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La couronne de la santé spirituelle
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 01 - 2015

« La santé est une couronne sur la tête des bien-portants que seuls les malades voient ».
Tout en appréciant fièrement et sans réserve la sagesse de ce légendaire proverbe arabe, je ne peux m'empêcher de penser, à chaque évocation, à deux situations pédagogiques d'exceptions à la règle, et où les bien-portants prennent aisément conscience du trésor non-monnayable de la santé et de la gratitude logiquement associée, ainsi que de son caractère transitoire. Il s'agit des moments de discernement significatifs et hautement prisés par la morale et la religion, de visites aux malades, notamment dans les hôpitaux, et d'accompagnements des enterrements ; la maladie et la mort s'invitant inopinément comme donneurs de leçons, plus expressifs et touchants que l'éloquence des meilleurs prêcheurs.
Une autre expérience de circonspection personnelle, non moins pertinente et révélatrice, et suffisamment digne d'être partagée, remonte à la fin des années 70, quand l'Etat algérien sélectionnait sur la base de critères de mérite transparents, des candidats pour des bourses d'études doctorales en occident. Pour ces générations là, l'arsenal spirituel se limitait souvent à l'héritage familial, et était pour certains très éprouvé par le socialisme prôné et la révolution agraire célébrée alors, et particulièrement marqué par les cérémonies aliénantes des partages de bénéfices réalisés à coups de décrets, forgeant les fondements de la faillite ultérieure.
Ce n'est, en fait, qu'en y vivant et en côtoyant l'occident de près, que moi et beaucoup de mes semblables avons découvert les valeurs précieuses et inestimables de notre culture et notre religion, et la plupart des étudiants boursiers de l'époque rentraient au pays tout aussi diplômés que meilleurs musulmans, ayant définitivement dissipé tous les doutes et évacué toutes les réserves quant à la diversité et pluralité des religions.
Il n'est foncièrement pas du tout inconcevable qu'un intellectuel, dont le socle religieux est insuffisamment ancré, et ne pouvant manifestement dés lors se contenter de choisir sa religion par simple héritage, se pose des questions sur les croyances d'autrui, et les confronte avec la sienne. Même s'il est peu recommandable, un exercice d'investigation spirituelle ne fait courir aucun risque à un musulman suffisamment vigilant et éveillé.
Ils ont beau dominer le monde, maitriser les technologies de pointe, disposer de toutes les richesses planétaires, jouir de plus de justice et liberté avec des dirigeants justiciables et éjectables mais humiliant et perpétuant nos despotes et tyrans, autrement dit détenir tout ce qui manque aux musulmans et les fait envier et baver ; n'empêche qu'en dépit de tout cela, ces gens là sont des égarés ! Tout comme les décrit Le Créateur dans la Fatiha du Coran. Et les symptômes de cette dépravation sont si nombreux et si récurrents, tant au niveau individuel que collectif et socio-familial, que seuls des cœurs non-voyants et des âmes flétries occulteront et refuseront d'identifier et percevoir.
La couronne de la santé spirituelle des musulmans devient alors magistralement émergente et radieusement visible ; et cette grâce divine de la foi est bien plus précieuse que toutes les faveurs, richesses et pouvoirs précaires et périssables d'ici-bas.
L'université de la sagesse
« L'homme sage apprend de ses erreurs, l'homme plus sage apprend des erreurs des autres », Confucius.
Qu'en est-il des dernières générations, plus nombreuses, d'émissaires séjournant ou vivant en occident ? Se livre-t-on toujours à ce même type d'interprétation et discernement analytiques ? Et qu'en est-il de cette déferlante mondialisation qui dissèque et ramène le mode de vie occidentale désormais jusqu'à domicile ? Ne devrait-elle pas produire collatéralement une dimension spirituelle imprévue ?
Les réponses à ces questions seront sans doute nuancées, et à juste titre. Il y a de tout ! Tout le monde est servi et peut crier victoire ! La circulation idéologique est très animée et dans tous les sens. C'est par groupes que des intellectuels occidentaux se convertissent à l'Islam, particulièrement pendant les périodes de croisades anti-islam ; et c'est par colonnes que sont déracinées et cueillies des élites musulmanes envoutées par la civilisation occidentale.
S'il est particulièrement réchauffant de voir des intellectuels de haut niveau déserter le rang judéo-chrétien et renforcer celui des musulmans, et leur remonter ainsi le moral, particulièrement quand ce dernier est au plus bas, plus embaumant encore pour nos cœurs serait de voir nos frères de lait et de sang, temporairement égarés, retourner lucidement et fièrement au bercail.
Ce souhait et cette prière concernent toutes les élites musulmanes, y compris et particulièrement ces responsables noyés dans la fatalité du désespoir de l'échec, et livrés au pilotage automatique de l'instinct de survie, avec comme unique et ultime fixation la planification individualiste de l'après naufrage collectif. Ces responsables qui ont ruiné leur pays et offert en otage leur dignité et la souveraineté nationale, pensent-ils réussir en sauvant et plantant confortablement leur progéniture chez les ennemis ? Ne risquent-ils pas et ne craignent-ils pas de subir un double échec, ici-bas et après ? Pourquoi refusent-ils de revenir à la raison ? Il n'est pourtant jamais trop tard pour le faire. S'ils n'ont pas suffisamment d'audace et de courage pour reconnaitre leurs erreurs et demander pardon, qu'ils aient au moins assez de dignité pour se retirer et s'effacer discrètement ! Qu'ils cessent d'être humiliés par l'occident et de servir de relais pour le pillage des richesses et l'asservissement de leurs peuples ! N'est-il pas honteux que l'Algérie des millions de martyrs et de la glorieuse révolution ayant libéré tout un continent, soit devenue un laboratoire international d'expériences tragiques et d'essais destructifs, ne servant de leçons et ne profitant qu'aux autres ?
Un musulman délibérément égaré ne trouvera jamais la quiétude et la sérénité d'un irréligieux ou d'un non-croyant occidental qu'il essaie vainement de singer, car les valeurs morales qu'il a désertées et répudiées, et que son idole ignore, sont tout simplement ineffaçables et demeurent l'unique salut pour les deux. L'inspirateur occidental peut par ailleurs très bien entre temps découvrir et adopter courageusement et précieusement ces valeurs, comme l'ont fait de nombreux ex-ennemis, tel ce réalisateur du film blasphématoire anti-Islam.
L'inéquation mathématique de la foi
« Crois et tu comprendras ; la foi précède, l'intelligence suit", Saint Augustin.
La foi et la croyance en une vie ultérieure n'ont pas besoin de preuves, mais s'érodent ou se renforcent par les épreuves ; la rationalité cartésienne contribuant alors décisivement au blindage contre les défis et assauts de dénégation.
Par la gracieuse justice divine, la foi est éprouvée par le cœur et l'âme, et non par la raison ou l'intelligence. C'est ainsi que beaucoup de personnes simples croient sereinement avec plénitude et sans recours aux raisonnements sophistiqués ; alors que des esprits intelligents et cultivés empruntent le chemin rebelle de la vanité désobéissante, considérant la foi comme un simple refuge ou une compensation pour les faibles et démunis.
Sans être une quantité palpable ou mesurable, la foi est néanmoins variable, et particulièrement sensible aux épreuves marquant différemment les individus. La foi peut être symbolisée par deux quantités antagonistes engagées dans un combat continu, où l'une ou l'autre prend toujours le dessus, tout comme dans une lutte à la corde ou dans une inéquation mathématique.
C'est la clairvoyance lucide et perspicace de cette inéquation, modélisant un ultérieur éternel et infiniment grand devant un présent éphémère et mathématiquement négligeable – même si l'épreuve reste physiquement pénible et pas à la portée de tous -, qui a permis au jeune Malek Bennabi, en Juin 1936, à la veille de sa consécration universitaire, d'implorer son Créateur tout en versant un sanglot : « Oh mon Dieu ! Je ne veux de ma part ici-bas, je la veux ailleurs ! »
Et qui d'autre à part Bennabi, fils de prophète par le nom, et de la trempe des prophètes par une vie et carrière exemplaires, ou ses semblables, peut être pris au mot par Le Créateur ? Et en payant le prix fort, à travers toutes sortes de persécutons et calvaires avant et après l'indépendance, à telle enseigne que trente années plus tard en 1966, Bennabi, encore une fois en sanglots, finit par contester brièvement : « Oh mon Dieu ! Tu m'as trop pris à la lettre ! »
La mondialisation et globalisation imposées par les puissances occidentales et conspirées par le sionisme international, détenant et tirant les ficelles des ambitions et décisions politiques, constituent une menace de néo-colonisation certaine contre les pays musulmans et d'asservissement de leurs peuples et richesses. La suprématie technologique de la civilisation judéo-chrétienne et ses divers atouts de séduction, fascination, et allèchement, peuvent en outre sans doute causer des dégâts considérables de reformatage et déracinement culturel.
Cependant, l'abandon pervers des valeurs morales, les flagrantes et agaçantes contradictions, les agressions injustes contre les autres pays et cultures, ainsi que les indignations outrageusement sélectives, tout en cognant et éveillant les consciences de plusieurs intellectuels occidentaux intègres, constituent par ailleurs autant de miroirs flamboyants, renvoyant à tout musulman lucide le reflet de la couronne rayonnante de l'Islam qu'il est béni d'avoir sur sa tête, par héritage ou par apprentissage et acquisition.
Conscient de la lumière éclairante dont il dispose, et que l'assaut des ténèbres ne peut que faire briller davantage, un musulman authentique doit d'abord gratifier lui-même les autres par du respect, de la compréhension et de la tolérance, afin de les cultiver et de pouvoir ensuite les demander à son tour, sans toutefois les exiger impérativement. Et même s'il peut légitimement se sacrifier pour sa foi, il est tout aussi noble, plutôt prioritaire, et sans doute plus difficile, qu'il apprenne d'abord à vivre conformément aux préceptes de cette foi.


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