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Une mauvaise affaire ?
L'Accord d'association avec l'UE
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 06 - 2009

La réunion annuelle du Conseil d'association Union européenne-Algérie se tient demain, mardi 16 juin, au Luxembourg, en marge du Conseil européen «Affaires générales et relations extérieures». Ce sera l'occasion pour les deux parties de se dire leurs vérités. Pour l'Algérie, il s'agit de faire une évaluation de l'Accord d'association sur la base d'un «document de référence» dont a fait état le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. L'Algérie a beaucoup de griefs à exposer. Mais, pour autant, il n'y aura pas de «retour en arrière» sur l'Accord d'association avec l'UE, a déjà déclaré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Au contraire, l'Algérie veut «développer l'espace économique avec ses partenaires européens», affirme, pour sa part, le ministre des AE en ajoutant, sans que cela a l'air d'un préalable, qu'il est nécessaire que les relations soient équilibrées dans les échanges commerciaux avec les pays de l'UE. Il est attendu de l'UE, l'établissement d'un investissement réel qui permette à l'Algérie de diversifier son économie hors hydrocarbures.
La réunion annuelle du Conseil d'association Union européenne-Algérie se tient demain, mardi 16 juin, au Luxembourg, en marge du Conseil européen «Affaires générales et relations extérieures». Ce sera l'occasion pour les deux parties de se dire leurs vérités. Pour l'Algérie, il s'agit de faire une évaluation de l'Accord d'association sur la base d'un «document de référence» dont a fait état le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. L'Algérie a beaucoup de griefs à exposer. Mais, pour autant, il n'y aura pas de «retour en arrière» sur l'Accord d'association avec l'UE, a déjà déclaré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Au contraire, l'Algérie veut «développer l'espace économique avec ses partenaires européens», affirme, pour sa part, le ministre des AE en ajoutant, sans que cela a l'air d'un préalable, qu'il est nécessaire que les relations soient équilibrées dans les échanges commerciaux avec les pays de l'UE. Il est attendu de l'UE, l'établissement d'un investissement réel qui permette à l'Algérie de diversifier son économie hors hydrocarbures.
Au début de ce mois, le ministère du Commerce a examiné une étude sur l'impact de l'application de l'Accord d'association, depuis son entrée en vigueur en septembre 2005 (après sa signature en avril 2001) dans la perspective de la mise en place d'une zone de libre échange à l'horizon 2017. Une expertise, à travers laquelle les responsables algériens veulent identifier les obstacles qui ont empêché l'Algérie de profiter davantage de l'Accord d'association. Une évaluation préliminaire de la mise en œuvre de l'Accord démontre que la balance commerciale hors hydrocarbures est très déséquilibrée en faveur de l'UE. Les chiffres officiels sont parlants : les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE (essentiellement des produits miniers brut et pétrochimiques) se sont limitées à un milliard de dollars en 2008, contre des importations de 20,8 milliards de dollars auprès de la même région (55% des importations globales de l'Algérie). Si on compte depuis 2005, les importations algériennes auprès de l'UE ont fait un grand bond de près de 80% (passant de 11,2 milliards de dollars à 20,8 milliards de dollars en 2008). Les conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen très restrictives expliquent, selon les responsables algériens, la faiblesse des exportations hors hydrocarbures vers cette région alors qu'en principe l'accès aux marchés est censé être libéralisé de façon progressive et réciproque. Ce n'est pas tout, l'évaluation préliminaire fait ressortir que les pays de l'UE investissent très faiblement en Algérie. Nous sommes très loin de la présentation idyllique qui prétendait que l'Accord d'association entre l'Algérie et l'UE «crée un climat favorable à l'essor de leurs relations économiques, commerciales et en matière d'investissement, facteur indispensable au soutien de la restructuration économique et de la modernisation technologique».
Parmi les autres griefs de l'Algérie, et ce n'est pas le plus mince, il y a le fait que les partenaires européens n'ont pas tenu leurs engagements pour l'aider à accéder à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), alors qu'il s'agit d'une contrepartie de l'accord d'association, soutiennent les Algériens. «Nous recevons encore des questions de la part de l'UE qui ne facilitent pas cette accession», a déploré le ministre du Commerce.
Il y a également la question récurrente du prix du gaz pratiqué sur le marché national, posée par l'UE et l'OMC, sur lequel l'Algérie ne transige pas. Autre «contentieux collatéral»opposant l'Algérie à l'UE : la commercialisation des engrais algériens sur le marché européen. L'UE impose une taxe supplémentaire dite anti-dumping, de 13 %, sur les engrais fabriqués par l'entreprise algérienne "Fertial". Le prétexte est le prix du gaz vendu à Fertial pour produire les engrais, il serait subventionné. Les responsables algériens maintiennent que sur le marché national, le prix du gaz algérien reflète ses coûts. «Le prix du gaz sur le marché intérieur algérien n'est pas subventionné par l'Etat, il permet de récupérer son coût dans toutes ses composantes», a affirmé M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, au cours d'un de ses nombreux entretiens accordés à la radio algérienne. Il a eu à expliquer que ce prix est fixé par un décret conformément à la loi sur les hydrocarbures. Les partenaires étrangers, y compris UE et OMC, le savent. Il se trouve que l'Algérie n'achète pas son gaz sur le marché international et, donc, n'a pas à augmenter son prix sur le marché intérieur pour l'aligner sur celui du marché international, d'où cet avantage comparatif pour attirer les investisseurs. La commission européenne à Bruxelles persiste à y voir une subvention déguisée. La question est d'une grande importance pour l'Algérie qui s'est engagée dans un vaste programme d'investissement dans les engrais destinés à l'exportation et qui risque de ne pas trouver de débouchés sur le marché européen si l'UE persistait dans son refus.
En 2010, ce sera le grand rendez-vous pour la réunion du conseil mixte algéro-européen. Une rencontre extrêmement importante dans la mesure où elle est le cadre où peut se réajuster l'Accord d'association. C'est le souhait des responsables algériens qui reconnaissent toutefois la difficulté de la tâche, il y a, disent-ils, des clauses «difficilement renégociables». La zone de prospérité partagée est encore loin.
Au début de ce mois, le ministère du Commerce a examiné une étude sur l'impact de l'application de l'Accord d'association, depuis son entrée en vigueur en septembre 2005 (après sa signature en avril 2001) dans la perspective de la mise en place d'une zone de libre échange à l'horizon 2017. Une expertise, à travers laquelle les responsables algériens veulent identifier les obstacles qui ont empêché l'Algérie de profiter davantage de l'Accord d'association. Une évaluation préliminaire de la mise en œuvre de l'Accord démontre que la balance commerciale hors hydrocarbures est très déséquilibrée en faveur de l'UE. Les chiffres officiels sont parlants : les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE (essentiellement des produits miniers brut et pétrochimiques) se sont limitées à un milliard de dollars en 2008, contre des importations de 20,8 milliards de dollars auprès de la même région (55% des importations globales de l'Algérie). Si on compte depuis 2005, les importations algériennes auprès de l'UE ont fait un grand bond de près de 80% (passant de 11,2 milliards de dollars à 20,8 milliards de dollars en 2008). Les conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen très restrictives expliquent, selon les responsables algériens, la faiblesse des exportations hors hydrocarbures vers cette région alors qu'en principe l'accès aux marchés est censé être libéralisé de façon progressive et réciproque. Ce n'est pas tout, l'évaluation préliminaire fait ressortir que les pays de l'UE investissent très faiblement en Algérie. Nous sommes très loin de la présentation idyllique qui prétendait que l'Accord d'association entre l'Algérie et l'UE «crée un climat favorable à l'essor de leurs relations économiques, commerciales et en matière d'investissement, facteur indispensable au soutien de la restructuration économique et de la modernisation technologique».
Parmi les autres griefs de l'Algérie, et ce n'est pas le plus mince, il y a le fait que les partenaires européens n'ont pas tenu leurs engagements pour l'aider à accéder à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), alors qu'il s'agit d'une contrepartie de l'accord d'association, soutiennent les Algériens. «Nous recevons encore des questions de la part de l'UE qui ne facilitent pas cette accession», a déploré le ministre du Commerce.
Il y a également la question récurrente du prix du gaz pratiqué sur le marché national, posée par l'UE et l'OMC, sur lequel l'Algérie ne transige pas. Autre «contentieux collatéral»opposant l'Algérie à l'UE : la commercialisation des engrais algériens sur le marché européen. L'UE impose une taxe supplémentaire dite anti-dumping, de 13 %, sur les engrais fabriqués par l'entreprise algérienne "Fertial". Le prétexte est le prix du gaz vendu à Fertial pour produire les engrais, il serait subventionné. Les responsables algériens maintiennent que sur le marché national, le prix du gaz algérien reflète ses coûts. «Le prix du gaz sur le marché intérieur algérien n'est pas subventionné par l'Etat, il permet de récupérer son coût dans toutes ses composantes», a affirmé M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, au cours d'un de ses nombreux entretiens accordés à la radio algérienne. Il a eu à expliquer que ce prix est fixé par un décret conformément à la loi sur les hydrocarbures. Les partenaires étrangers, y compris UE et OMC, le savent. Il se trouve que l'Algérie n'achète pas son gaz sur le marché international et, donc, n'a pas à augmenter son prix sur le marché intérieur pour l'aligner sur celui du marché international, d'où cet avantage comparatif pour attirer les investisseurs. La commission européenne à Bruxelles persiste à y voir une subvention déguisée. La question est d'une grande importance pour l'Algérie qui s'est engagée dans un vaste programme d'investissement dans les engrais destinés à l'exportation et qui risque de ne pas trouver de débouchés sur le marché européen si l'UE persistait dans son refus.
En 2010, ce sera le grand rendez-vous pour la réunion du conseil mixte algéro-européen. Une rencontre extrêmement importante dans la mesure où elle est le cadre où peut se réajuster l'Accord d'association. C'est le souhait des responsables algériens qui reconnaissent toutefois la difficulté de la tâche, il y a, disent-ils, des clauses «difficilement renégociables». La zone de prospérité partagée est encore loin.


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