Il est des phrases qui sont restées dans l'Histoire. « L'impérialisme est un mauvais élève » du Général GIAP en est une ! « Compte tenu de la dégradation sensible de la situation sécuritaire dans le nord de l'Irak (à l'exception des trois provinces du Kurdistan irakien) et des menaces pesant sur Bagdad, il est rappelé que tout déplacement y est formellement déconseillé ». C'est le conseil que donne cette semaine le ministère français des AE à ses ressortissants. Les mots ne sont pas choisis au hasard. Ils sont pesés et sous pesés ! On déconseille donc aux ressortissants français tout l'Irak sauf le Kurdistan irakien, région autonome de 5 millions d'habitants disposant d'un président, d'un Premier ministre, de son propre drapeau, d'un hymne « national » et de sa propre armée. Chta bghit ekthar men adha Chi ? La dégradation sensible ? Les « djihadistes » de l'EIIL se sont emparés en moins de trois jours de la moitié de l'Irak contrôlant de grandes villes comme Mossoul , Tikrit et Faloudja. Et on voit tout le désarroi de la « communauté internationale » devant ce drame que vit l'Irak. Les USA, l'Europe, l'Asie, l'ONU et même les pays arabes se sentent impuissants pour réagir ? Que faire ? Et avec qui ? Pourquoi cette paralysie ? Parce que nous vivons les conséquences directes de l'intervention américaine et le renversement de Sadam Hussein en 2003. Les USA estimaient leur « mission accomplie » en Irak en ayant instauré la « démocratie » dans ce pays. Force est de constater que non seulement cette démocratie n'a jamais fonctionné mais qu'elle a enfoncé le pays dans le sous-développement et permis sa division, sinon géographique, au moins ethnique entre sunnites, chiites et kurdes. L'impuissance des occidentaux devant le drame irakien et même syrien n'est qu'apparente. En réalité, ce qui se trame c'est la réelle division de l'Irak afin de neutraliser définitivement ce pays qui a été longtemps le cauchemar non seulement des USA mais aussi des « puissances régionales » comme l'Iran et l'Arabie Maudite. De ce fait, la « transition démocratique » dans ce pays a été un leurre ! Des leçons devraient être tirées pour nous ! Peut être à la deuxième conférence des libertés et de la transition démocratique chez nous. Car pour la première conférence, organisée sous une tente et qualifiée d'historique par certains, on est resté sous sa faim. Cette conférence est historique en effet de par son coté surréaliste ! Sous ce semblant d'unité patriotique réunissant nos fameux « démocrates » avec ceux qui ont contribué directement ou indirectement à la destruction physique et morale de l'Algérie pendant plus de 10 ans ! Dans son projet de plate-forme de la CLTD, pas un mot sur cette douloureuse période du pays qui a endeuillé des milliers familles. Oubliés tous ces morts « pour rien », ces destructions d'écoles, d'usines, de forêts. On efface tout et on recommence. Avec les mêmes têtes. Des ressuscités, des revenants, des « en partance », des hésitants, des éradicateurs, des conciliateurs. Ils étaient venus. Ils étaient tous là ! Pour les caméras et les micros. Des généralités puisées ça et là sur l'unité du pays, la démocratie, les libertés individuelles, le multipartisme ou ga3 ou ga3... qui rappellent beaucoup le contenu des chartes nationales de 1976 et 1986 ! Mais rien de concret sur les vrais problèmes de notre société : productivité du travail, système éducatif, dépendance alimentaire, chômage, logement, transports, numérique, culture, inégalités sociales, corruption, armée... Et pourtant ce ne sont pas les constats qui manquent sur ces problèmes qui empoisonnent au quotidien la vie du citoyen. Parce que dès qu'on rentre dans le concret sur le traitement de ces problématiques, les voix se raréfient. Youcef L'Asnami