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Retour sur l'exécution de Zabana et de Ferradj.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 02 - 2012


Ait Benali Boubekeur
Depuis le début de la guerre, les ultras exercent une pression inouïe sur les autorités coloniales. Pour elles, il faut anéantir coute que coute le mouvement nationaliste. En effet, pour que les privilèges du lobby colonial soient préservés, le conflit algérien n'est pas envisagé sous un angle politique. Sous la quatrième République, la mainmise du lobby sur le pouvoir, incarné certes par Paris, est totale. En tout cas, les autorités n'ont pas trop le choix. Celui qui ne donne pas assez d'assurance va être éjecté de son fauteuil. C'est la logique des lobbies. Et c'est devenu une règle tacite. Tous les présidents de Conseil ont eu à le vérifier. Le dernier, Pierre Pflimlin entrainera, avec lui, la quatrième République.
Par ailleurs, pour répondre aux desiderata des colons, la justice française multiplie des gestes envers les colons. Pour ce faire, elle condamne deux Algériens à mort, le 21 décembre 1955. Il s'agit d'Abdelkader Ferradj Ben Moussa et d'Ahmed Zabana. Celui-ci est accusé d'avoir participé aux actes de violence en Oranie en novembre 1954, notamment à celui ayant conduit à la mort d'un Français. Selon STORA et de Rochebrune, dans « La guerre d'Algérie vue par les Algériens » : « Bien que niant sa participation à cette opération lors de son procès, il a été accusé d'être un membre et même le chef de commando de quatre hommes qui ont attaqué le 4 novembre à quelques dizaines de kilomètres à l'est d'Oran une maison de gardes forestiers dont le responsable européen a été tué d'une balle dans la tête. » Quant à celui-là, c'est-à-dire Ferradj, il est accusé d'avoir participé à l'embuscade de Sakamody, le 25 février 1956, dirigé par le commando de l'ALN, Ali Khodja.
Quoi qu'il en soit, malgré les témoignages disculpant Zabana d'être l'auteur du tir, le tribunal militaire d'Oran retient la peine de mort. Et ce simulacre de procès, sur le terreau de la colonisation, va connaitre enfin son épilogue le 21 avril 1956. Le tribunal permanent des forces armées d'Alger confirme la peine capitale. Toutefois, l'affaire n'est pas pour autant close. Elle va connaitre un nouveau rebondissement. Début juin 1956, l'affaire atterrit entre au Conseil supérieur de la magistrature. Dans la séance du 5 juin, il se réunit sous la présidence de René Coty, président de la République, François Mitterrand, ministre de la Justice ainsi que les membres le composant.
D'emblée, le conseil en question écarte toute possibilité de recours gracieux. Les enjeux dépassent apparemment les considérations judiciaires. Bien que le président de la République ait la prérogative à gracier les inculpés, au fond, la décision vise à satisfaire les ultras de l'autre rive de la méditerranée. Selon STORA et de Rochebrune : « Le choix de deux guillotinés pour l'exemple a été opéré par le directeur de cabinet de François Mitterrand, Pierre Nicoulay, qui dira beaucoup plus tard qu'on leur avait demandé de repérer « les condamnés qui représenteraient un profil pas trop contestable » pour le cas « où les exécutions déclencheraient une vague de protestation. »
Cependant, le 19 juin 1956, les autorités coloniales mettent leur projet en exécution. Les deux condamnés, Zabana et Ferradj, sont guillotinés. D'une certaine façon, la médiatisation accompagnant la double exécution va créer une onde de choc chez les Algériens. Un des chefs commandos de l'ALN, Yacef Saadi, traitera ce recours au couperet de chemin de croisade, emprunté par le colonisateur. Reprenant le style emphatique de Yacef Saadi, les deux historiens cités plus haut écrivent : « Ce jour-là, « le colonialisme français venait de couper la tête de tous les Algériens », il allait de soi qu'il fallait « concevoir une réplique » sous forme de « représailles » à la hauteur de l'événement. »
Cette menace va être bientôt mise à exécution. Les chefs du FLN rédigent un tract dans lequel ils appellent à l'application de la loi du talion. Les autorités coloniales trouveront à côté de chaque cadavre français un message écrit par les frontistes : « Zabana – Ferradj, vous êtes vengés. » Ce à quoi les ultras de la colonisation répondront par une violence encore décuplée. Petit à petit, cet engrenage va entrainer les deux camps à se livrer bataille sans pitié.


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