginalisation, la soumission et la violence des mâles dans un contexte patriarcal.
-Linda la combative
De forte corpulence, le regard sombre, Linda âgée de 34, est divorcée et mère de deux enfants. Son ex-mari est un cadre supérieur et le «tortionnaire » qui a fait d‘elle et de ses deux gosses, des pensionnaires du centre Darna.
«Auprès de mon mari, originaire de Khenchela, j‘ai vécu les plus sombres années de mon existence. Sa mère ne m‘a jamais appréciée, elle faisait tout pour s‘immiscer dans notre vie. Mon époux, encouragé par sa mère et profitant de son autorité, me brutalisait, s‘acharnait sur moi physiquement et me faisait subir les pires sévices morales. Son frère qui vivait avec nous, dans notre demeure conjugale, m‘a même brandi un couteau à la figure. J‘étais la proie facile de tous ces tortionnaires qui usaient de leur autorité pour me faire subir les plus humiliantes des maltraitances. Après mon divorce, mon mari, m‘ayant chassée de la maison, a voulu m‘ôter la garde des enfants. Je me suis retrouvée à la rue, confrontée à tous les maquereaux et les pervers, mais j‘ai continué à lutter contre l‘autorité abusive de mon ex-époux pour avoir la garde de mes enfants. Aujourd‘hui, je me retrouve ainsi que mes enfants hébergés au centre Darna après avoir fui la violence de mon ex-mari. je ne baisserais jamais les bras contre l‘injustice du père de mes enfants, insensible et inhumain et ce n‘est point le poste qu‘il occupe qui va me dissuader d‘aller jusqu‘au bout de ma lutte dans le recouvrement de ma dignité», confie Linda avec rage.
Aujourd‘hui, elle compte entamer bientôt une procédure judiciaire contre son ex-époux pour recouvrer tous ses droits et ceux de ses enfants. Linda n‘espère qu‘une chose : Que la loi tranche dans cette affaire et accorde à cette victime de violence ainsi qu‘à ses enfants leurs droits élémentaires à une vie digne. «Est-ce trop demander» ?
-Wahiba l‘insoumise
«N‘ayant pas fait des études, je suis restée à la maison pour m‘occuper de la maison. Privée d‘affection depuis mon enfance, je n‘ai connu que la souffrance auprès d‘une mère brutale et un frère violent qui me maltraitaient pour un rien. Je me sentais marginalisée, seule et terriblement mal dans ma famille. Heureusement pour moi que je pouvais, par moment, sortir faire des courses ou acheter des médicaments à ma mère, ce qui me permettait de respirer un peu et échapper à l‘atmosphère familiale nauséabonde. Un jour, j‘ai fait la rencontre de A, une rencontre qui m‘était salutaire à l‘époque puisque l‘amour que j‘éprouvais pour lui m‘a permis de m‘évader ne serait-ce que momentanément du contexte frustrant dans lequel je vivais.
Ignorant totalement les risques de mon manque d‘expérience en matière de sexualité, je me suis laissée emporté par ce que je croyais mon amoureux sincère. Mon compagnon, apprenant que j‘étais enceinte refusa d‘assumer sa responsabilité. Seule, je devais me débrouiller face à une famille intolérante. J‘ai pu dissimuler ma grossesse et ressentant la date de la délivrance proche, j‘ai quitté la maison pour me rendre chez des parents. Après mon accouchement, j‘ai déposé mon enfant chez mon amie qui faisait office de nourrice. De retour à la maison, ma capacité d‘endurance faisait de plus en plus défaut. Séparée de mon enfant, j‘avais ras-le-bol de ce statut de femme soumise, brutalisée et violentée en permanence.
Ne pouvant plus supporter mon malheur, j‘ai quitté, un beau matin, la maison emmenant avec moi mon fils. J‘ai connu le centre Darna de bouche à oreille alors que je me retrouvais dans la rue, exposée à tous les dangers», raconte Wahiba.
Cette femme victime de violence familiale, mère célibataire, confrontée seule à des épreuves difficiles, affirme plus loin avoir retrouvée la paix au sein du centre Darna qui lui a assuré écoute, aide et accompagnement psychologique et juridique surtout.
Concernant les séquelles de la violence perceptible sur la femme, Mme Smaïl, s‘appuyant sur le cas hautement significatif de Wahiba, confirme qu‘une grande partie de femme reproduisaient par la suite des violences sur leur entourage ou sur elles-mêmes.
«Dans le cas de Wahiba, son enfant était un souffre-douleur sur qui, en proie aux pulsions de destructions et à une rage indescriptible, elle s‘acharnait. L‘intervention dans ce cas était de convaincre la maman de placer l‘enfant au sein de SOS village d‘enfants de Draria pour protéger et la mère et le petit de cette violence chronique.»
Sur le plan juridique, l‘intervention du personnel du centre a porté sur l‘indispensable reconnaissance paternelle qui s‘est heureusement opérée dans ce cas sans aucune complication puisque, selon les déclarations de Mme N. Larbi, directrice du centre Darna, le père biologique, de peur d‘être traîné en justice, accepta de donner un nom au chérubin placé depuis lundi dernier au village d‘enfants de Draria.
-Fetta Tacennayt : la poétesse
Tels des vers de poème, les rides sur le front de Fetta Tacennayt ont gravé le verbe en lettres d‘or. Fetta, poétesse et chanteuse, est l‘une de ces femmes algériennes qui trimballent avec elles un parcours émouvant dont le seul regard marron profond, chargé de douleur et de peine que sa réussite aujourd‘hui, ne parvient à dissimuler.
Native d‘un village de la Grande Kabylie, dans la commune de Tikoubine, cette femme, aujourd‘hui artiste, a eu son parcours du combattant «dans une société régie par l‘injustice, le machisme et la violence». Mme Fetta, qui a préféré taire son vrai nom, a désiré nous faire part de son vécu douloureux. Son unique objectif, dit-elle, est de porter le cri de détresse des femmes victimes de violences, exposées à l‘ignorance de leurs droits et soumises à la volonté et au machisme du patriarcat.
Le parcours de Fetta commence par une enfance traumatisante auprès d‘un père alcoolique, brutal qui, lors de ses accès colériques, s‘acharnait contre sa femme et sa progéniture. Empêchée de fréquenter l‘école et livrée à l‘ignorance, la petite se retrouva engagée, dès son jeune âge, dans les lourdes corvées ménagères et les tâches rudes de la campagne. A 12 ans, la jeunette qui ignorait tout de la vie, fut mariée de force à un homme plus âgé et de surcroît handicapé, ce qui la traumatisa davantage. Son deuxième mariage a été un autre ratage.
Cette fois, les sévices que subit Fetta allaient crescendo auprès d‘un conjoint alcoolique, insensible, et brutal. Sa conception rétrograde de la femme n‘accordait à cette dernière aucun droit. Après les couches, cette malheureuse n‘a jamais connu la paix. Eprouvant le ras-le-bol de son existence misérable, elle décida un jour de quitter son village natal.
Terrorisée des années durant par un vécu pénible, Fetta a trouvé dans sa poésie le remède à ses blessures encore saignante. Elle a découvert dans sa voix suave, la force d‘exorciser les démons du passé et la capacité de parler au nom d‘une frange sociétale marginalisée.
Aujourd‘hui, bien qu‘hébergée dans un centre d‘accueil, elle continue à lutter contre son statut de femme victime de violence. Elle vient de sortir un deuxième opus qui regroupe des chansons kabyles de fêtes. Ce cas exemplaire est la preuve tangible que la femme algérienne, battante de nature, trouve même dans les gouffres du désespoir, la force pour se relever et se rebeller contre la marginalisation, la soumission et la violence des mâles dans un contexte patriarcal.
-Linda la combative
De forte corpulence, le regard sombre, Linda âgée de 34, est divorcée et mère de deux enfants. Son ex-mari est un cadre supérieur et le «tortionnaire » qui a fait d‘elle et de ses deux gosses, des pensionnaires du centre Darna.
«Auprès de mon mari, originaire de Khenchela, j‘ai vécu les plus sombres années de mon existence. Sa mère ne m‘a jamais appréciée, elle faisait tout pour s‘immiscer dans notre vie. Mon époux, encouragé par sa mère et profitant de son autorité, me brutalisait, s‘acharnait sur moi physiquement et me faisait subir les pires sévices morales. Son frère qui vivait avec nous, dans notre demeure conjugale, m‘a même brandi un couteau à la figure. J‘étais la proie facile de tous ces tortionnaires qui usaient de leur autorité pour me faire subir les plus humiliantes des maltraitances. Après mon divorce, mon mari, m‘ayant chassée de la maison, a voulu m‘ôter la garde des enfants. Je me suis retrouvée à la rue, confrontée à tous les maquereaux et les pervers, mais j‘ai continué à lutter contre l‘autorité abusive de mon ex-époux pour avoir la garde de mes enfants. Aujourd‘hui, je me retrouve ainsi que mes enfants hébergés au centre Darna après avoir fui la violence de mon ex-mari. je ne baisserais jamais les bras contre l‘injustice du père de mes enfants, insensible et inhumain et ce n‘est point le poste qu‘il occupe qui va me dissuader d‘aller jusqu‘au bout de ma lutte dans le recouvrement de ma dignité», confie Linda avec rage.
Aujourd‘hui, elle compte entamer bientôt une procédure judiciaire contre son ex-époux pour recouvrer tous ses droits et ceux de ses enfants. Linda n‘espère qu‘une chose : Que la loi tranche dans cette affaire et accorde à cette victime de violence ainsi qu‘à ses enfants leurs droits élémentaires à une vie digne. «Est-ce trop demander» ?


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