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Quand la loi de l'arbitraire règne
Mariage forcé en Algérie
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 11 - 2008

Une tradition archaïque qu'on croyait révolue, le mariage forcé continue à sévir dans notre société. Ses victimes sont le plus souvent des filles soumises à la loi du patriarcat, contraintes souvent à contracter de force une union qui sied aux parents pour une raison ou une autre. Si nous ne disposons pas de chiffres officiels sur le phénomène, contrairement à la France où l'on dénombre annuellement près de 70.000 unions forcées, les récits émouvants de jeunes filles mariées de force témoignent de l'ampleur du phénomène.
Une tradition archaïque qu'on croyait révolue, le mariage forcé continue à sévir dans notre société. Ses victimes sont le plus souvent des filles soumises à la loi du patriarcat, contraintes souvent à contracter de force une union qui sied aux parents pour une raison ou une autre. Si nous ne disposons pas de chiffres officiels sur le phénomène, contrairement à la France où l'on dénombre annuellement près de 70.000 unions forcées, les récits émouvants de jeunes filles mariées de force témoignent de l'ampleur du phénomène.
Elles sont jeunes, belles et convoitées par tous. Leur souhait consiste soit à parachever un cycle scolaire, réussir une carrière professionnelle brillante, percer dans un quelconque domaine ou rencontrer l'âme soeur avec qui elles pourraient concrétiser une romance rêvée, mais leur destin est tracé au préalable par les leurs. Ces filles sont vouées au mariage forcé. Loi sociale arbitraire, tradition archaïque qui attribue aux parents le droit de décider du sort de leur enfant, pour différentes raisons, le mariage forcé continue à se nourrir du silence complice de la société pour causer de nombreuses victimes.
Combien sont-elles ? Les chiffres datant de 2005 ont révélé qu'en France elles seraient plus de 70.000 femmes à subir un mariage forcé. Un chiffre alarmant dans un pays qui défend les droits de la femme. Mais, qu'en est-il de l'Algérie où la loi de l'arbitraire règne et où de plus en plus de femmes se résignent à garder le silence sur leur vécu douloureux. Ce qui ne permet pas de fournir une estimation exacte sur l'ampleur du phénomène.
Le mariage forcé est une atteinte aux droits de la femme
Et, si en France les associations qui militent pour la défense et la promotion des droits de la femme appellent aujourd'hui à la pénalisation des parents qui imposent à leur fille un mariage, comment les associations algér iennes œuvrent-elles pour protéger les femmes contre cette loi de l'arbitraire ?
Mme Selmi, militante associative et assistante sociale dans un centre d'accueil de femmes victimes de violence estime que le mariage forcé est une atteinte aux droits de la femme qui, normalement, doit choisir librement son partenaire. Malheureusement, insiste la sociologue, nous assistons aujourd'hui à une amplification du problème. «Nombreuses sont les jeunes filles qui, fuyant un mariage forcé, une famille qui les tyrannise, se réfugient dans notre centre d'accueil. Même si la majorité se soumet à la volonté de la famille pour ne pas enfreindre l'ordre social établi, ces filles clament leurs droits de choisir librement leur mari», dit-elle.
Le récit de Manel, une jeune fille brutalement violentée par ses parents après avoir refusé de contracter un mariage forcé est la parfaite illustration de ce comportement archaïque encore présent dans la société algérienne.
Manel, âgée de 24 ans, originaire d'un petit village au sud de l'Algérie était amoureuse d'un jeune plombier qui voulait l'épouser. Les parents de la jeune femme ont clairement refusé cette union qui n'allait apparemment rien apporter aux parents dont le désir est de se lier à un richissime commerçant. Le prétendant en question, son aîné de 20 ans, était un rustre réputé pour sa violence et son hostilité à l'égard des citoyens du bourg. Manel a clairement manifesté sa désapprobation de cette union forcée. Les parents, fous furieux, la séquestrent pendant plus d'une semaine, la brutalisent et la préparent à subir cette union forcée. Profitant d'un moment d'inattention de sa famille, Manel, aidée de sa petite sœur, prend la tangente pour se retrouver dans la capitale où elle se réfugie dans un centre pour femmes victimes de violence.
S'exprimant sur les raisons du mariage forcé des jeunes filles, la sociologue n'a pas manqué d'évoquer plusieurs motifs dont notamment le matérialisme des parents qui désirent mettre leur fille à l'abri du besoin, en la mariant à un homme riche.
Pour Mme Selmi, le mariage forcé que subissent les femmes en Algérie est une violence qui doit être bannie par le renforcement de la législation portant sur les droits de la femme, la pénalisation du mariage forcé, ainsi que la rupture de la loi du silence qui ccontraignent plusieurs filles à accepter cette union forcée de peur des représailles.
Quelle est la position de la
religion ?
Pour Cheïkh Abdelhamid, Imam d'une mosquée à Alger, il est illégal de marier une femme contre son gré, par la contrainte, le chantage ou la violence. S'appuyant sur le fait que l'Islam a octroyé à la femme le droit de choisir son époux, du moins consentir, M. Abdelhamid appelle les parents à respecter les préceptes de la religion musulmane qui protège les droits de la femme par des textes clairs. «Les parents oublient que c'est la femme qui sera la compagne de l'homme, sa moitié dans leur vie commune. Comment pouvons-nous donc lui imposer un homme qu'elle refuse ? Cette conduite est absurde», souligne-t-il. Aussi, Cheikh Abdelhamid se base sur le hadith du Sceau des prophètes (Qsssl) qui dit : «La femme ayant déjà été mariée a plus de droit sur elle-même que son représentant légal (walî). Et la femme vierge doit donner son accord pour son mariage, accord qu'elle peut exprimer par son silence». Même si le code de la famille stipule que toute union ne peut être contractée qu'avec le consentement de la femme, le mariage forcé continue à sévir en Algérie. Mettre en place, à l'instar de l'Allemagne et de l'Angleterre un arsenal juridique à même de protéger les femmes contre cette réalité semble une mesure d'urgence.
D. S.
Elles sont jeunes, belles et convoitées par tous. Leur souhait consiste soit à parachever un cycle scolaire, réussir une carrière professionnelle brillante, percer dans un quelconque domaine ou rencontrer l'âme soeur avec qui elles pourraient concrétiser une romance rêvée, mais leur destin est tracé au préalable par les leurs. Ces filles sont vouées au mariage forcé. Loi sociale arbitraire, tradition archaïque qui attribue aux parents le droit de décider du sort de leur enfant, pour différentes raisons, le mariage forcé continue à se nourrir du silence complice de la société pour causer de nombreuses victimes.
Combien sont-elles ? Les chiffres datant de 2005 ont révélé qu'en France elles seraient plus de 70.000 femmes à subir un mariage forcé. Un chiffre alarmant dans un pays qui défend les droits de la femme. Mais, qu'en est-il de l'Algérie où la loi de l'arbitraire règne et où de plus en plus de femmes se résignent à garder le silence sur leur vécu douloureux. Ce qui ne permet pas de fournir une estimation exacte sur l'ampleur du phénomène.
Le mariage forcé est une atteinte aux droits de la femme
Et, si en France les associations qui militent pour la défense et la promotion des droits de la femme appellent aujourd'hui à la pénalisation des parents qui imposent à leur fille un mariage, comment les associations algér iennes œuvrent-elles pour protéger les femmes contre cette loi de l'arbitraire ?
Mme Selmi, militante associative et assistante sociale dans un centre d'accueil de femmes victimes de violence estime que le mariage forcé est une atteinte aux droits de la femme qui, normalement, doit choisir librement son partenaire. Malheureusement, insiste la sociologue, nous assistons aujourd'hui à une amplification du problème. «Nombreuses sont les jeunes filles qui, fuyant un mariage forcé, une famille qui les tyrannise, se réfugient dans notre centre d'accueil. Même si la majorité se soumet à la volonté de la famille pour ne pas enfreindre l'ordre social établi, ces filles clament leurs droits de choisir librement leur mari», dit-elle.
Le récit de Manel, une jeune fille brutalement violentée par ses parents après avoir refusé de contracter un mariage forcé est la parfaite illustration de ce comportement archaïque encore présent dans la société algérienne.
Manel, âgée de 24 ans, originaire d'un petit village au sud de l'Algérie était amoureuse d'un jeune plombier qui voulait l'épouser. Les parents de la jeune femme ont clairement refusé cette union qui n'allait apparemment rien apporter aux parents dont le désir est de se lier à un richissime commerçant. Le prétendant en question, son aîné de 20 ans, était un rustre réputé pour sa violence et son hostilité à l'égard des citoyens du bourg. Manel a clairement manifesté sa désapprobation de cette union forcée. Les parents, fous furieux, la séquestrent pendant plus d'une semaine, la brutalisent et la préparent à subir cette union forcée. Profitant d'un moment d'inattention de sa famille, Manel, aidée de sa petite sœur, prend la tangente pour se retrouver dans la capitale où elle se réfugie dans un centre pour femmes victimes de violence.
S'exprimant sur les raisons du mariage forcé des jeunes filles, la sociologue n'a pas manqué d'évoquer plusieurs motifs dont notamment le matérialisme des parents qui désirent mettre leur fille à l'abri du besoin, en la mariant à un homme riche.
Pour Mme Selmi, le mariage forcé que subissent les femmes en Algérie est une violence qui doit être bannie par le renforcement de la législation portant sur les droits de la femme, la pénalisation du mariage forcé, ainsi que la rupture de la loi du silence qui ccontraignent plusieurs filles à accepter cette union forcée de peur des représailles.
Quelle est la position de la
religion ?
Pour Cheïkh Abdelhamid, Imam d'une mosquée à Alger, il est illégal de marier une femme contre son gré, par la contrainte, le chantage ou la violence. S'appuyant sur le fait que l'Islam a octroyé à la femme le droit de choisir son époux, du moins consentir, M. Abdelhamid appelle les parents à respecter les préceptes de la religion musulmane qui protège les droits de la femme par des textes clairs. «Les parents oublient que c'est la femme qui sera la compagne de l'homme, sa moitié dans leur vie commune. Comment pouvons-nous donc lui imposer un homme qu'elle refuse ? Cette conduite est absurde», souligne-t-il. Aussi, Cheikh Abdelhamid se base sur le hadith du Sceau des prophètes (Qsssl) qui dit : «La femme ayant déjà été mariée a plus de droit sur elle-même que son représentant légal (walî). Et la femme vierge doit donner son accord pour son mariage, accord qu'elle peut exprimer par son silence». Même si le code de la famille stipule que toute union ne peut être contractée qu'avec le consentement de la femme, le mariage forcé continue à sévir en Algérie. Mettre en place, à l'instar de l'Allemagne et de l'Angleterre un arsenal juridique à même de protéger les femmes contre cette réalité semble une mesure d'urgence.
D. S.


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