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Petites bagarres entre amis
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 24 - 07 - 2008


QUOTIDIEN D'ORAN
Affrontements de grande ampleur entre bandes rivales à Zéralda : la violence urbaine prend de l'ampleur
Des plages à l'infini. Du sable. Une mer magnifique. Du soleil. Zéralda offre, en cette semaine marquée par de fortes chaleurs, le décor d'une véritable carte postale. Les rêves du touriste classique semblent se concentrer dans cette région, située à un petit quart d'heure d'Alger. D'ailleurs, dès le petit matin, un flot continu de gens, en bus, à pied, à vélo, en auto-stop, se dirige vers la mer, où les plages n'arrivent plus à contenir le flux de vacanciers.
Ce n'est pourtant pas cette image de ville côtière qui sera retenue de l'été 2008, mais une autre, plus dramatique, liée à un nouveau type de violence qui s'installe dans le pays. Pensant plusieurs jours de suite, des jeunes de deux quartiers périphériques, El-Karia (le village agricole) et la cité des 1.000 logements, se sont affrontés dès la tombée de la nuit, dans un conflit sans fin, qui a débouché sur la mort d'un jeune homme, alors qu'une dizaine d'autres étaient blessés.
On serait tenté de dire que c'est une violence banale, tant le phénomène s'est développé dans le pays. Ainsi, à Berriane, on s'affronte depuis des mois. A Khenchela, un mariage se transforme en une grande bagarre tribale.
Pourtant, ce qui s'est passé à Zéralda mérite d'être vu de près. Pour plusieurs raisons qui font de ce cycle de violence un condensé de ce qui attend l'Algérie pour les prochaines décennies. Les groupes, qui se sont affrontés à Zéralda, étaient constitués de bandes organisées, avec bannière, slogans, signes de ralliements et une forme d'organisation codifiée, selon des témoignages précis. Il s'agirait de bandes urbaines, comme on en voit traditionnellement dans des films de série B. Les membres de ces groupes sont le produit d'un cocktail redoutable, fait d'un mélange de déracinement, de désœuvrement, de paupérisation et d'absence de règles. La cité des 1.000 logements, où se sont déroulés les affrontements, a été nouvellement construite. Elle regroupe des gens de différentes zones d'Alger, dont beaucoup sont issus de bidonvilles.
Mais cela ne suffit pas à expliquer l'ampleur de la violence qui a d'autres origines. Le pays a traversé une décennie terrible qui a laissé de profondes traces. Il y a aujourd'hui une génération, celle des 15-25 ans, qui n'a jamais connu la paix. Pour elle, la violence fait partie de l'ordre naturel des choses. Ces jeunes sont confortés dans leur conviction quand ils voient que la force est le principal élément de régulation sociale dans le pays. Elle est au-dessus de la loi, et c'est le pouvoir lui-même qui donne l'exemple. On ne peut reprocher à un jeune de vouloir réussir, et de prendre pour modèle celui qui a réussi. Et si ce dernier s'est imposé par la force, il est normal que le jeune essaie d'en faire de même. C'est donc la responsabilité du pouvoir lui-même qui se trouve ainsi mise en cause, car c'est d'abord le pouvoir qui impose la norme. Il ne peut même reprocher aux jeunes de recourir à des méthodes que le pouvoir lui-même utilise.
Autre terrain de responsabilité des autorités, leur démission face à des phénomènes d'accaparement illégaux. Les affrontements de Zéralda ont eu, pour prétexte direct, l'exploitation d'un. Et c'est précisément l'absence de l'Etat qui a donné lieu à l'apparition et à l'extension de ce phénomène qui constitue un véritable racket organisé à l'échelle nationale, avec le consentement ou l'encouragement des autorités. Où va l'argent des parkings ? Sert-il à financer le terrorisme ? A financer le trafic de drogue ? Personne ne le sait.
On peut, certes, concevoir que les municipalités accordent des droits de gardiennage à des catégories de citoyens (handicapés, jeunes en situation difficile, chômeurs en attente d'un travail). On peut tout aussi bien comprendre que les services de sécurité y trouvent un certain intérêt, pour utiliser ces personnes dans la collecte d'informations. On peut même envisager que l'Etat recoure à cette méthode, comme forme de redistribution sociale et d'organisation archaïque de la solidarité sociale. Si les autorités font ce choix, elles doivent le maintenir dans un cadre légal, réglementé et transparent. Les recettes seraient alors perçues par les municipalités qui accorderaient une ristourne aux préposés à la collecte du droit au stationnement. Pendant plusieurs décennies, le second poste des recettes fiscales de la ville de Washington était constitué par les droits de stationnement.
Mais en Algérie, cela se passe autrement. Ce sont des individus, ou des bandes, qui ont pris possession de l'espace public, au vu et au su de tous, sans aucune réglementation. Il n'y a pas d'arbitrage possible quand tout ceci se passe en dehors de la loi. C'est donc la force qui prime. Dans certaines villes, le spectacle est hideux, avec de jeunes hommes portant de gros bâtons qu'ils brandissent devant les automobilistes, sans que cela ne choque personne.
Sur ce terrain comme sur d'autres, tout dégage un puissant sentiment de violence, face à laquelle le pays apparaît désarmé. Tous les spécialistes le disent : en amont, le déficit est énorme, qu'il s'agisse de formation, d'éducation, de loisirs ou de travail. Les jeunes ont droit aux actions folkloriques de M. Djamel Ould Abbès et aux séminaires inutiles sur les jeunes. Par contre, un grand effort est consenti dans le domaine de la répression, avec des objectifs fièrement affichés visant à encadrer la société. Mais la répression a un double handicap. D'une part, elle constitue un moyen honteux de gérer la jeunesse de son propre pays. D'autre part, elle a pour objet de sanctionner une faute, pas de l'éviter.


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