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«Des pays servent de lieu de repli pour les contrebandiers»
M. Salah Mouhoubi, Ex-haut fonctionnaire à la présidence de la République (1996/2001)
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 12 - 2008

«L'intervention de notre ministre se veut, à mon avis, un avertissement adressé à l'égard de certains pays, qui laissent leurs frontières accessibles aux contrebandiers, terroristes et trafiquants de drogue. A titre d'exemple, citons les pays du Sahel et le Maroc, dont les frontières sont devenues des lieux de repli et de refuge à tous les trafiquants de tous bords.
«L'intervention de notre ministre se veut, à mon avis, un avertissement adressé à l'égard de certains pays, qui laissent leurs frontières accessibles aux contrebandiers, terroristes et trafiquants de drogue. A titre d'exemple, citons les pays du Sahel et le Maroc, dont les frontières sont devenues des lieux de repli et de refuge à tous les trafiquants de tous bords.
Midi libre : Depuis quelque temps, il ne se passe pas une semaine sans que des saisies de drogue et d'armes provenant des frontières sud et sud-ouest du pays soient annoncées. Comment peut-on expliquez cette situation ?
Salah Mouhoubi : En effet, les frontières avec le Maroc et les pays du Sahel sont des zones de tous les trafics et sources de tous les fléaux, qui nuisent à notre sécurité territoriale. Cette bande frontalière constitue, en effet, depuis de longues décennies, une zone de trafics intenses en tous genres: armes, immigration clandestine, drogues, cigarettes, matières premières, produits industriels, hydrocarbures, véhicules, cheptels… Aujourd'hui encore, cette bande aride et accidentée, située entre le désert du Sahara, au nord, et les régions tropicales, au sud, et s'étendant de l'Atlantique à la mer Rouge, est considérée par les spécialistes des questions sécuritaires comme une zone interdite, difficilement contrôlable en raison de son immensité. D'ailleurs, faut-il le souligner, à ce jour, on ne peut pas définir avec exactitude les pays et les lieux d'approvisionnement des trafiquants d'armes opérant au Sahel. Toutefois, certaines sources sécuritaires indiquent que les trafiquants d'armes s'approvisionnent, dans certains cas, dans des casernes militaires, qu'ils attaquent ou volent bénéfiçiant de complicités. Ils écoulent leur arsenal, neuf ou d'occasion, sur des marchés clandestins pour des réseaux mafieux, y compris terroristes. Ainsi, des M16 ayant servi dans des conflits internes au Tchad ont été retrouvés en Mauritanie et des Beretta AR-70 utilisés lors de la guerre civile au Liban ont atterri jusque chez les intégristes algériens. Parmi les clients des trafiquants d'armes l'on compte de grands caïds de drogue marocains, des terroristes d'obédiences diverses (GSPC algérien, Al Qaïda dans les pays du Maghreb islamique et des tribus nomades sont approvisionnées également en armes légères pour protéger leurs troupeaux et leurs campements des voleurs de bétail et autres bandits de grand chemin.
Quels sont justement les facteurs ayant favorisé ce pourrissement ?
S'agissant des facteurs ayant contribué à l'essor du trafic dans cette bande, il faut dire qu'ils sont nombreux et complexes. D'abord, il y a lieu de signaler le caractère difficilement maîtrisable des zones en question. Dans cette bande aride, où le désert poursuit son avancée inexorable, l'élevage (dromadaires, chèvres et bœufs dans le «Sahel des nomades») et la frugale agriculture (mil et arachide dans «le Sahel des sédentaires») ne constituent plus, depuis bien longtemps, une source de revenu suffisante et stable pour les populations. Des populations miséreuses tombent facilement dans l'exploitation de réseaux de tous bords. Ensuite, il y a aussi certains pays à l'instar du Maroc et ceux de Sahel, dont les frontières servent de lieux d'asile et de repli pour les contrebandiers et les terroristes. Outre ces facteurs, il y a, également, les Touareg, pour qui le trafic constitue une activité juteuse, versant en cela dans la contrebande et le trafic d'armes. Et enfin, il y a aussi un élément très déterminant, à savoir l'instabilité politique et les guerres civiles en Afrique, qui font que les armes circulent sans qu'il y ait de contrôle.
Quelle relation peut-on établir entre les groupes terroristes et les contrebandiers ?
Entre les terroristes et les contrebandiers, il y a une relation de complémentarité. Les terroristes, pour s'approvisionner en armes et en munitions, ont besoin de contrebandiers. Cependant, les contrebandiers, pour qu'ils puissent acheminer leurs marchandises à travers les frontières ont besoin, à leur tour, de terroristes pour leur sécuriser le passage.
Dernièrement, M. le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré lors du séminaire sur la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Ouest, que les rapts contre le paiement de rançons, les trafics de drogue, des armes, la contrebande sont les principales sources de financement du terrorisme. Qu'en pensez-vous ?
En effet, M. Abdelkader Messahel a entièrement raison. Les rapts contre le paiement de rançons, les trafics de drogue et d'armes sont les principales sources de financement du terrorisme. Dans cette optique, il est à signaler que l'argent, qui est le nerf de la guerre des hordes terroristes, provient des avantages tirés du trafic et la commercialisation de grosses quantités de drogue, d'armes, de munitions achetées auprès des contrebandiers, activant au niveau de certaines frontières des pays voisins. A cet effet, je pense que les pays africains doivent s'unir pour combattre et éradiquer tous les fléaux nuisibles, qui s'implantent en Afrique. Encore, faut-il le noter, l'intervention de notre ministre se veut, à mon avis, un avertissement adressé à l'égard de certains pays, qui laissent leurs frontières accessibles aux contrebandiers, terroristes et trafiquants de drogue. A titre d'exemple, les frontières des pays du Sahel et du Maroc, qui sont devenues des lieux de repli et de refuge à tous les trafiquants de tous bords. K. L. C.
Midi libre : Depuis quelque temps, il ne se passe pas une semaine sans que des saisies de drogue et d'armes provenant des frontières sud et sud-ouest du pays soient annoncées. Comment peut-on expliquez cette situation ?
Salah Mouhoubi : En effet, les frontières avec le Maroc et les pays du Sahel sont des zones de tous les trafics et sources de tous les fléaux, qui nuisent à notre sécurité territoriale. Cette bande frontalière constitue, en effet, depuis de longues décennies, une zone de trafics intenses en tous genres: armes, immigration clandestine, drogues, cigarettes, matières premières, produits industriels, hydrocarbures, véhicules, cheptels… Aujourd'hui encore, cette bande aride et accidentée, située entre le désert du Sahara, au nord, et les régions tropicales, au sud, et s'étendant de l'Atlantique à la mer Rouge, est considérée par les spécialistes des questions sécuritaires comme une zone interdite, difficilement contrôlable en raison de son immensité. D'ailleurs, faut-il le souligner, à ce jour, on ne peut pas définir avec exactitude les pays et les lieux d'approvisionnement des trafiquants d'armes opérant au Sahel. Toutefois, certaines sources sécuritaires indiquent que les trafiquants d'armes s'approvisionnent, dans certains cas, dans des casernes militaires, qu'ils attaquent ou volent bénéfiçiant de complicités. Ils écoulent leur arsenal, neuf ou d'occasion, sur des marchés clandestins pour des réseaux mafieux, y compris terroristes. Ainsi, des M16 ayant servi dans des conflits internes au Tchad ont été retrouvés en Mauritanie et des Beretta AR-70 utilisés lors de la guerre civile au Liban ont atterri jusque chez les intégristes algériens. Parmi les clients des trafiquants d'armes l'on compte de grands caïds de drogue marocains, des terroristes d'obédiences diverses (GSPC algérien, Al Qaïda dans les pays du Maghreb islamique et des tribus nomades sont approvisionnées également en armes légères pour protéger leurs troupeaux et leurs campements des voleurs de bétail et autres bandits de grand chemin.
Quels sont justement les facteurs ayant favorisé ce pourrissement ?
S'agissant des facteurs ayant contribué à l'essor du trafic dans cette bande, il faut dire qu'ils sont nombreux et complexes. D'abord, il y a lieu de signaler le caractère difficilement maîtrisable des zones en question. Dans cette bande aride, où le désert poursuit son avancée inexorable, l'élevage (dromadaires, chèvres et bœufs dans le «Sahel des nomades») et la frugale agriculture (mil et arachide dans «le Sahel des sédentaires») ne constituent plus, depuis bien longtemps, une source de revenu suffisante et stable pour les populations. Des populations miséreuses tombent facilement dans l'exploitation de réseaux de tous bords. Ensuite, il y a aussi certains pays à l'instar du Maroc et ceux de Sahel, dont les frontières servent de lieux d'asile et de repli pour les contrebandiers et les terroristes. Outre ces facteurs, il y a, également, les Touareg, pour qui le trafic constitue une activité juteuse, versant en cela dans la contrebande et le trafic d'armes. Et enfin, il y a aussi un élément très déterminant, à savoir l'instabilité politique et les guerres civiles en Afrique, qui font que les armes circulent sans qu'il y ait de contrôle.
Quelle relation peut-on établir entre les groupes terroristes et les contrebandiers ?
Entre les terroristes et les contrebandiers, il y a une relation de complémentarité. Les terroristes, pour s'approvisionner en armes et en munitions, ont besoin de contrebandiers. Cependant, les contrebandiers, pour qu'ils puissent acheminer leurs marchandises à travers les frontières ont besoin, à leur tour, de terroristes pour leur sécuriser le passage.
Dernièrement, M. le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré lors du séminaire sur la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Ouest, que les rapts contre le paiement de rançons, les trafics de drogue, des armes, la contrebande sont les principales sources de financement du terrorisme. Qu'en pensez-vous ?
En effet, M. Abdelkader Messahel a entièrement raison. Les rapts contre le paiement de rançons, les trafics de drogue et d'armes sont les principales sources de financement du terrorisme. Dans cette optique, il est à signaler que l'argent, qui est le nerf de la guerre des hordes terroristes, provient des avantages tirés du trafic et la commercialisation de grosses quantités de drogue, d'armes, de munitions achetées auprès des contrebandiers, activant au niveau de certaines frontières des pays voisins. A cet effet, je pense que les pays africains doivent s'unir pour combattre et éradiquer tous les fléaux nuisibles, qui s'implantent en Afrique. Encore, faut-il le noter, l'intervention de notre ministre se veut, à mon avis, un avertissement adressé à l'égard de certains pays, qui laissent leurs frontières accessibles aux contrebandiers, terroristes et trafiquants de drogue. A titre d'exemple, les frontières des pays du Sahel et du Maroc, qui sont devenues des lieux de repli et de refuge à tous les trafiquants de tous bords. K. L. C.


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