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Algérie, ces dix questions qui mériteraient que l'on se pose.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 16 - 01 - 2016

Ceux qui spéculent sur un prochain effondrement de l'Algérie et affirment que les ingrédients de la désintégration sont déjà réunis se trompent et oublient l'essentiel. L'improbable explosion de ce pays à la superficie continentale et aux richesses naturelles inexplorées encore inestimables anéantira inéluctablement toute l'Afrique du Nord et une bonne partie de l'Europe du Sud.
Quels sont ces périls qu'il faut circonscrire ?
D'abord ceux qui sont externes et qu'il faut gérer sereinement dans le cadre des impératifs de sécurité nationale et de la doctrine militaire inhérente sans pour autant que ces éléments soient considérés comme des facteurs déterminants qui peuvent influencer la politique de développement économique et social et les objectifs stratégiques d'émergence continentale et régionale.
Ces périls sont nombreux, multiformes, de différentes natures et de durée variables. Ils prennent la forme de turbulences sociales, de conflits armés larvés pouvant s'étendre ou de guerre civiles. Ils résultent dans leur majorité des conséquences de l'effondrement d'états tout entiers, de paupérisation de populations, de guerres civiles, de mauvaises gouvernances ou d'effets d'influences et d'interventions militaires étrangères qui s'inscrivent dans le cadre de politiques mondialistes concertées de démantèlement de pays souverains, d'accaparation de richesses naturelles, de reconfiguration géopolitique et d'usurpation et de confiscation de territoires.
Les périls internes sont également présents mais peuvent être dominés par une volonté d'ordre éminemment politique et d'ouverture démocratique, d'efforts pédagogiques de réhabilitation des valeurs du travail et de l'effort et de pérennisation des moyens matériels des politiques de solidarité nationale qui peuvent être consolidées par une gestion rationnelle de la ressource financière publique et par l'inlassable effort d'assèchement des flux financiers de la corruption, de la contre bande aux frontières et de la fuite illégale des capitaux à l'étranger.
Le facteur d'instabilité sociale pouvant être induit par la chute du prix du pétrole peut être contourné et dominé par l'émergence d'une économie réelle et sa diversification. Le substitut est dans l'usage rationnel de l'intelligence et du capital humain, la promotion de l'initiative et la réappropriation de la dimension agricole du développement économique. Les politiques d'exploration de vastes territoires aux richesses inestimables constituent également un levier de redéploiement économique au profit des générations futures.
Pourquoi l'Algérie doit-elle gagner la guerre de l'après-pétrole ?
La guerre de l'après-pétrole devra être gagnée comme pourrait l'être une guerre d'indépendance nationale et de sortie violente de la tutelle de forces d'occupation étrangère. La liberté a un prix qui est également économique. Compter sur ses ressources propres pour mieux vivre et se développer est un pari vital que l'Algérie peut vite gagner. La guerre de l'après-pétrole se gagnera aussi en remportant plusieurs batailles qui se présenteront selon un ordre chronologique qu'il est possible dés à présent d'anticiper. Eviter le choc frontal que pourrait induire la baisse des ressources financières est possible et l'enjeu qui ressemble désormais a une véritable course contre la montre n'est pas hors de portée si les sacrifices qu'il exige sont clairement identifiés et les efforts à consentir équitablement partagés. Vaincre l'addiction aux fluctuations du prix du pétrole et se projeter dans une politique de diversification des sources de revenus est un challenge qui peut être relevé et gagné. Les pistes sont nombreuses et les atouts réels.
Pourquoi un front intérieur est-il nécessaire mais pas n'importe lequel ?
Le front intérieur est un concept développé en temps de guerre. L'Algérie est comme de nombreux pays en état de guerre. L'ennemi n'est pas identifié, ne peut être quantifié ni qualifié de l'extérieur ou de l'intérieur. Ces derniers concepts renvoient à une période noire d'une histoire qui n'appartient pas à la vocation civilisationnelle de l'Algérie.
L'ennemi peut prendre aujourd'hui des formes diffuses et n'est pas toujours celui que l'on croit. Personne n'en connait l'essence mais tout le monde peut en subir les effets pervers et le pouvoir de nuisance. Son but ultime est l'anéantissement de ce pays, sa dislocation et la confiscation de ses richesses naturelles. L'Algérie qui est en guerre contre un ennemi qui veut anéantir son existence, son futur et son devenir se doit de se donner les moyens d'anticiper et de vaincre les crises. Ils existent déjà. La montée en puissance de son armée est incontestable tout comme l'efficacité de son renseignement. Mais l'effort de développement et de modernisation doit être soutenu et ne jamais s'interrompre.
Le front intérieur n'est pas un rempart qu'il faut édifier autour du régime en place pour le protéger et le pérenniser. Le front intérieur est une volonté individuelle qu'il faut impulser et un état d'esprit qui doit essaimer dans tout le corps social. Il est l'appropriation par le plus grand nombre de la nécessité de protéger le pays et d'adopter comme durant la guerre de libération nationale la posture de la veille et de la vigilance. Il ne s'agit pas de faire un appel à la délation nationale digne des pires dictatures militaires et policières qui ont existé dans le monde mais de faire appel au civisme et à la vigilance citoyenne. Cette exigence doit intégrer les programmes scolaires.
Pourquoi l'avant-projet de révision constitutionnelle pourrait-il constituer un compromis opportun dans un contexte international de crise ?
La crise politique en Algérie est très ancienne. Elle couve depuis l'été 62 au sortir de la nuit coloniale. Les différentes turbulences vécues par l'Algérie ont pour origine cette forte frustration matricielle induite par la confiscation des fruits d'un long combat anticolonial.
Les exigences et les défis de l'heure imposent l'urgence du consensus national dont bénéficieront les générations futures et qui permettra de consolider la paix civile et la cohésion nationale.
Il faut vite aller et le plus tôt possible vers tout ce qui pourrait favoriser l'instauration du vivre-ensemble et l'inspiration de ce sentiment de vivre libre et en paix que pourrait ressentir chaque citoyen et chaque citoyenne de ce pays sans oublier d'œuvrer pour une prospérité partagée qu'il faut constamment construire et favoriser. Les progrès notables de l'avant projet de révision de la constitution ont surpris plus d'un et constituent une amorce incontestable à une réelle sortie de crise. Le retour sur la scène politique algérienne de tendances politiques lourdes et représentatives exclues jusqu'à présent participera également de la nécessité de consacrer ce nouveau deal politique. Les différentes crises vécues par l'Algérie ont permis à son peuple de se réapproprier cette maturité politique qui a permis le combat anticolonial, de comprendre le sens du compromis et non pas de la compromission, de refuser l'aventure, de partager l'exigence de préserver l'Algérie et de se projeter dans le combat pour son émergence.
Comment un partenariat diversifié permet-il de briser le mythe de la chasse gardée ?
Les malheureux événements survenus récemment à Cologne en Allemagne et dans lesquels de supposés jeunes algériens seraient impliqués aurait-ils été planifiés pour nuire à la relation algéro-allemande qui se développe notamment par les investissements que les industriels allemands s'apprêtent à effectuer en Algérie ? La question est posée au niveau de certains médis allemands.
Le concept de chasse gardée est d'essence éminemment coloniale. La nécessité de la diversification de nos échanges économiques et de la recherche systématique de partenariats mutuellement avantageux doit être perçue comme un impératif de sécurité nationale.
L'Algérie doit privilégier comme le font tous les pays dans le monde ses intérêts stratégiques et ouvrir son marché intérieur à ceux qui apportent plus-value, transfert de technologie et de réelles capacités de développement. C'est une attitude patriotique que de nombreux pays adoptent y compris ceux qui ont été les fondateurs de l'économie libérale.
Consommer algérien dans un proche avenir ne sera pas un slogan démagogique mais une exigence patriotique qui permettra de préserver des emplois et de créer de la richesse. Comme dans une économie de guerre, il faut apprendre à compter et à gérer chaque centime de la ressource publique.
Et une gestion au quotidien de la facture de l'importation doit être mise en place. Il faut se doter d'un véritable observatoire des dépenses à l'international. C'est un enjeu vital tant la saignée qui a toujours caractérisé les ressources financières de l'Algérie doit être contenue par le garrot de la loi et guérie par la sévérité et l'intransigeance des institutions de contrôle.
Comment une politique extérieure pragmatique et réaliste permet-elle d'éviter le piège mortel de la coalition et de l'ingérence ?
La doctrine de la non-ingérence dans les affaires internes d'autrui et de non-ingérence militaire à l'extérieur qui puise sa source dans la lutte anticoloniale est le meilleur rempart contre l'aventure de l'intervention sous toutes ses formes. Cette attitude ne peut être assimilée à un manque de vision, un repli sur soi ou la méconnaissance des enjeux géostratégiques et géopolitiques. Mais les faits sont souvent têtus et les événements d'Irak et d'Afghanistan ont permis de démystifier les légendes et de restituer les guerres d'agression menées contre les peuples dans leurs vrais contextes, des expéditions militaires meurtrières menées tambours battants comme de nouvelles croisades, sous de fallacieux prétextes mais avec de vrais objectifs de prédation, de domination et d'asservissement des peuples.
La diplomatie, l'armée et la justice sont les piliers qui portent une nation. Une politique étrangère favorisant la résolution pacifique des conflits et la non-ingérence sont le meilleur antidote contre ce qu'il est convenu d'appeler les coalitions militaires.
Privilégier la recherche de relations courtoises et mutuellement respectueuses est un atout considérable. D'excellentes relations avec, par exemple, des parties en conflit entre-elles est un acquis qui rend crédible notamment lorsque le plaidoyer est pour une résolution et une issue pacifiques et négociées d'un conflit fut-il armé. Le problème que pose l'intégration à des coalitions constituées par rapport à des situations conjoncturelles est que l'on ne sait jamais quel est l'ennemi véritable que l'on va combattre et que l'on sous-estime souvent les pertes humaines civiles que les interventions militaires engendrent toujours. Les événements qui se déroulent au Yémen comme ceux qui les ont précédés en Libye démontrent si besoin est que ces coalitions « d'autochtones » ne sont en réalité rien d'autre qu'une forme sous-traitée de la politique d'agression menée par l'occident contre des pays souverains notamment musulmans.
Comment ceux qui n'aiment l'Algérie que saignante se concertent-ils et préparent-ils leur stratégie ?
Bien que conduisant depuis quelques décennies une politique étrangère plutôt sage, l'Algérie ne cesse de susciter rancœurs et jalousies de la part de ceux qui bien qu'issus d'horizons divers convergent sur un objectif commun, faire payer à l'Algérie son combat libérateur, son soutien à la cause palestinienne, son entêtement à soutenir la libération des peuples et la richesse qui jusqu'à ce jour lui a permis de s'extraire des fourches caudines d'institutions internationales souvent au service des plus puissants et du projet mondialiste d'asservissement des peuples.
La chute du prix du pétrole a permis à de nombreuses institutions, medias et autres personnalités de libérer leur ressenti et de parier sur un effondrement imminent de l'Algérie. Certains se frottent déjà les mains à l'idée de voir ce pays ramper devant le fond monétaire International et de renouer avec les plans d'ajustements structurels sans oublier le recours inévitable, selon eux, à l'endettement extérieur.
Ces entités convergentes dans leur animosité à l'égard de l'Algérie articulent un levier redoutable, leurs institutions comme les affaires étrangères pour déconseiller à leurs ressortissants de venir en Algérie pour minimiser le retour véritable d'une paix à vivre après une décennie rouge et pire déploient leur medias. Ces derniers ne cessent de nous classer parmi les pays à risque d'implosion ou d'explosion, c'est selon, imminent, oubliant au passage que pour l'instant les bombes explosent plutôt chez eux. Mais le drame vécu par l'Algérie durant plus d'une décennie ne permet plus de rire du malheur des autres. Bien au contraire.
Pourquoi l'effondrement de l'Algérie n'aura pas lieu.
L'Algérie a une histoire. Sa révolution contre l'ordre colonial a fait école dans le monde et à inspiré de nombreux peuples opprimés et les a encouragés en faire de même. Le peuple algérien est un peuple aguerri par les épreuves, sage et aimant la vie. Il est conscient que chaque peuple est libre de vivre en paix dans son pays et mérite le respect. Il devient combattant et redoutable lorsqu'instinctivement il sent qu'un danger menace son pays et le menace directement lui-même. Il devient redoutable et est toujours prêt au sacrifice suprême. Cette prédisposition est inscrite dans ses gènes.
L'Algérie est solidement fixée sur un socle forgé par son histoire millénaire. Rien ne peut l'ébranler. Ni la pauvreté et ni la guerre. Et ceux qui spéculent sur une probable guerre civile se trompent lourdement. L'Algérie et contrairement à ce qu'affirment certains pédants experts n'est pas non plus une pétaudière.
La crise serait-elle derrière nous ?
Oui, pour l'essentiel. Lorsque la question des moyens d'accès au pouvoir et de l'alternance est réglée, les questions économiques deviennent les préoccupations essentielles et sont mieux gérées et de manière consensuelle. De ce point de vue, la crise pourrait être dans son essence politique derrière nous. Quant à ce qui est qualifiée d'urgence, encore une fois ce serait plus une opportunité judicieuse qu'il faut saisir pour ajuster notre modèle de développement économique et social et redéfinir les priorités qui seront les nôtres à court, moyen et long termes.
Que faut-il faire pour s'approprier de nouveau la légende ?
La légende de ce peuple libre doit continuer. Elle sera portée par les générations montantes qui sentent et savent que ce pays et son peuple ont quelque chose de particulier. Un don du Ciel qui leur a toujours fait refuser de plier l'échine devant l'injustice et l'agression. Une histoire millénaire portée par de grands guerriers et de saints hommes. Le combat pour le développement et l'émergence de la puissance algérienne est un combat d'avant-garde. Il sera mené et gagné. Cela est une certitude. Cela est écrit.


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